Siwa (oasis)

Siwa (ou Sioua, Syouah, ou en berbère : ⵉⵙⵉⵡⴰⵏ Isiwan (Issiouane) ; en arabe : واحة سيوة Waḥa Siwa, en copte : ⲥⲓⲟⲩⲁϩ) est une oasis de l'ouest de l'Égypte, proche de la frontière libyenne et à 560 km du Caire.

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Siwa
(ar) Isiwan (ber) / سيوة
Administration
Pays Égypte
Gouvernorat Marsa-Matruh
Démographie
Population 32 741 hab. (2016)
Population de l'agglomération 32 741 hab.
Géographie
Coordonnées 29° 12′ nord, 25° 33′ est
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Égypte
Siwa
Géolocalisation sur la carte : Égypte
Siwa

    Elle est la plus septentrionale des oasis égyptiennes, à 300 km des côtes méditerranéennes de Marsa Matruh. S’abreuvant sur les nappes souterraines, peuplée de près de 33 000 habitants[1], on la sait occupée depuis la haute Antiquité (sans être certain de la continuité de cette occupation). Aujourd'hui, la langue berbère y est parlée sous sa forme dialectale, le siwi (jlan en isiwan), comportant un taux d'arabisation linguistique d'environ 40 %.

    Description

    « Siwa », « Sioua », « Syouah » ou « Siouah » sont des translittérations synonymes pour désigner cette oasis, également connue sous le nom plus ancien d’« oasis d’Ammon » (ou Amon).

    Siwa est à la fois le nom d’une région d’oasis et de la ville centrale (le suq) de cette petite région égyptienne située aux confins libyens, à 70 km de la frontière et de la dépression de Qattara. Avec l'oasis voisine de Qara, il s’agit du point le plus oriental de peuplement berbérophone.

    Carte des principales oasis d’Égypte

    Située dans une dépression rendue fertile par le jaillissement de quelques centaines de sources artésiennes et d’un travail humain continu, Siwa est en bordure directe du plateau du désert Libyque. De fait, le plateau de calcaire (souvent coquillier) et des inselbergs issus de son érosion le long des dunes de sable créent des reliefs que les Isiwan (habitants de Siwa en berbère) qualifient de montagne (adrar en berbère, et djebel en arabe).

    Deux grands lacs salés sont alimentés par l'eau de drainage d'origine agricole. Deux vieilles forteresses de terre construites sur des inselbergs : shālī Siwa et shālī Aghurmi sont aujourd'hui en ruines.

    L'agriculture est l'activité principale de Siwa. C'est essentiellement une agriculture oasienne irriguée de jardinage en palmeraie : du maraîchage et une arboriculture principalement tournée vers la culture des dattes et des olives, lesquelles sont en partie valorisées en huile.


    Histoire

    Aucun lien n'est attesté entre Siwa et le reste de l'Égypte antique avant la XXVIe dynastie. À cette époque, une nécropole y est construite.

    C'est à proximité de Siwa qu'aurait disparu, dit la légende, vers l'armée de Cambyse II.

    Depuis plus de 2 000 ans, le nom de l'oasis de Siwa est associé à celui d'Alexandre le Grand. En effet, c'est au temple d'Amon au cœur de cette oasis, qu'en 331 avant notre ère l'un des plus célèbres oracles de l'Antiquité méditerranéenne vient confirmer la nature divine d'Alexandre, déclaré fils du dieu Amon, le confortant dans son statut de pharaon[2].

    En 708, les arabo-musulmans se heurtent à la résistance de cette oasis berbère dont la population ne s'est d'ailleurs pas convertie à l'islam avant le XIIe siècle[réf. nécessaire].

