Oberammergau
Oberammergau est une commune de l'arrondissement de Garmisch-Partenkirchen, en Haute-Bavière. Elle se situe dans l'Ammertal, au bord de la rivière Ammer. La montagne Kofel surplombe le village. Oberammergau est célèbre aujourd'hui pour son Jeu de la Passion, représenté tous les dix ans depuis 1634.
Oberammergau | ||
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![]() Armoiries |
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Administration | ||
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Pays | ![]() |
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Land | ![]() |
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District (Regierungsbezirk) |
Haute-Bavière | |
Arrondissement (Landkreis) |
Garmisch-Partenkirchen | |
Nombre de quartiers (Ortsteile) |
2 | |
Bourgmestre (Bürgermeister) |
Arno Nunn | |
Code postal | 82487 | |
Code communal (Gemeindeschlüssel) |
09 1 80 125 | |
Indicatif téléphonique | 08822 | |
Immatriculation | GAP | |
Démographie | ||
Population | 5 474 hab. () | |
Densité | 182 hab./km2 | |
Géographie | ||
Coordonnées | 47° 35′ 48″ nord, 11° 03′ 52″ est | |
Altitude | 874 m |
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Superficie | 3 006 ha = 30,06 km2 | |
Localisation | ||
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
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Liens | ||
Site web | www.oberammergau.de | |
Une caractéristique du village d'Oberammergau est le « Lüftlmalerei », c'est-à-dire des façades peintes. Au XVIIIe siècle, des citoyens et agriculteurs aisés ont fait décorer leurs façades avec des motifs religieux. Des exemples de cette peinture baroque sont entre autres les façades de la « Kölblhaus » et de la « Pilatus-Haus ».
Cette commune abrite également une école de l'OTAN.
Le Jeu de la Passion
En 1633, en pleine guerre de Trente Ans, la peste ravage, des mois durant, la ville d'Oberammergau, faisant 84 morts parmi les habitants. Les édiles font alors le serment d'effectuer tous les dix ans un « Jeu de la souffrance, la mort et la résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ », si le « Tout-Puissant » détourne le mal de la cité. Une fois l'appel jugé entendu, à la Pentecôte 1634, ils remplissent leur engagement pour la première fois, jouant la Passion du Christ sur une scène qu'ils installent dans le cimetière au-dessus des tombes des victimes de la peste, car l'église du village est trop exigüe pour accueillir l'ensemble des personnes présentes[1].
Au XVIIIe siècle, le cimetière devenant trop petit, la scène est alors transférée dans un champ situé à proximité. Vers 1830, une construction permanente est édifiée sur le site du théâtre actuel qui, lui-même, le remplace en 1890. Ce bâtiment est agrandi et modernisé une première fois au début dans les années 1930, puis une seconde fois dans les années 1990. De nos jours, le théâtre de la Passion peut accueillir plus de 4 700 spectateurs.
La représentation de 1920 fut repoussée à 1922 à cause des suites de la Première Guerre mondiale. De même, la pièce de 1940 fut annulée à cause de la Seconde Guerre mondiale.
Depuis les années 1960, le texte et la musique ont été fondamentalement revus, de même que la scénographie et les costumes car ils étaient profondément imprégnés de l’antijudaïsme originel chrétien[2]. De plus, durant le troisième Reich, leurs organisateurs s'étaient rendus coupables de compromissions avec le parti nazi. Objet de très sévères critiques de la part des principales organisations juives américaines, puis d’organisations judéo-chrétiennes et d’autorités catholiques du monde entier, l’épuration de son antisémitisme a dû attendre Vatican II et la repentance de l'Église catholique en 2000[3].
Plus de 2 000 habitants de la ville, acteurs, chanteurs, instrumentistes et techniciens de scène participent au « Jeu de la Passion » six heures durant. Environ 5 000 000 personnes viennent assister à la centaine de représentations, la moitié de l'étranger[2].
Le philosophe français Maurice Blondel, considère dans un texte de 1910[4] que cette représentation théâtrale est une illustration concrète de ce qu'il appelle la Tradition. Dans le contexte de la Crise moderniste, il oppose ce concept tant aux théologiens classiques, assez ignorants des questions exégétiques et hostiles au travail de certains exégètes, qu'à Alfred Loisy, considéré comme l'exégète le plus hétérodoxe, au contraire partisan d'une lecture critique des textes.
Le jeu de la Passion en 2010
2010 voit la 41e édition de cette manifestation qui attire des spectateurs du monde entier (480 000 en 2000)[5].
Environ la moitié des habitants d'Oberammergau prennent part aux festivités. Cela signifie que plus de deux mille villageois y participent à divers titres. Le jeu commence avec Jésus entrant à Jérusalem, se poursuit avec son chemin au calvaire, puis sa mort sur la croix et se termine avec la Résurrection.
Une nouvelle production voit le jour en 2010. Elle est dirigée par Christian Stückl, directeur du Volkstheater de Munich. Il est appuyé par l'équipe artistique qui, avec lui, avait réalisé la mise en scène en l'an 2000 : Otto Huber, directeur adjoint et conseiller dramatique, Stefan Hageneier, scénographe, Marxus Zwink, directeur musical et Michael Bocklet, chef d'orchestre. La pièce commence à 14h30 et se termine à 22h30. Les 120 représentations ont eu lieu entre le et le .
Édition 2020
Après plus d'un an de préparatifs par 2500 habitants du village, l'édition est annulée en mars 2020 en raison de la pandémie de Covid-19 qui commence en Allemagne et reportée à mai-octobre 2022[2].
Galerie
- Kölblhaus
- Pilatus-Haus
- Dorfstrasse 20 en 2011
- Oberammergau en
- Le théâtre de la Passion
- Scène du Jeu de la Passion en 1960
Notes et références
- Le drame d’Oberammergau par Léonie de Bazelaire- P. Lethielleux, 1893
- Christiane Lutz, « Une Passion bavaroise », Courrier International, no 1536, , traduit d'un article publié le 20 mars dans la Süddeutsche Zeitung à Munich.
- Jeanne Favret-Saada et Josée Contreras, Le christianisme et ses juifs : 1800-2000, Paris, Editions le Seuil, , 500 p.
- La Psychologie dramatique de la Passion à Oberammergau , Paris, Bloud, 1910
- passionsspiele-oberammergau.de
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