    La commercialisation des produits du palmier dattier par les caravanes de marchands (sur les routes transsahariennes) est très ancienne. Siwa a connu un isolement relatif : on y venait commercer sans vraiment y séjourner. Depuis la route goudronnée établie en 1984, liant l’oasis à Marsa Matrouh (sur le littoral à 300 km), on note un début d’ouverture au tourisme égyptien et international. Ces dernières années, l'oasis a changé : les motos remplacent les ânes, le tourisme domestique se développe et de nombreux Égyptiens viennent désormais séjourner à Siwa (il n'y avait que des touristes étrangers auparavant), plusieurs Égyptiens se sont même installés là-bas et l'influence de la télévision (l'électricité n'a été établie qu'en 1987) a contribué à changer les mentalités[réf. nécessaire].

    Panoramique de l'oasis de Siwa depuis la montagne de Dakrur

    Climat

    Climat de l'oasis de Siwa
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 4 6 9 12 15 19 21 21 18 16 11 6 12
    Température moyenne (°C) 12 14 17 20,5 24,5 28 29,5 29 26,5 24 19 14 20,5
    Température maximale moyenne (°C) 20 22 25 29 34 37 38 37 35 32 27 22 29
    Source : en:Siwa Oasis

    Transports

    Art et coutumes

    Notes et références

    1. Au recensement de 2016 par le CAPMAS, l'institution de la statistique égyptienne. Voir: http://www.capmas.gov.eg/Pages/StaticPages.aspx?page_id=7188. Au recensement de 2006 par le CAPMAS, on avait 22 000 habitants.
    2. Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, EGYPTE 2018 Petit Futé, Petit Futé, (ISBN 979-10-331-8278-8, lire en ligne)

    Voir aussi

    Bibliographie

    • (en) Charles Dalrymple Belgrave, Siwa, the oasis of Jupiter Ammon, John Lane The Bodley Head Ltd., Londres, 1923 (réimprimé par DARF Publishers dans les années 2000). Disponible en ligne sur Archive.org.
    • Frank Bliss, Artisanat et artisanat d’art dans les oasis du désert occidental égyptien, (de), Veröffentlichungen des Frobenius-Instituts, Cologne, 1998.
    • (de) Frank Bliss, Siwa - Die Oase des Sonnengottes. Leben in einer ägyptischen Oase vom Mittelalter bis in die Gegenwart, Politischer Arbeitskreis Schulen, Bonn 1998.
    • (en) Ahmed Fakhry, Siwa Oasis, American University in Cairo Press, Cairo, Egypt, 1990.
    • Alain Blottière, L'Oasis, éditions Payot, 2002 (Petite Bibliothèque Payot / Voyageurs).
    • Vincent Battesti, « De l’habitation aux pieds d’argile, Les vicissitudes des matériaux (et des techniques) de construction à Siwa (Égypte) », Journal des Africanistes, 2006, tome 76, fascicule 1, p. 165-185. (Lire en ligne pdf archives ouvertes; lire en ligne sur le site de la revue.)
    • Vincent Battesti, « De Siwa au Caire, la fabrique du patrimoine se nourrit du désir des autres », Égypte/Monde arabe, 3e série (5-6), 2009, p. 69-101, doi: 10.4000/ema.2893. (Lire en ligne pdf archives ouvertes; lire en ligne sur le site de la revue.) en ligne:
    • Vincent Battesti, « Pourquoi j’irais voir d’en haut ce que je connais déjà d’en bas ? » Centralités et circulations : comprendre l’usage des espaces dans l’oasis de Siwa », Égypte/Monde Arabe, n° 3, 3e série, 1er semestre 2006, p. 139-179. (Lire en ligne pdf archives ouvertes; lire en ligne sur le site de la revue.)
    • Vincent Battesti, « L’agrobiodiversité du dattier (Phoenix dactylifera L.) dans l’oasis de Siwa (Égypte) : entre ce qui se dit, s’écrit et s’oublie ». Revue d'ethnoécologie, vol. 4, 2013, doi: 10.4000/ethnoecologie.1538. (Lire en ligne pdf archives ouvertes; lire en ligne sur le site de la revue.)

    Articles connexes

    • Assassin's Creed Origins, jeu vidéo dont une partie de l'action se passe dans l'oasis de Siwa, d'où est originaire le héros Bayek.

    Liens externes

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