Observatoire national de la biodiversité
L’Observatoire national de la biodiversité (ONB) est le dispositif de suivi de la biodiversité en France, de son état, des pressions et des menaces, des réponses de la société. Il se matérialise sous la forme d'un jeu d'indicateur et de cartes consultables sur le site http://indicateurs-biodiversite.naturefrance.fr[1]
Fondation |
---|
Type | |
---|---|
Pays |
Organisation mère | |
---|---|
Site web |
L'observatoire tire ses origines de la loi « Grenelle 1 » issue du Grenelle de l'environnement (2007), reprises par la mise à jour () de la stratégie nationale pour la biodiversité.
Il a été mis à disposition du public en 2011 sur le portail internet NatureFrance[2] qui rassemble le Système d’information sur la nature et les paysages (qui recense et rassemble les dispositifs d’observations concernant la nature et les paysages français) et l'Observatoire national de la biodiversité (ONB).
Après une première phase sous la responsabilité de la Direction de l'Eau et de la Biodiversité Le pilotage de l’ONB a été confié en 2017 à l’Agence française pour la biodiversité (AFB) devenue en 2020 l'Office français de la biodiversité (OFB). Elle mène actuellement une démarche d’actualisation du dispositif pour le rendre plus en phase avec les attentes d’un public large[3].
Missions
Cet observatoire doit, évaluer (qualitativement et quantitativement), l'état de la biodiversité, mais aussi les pressions et menaces, et les tendances (prospective) pesant sur la diversité biologique, ainsi que les réponses apportées par la société et leur efficacité.
Il doit de définir des indicateurs environnementaux pour répondre à des enjeux identifiés tels que :
- Espèces et habitats utilisés [4], avec quel degré d'éventuelle surexploitation de la ressource
- menaces [4] et pressions [4] sur la biodiversité et ses ressources ;
- conservation de la nature[4], biologie de la conservation ;
- connaissance des composantes de la diversité biologique [4] ;
- mobilisation des acteurs [4](écocitoyenneté, sciences citoyennes...) ;
- cohérence, financement, opérationnalité et efficacité des politiques publiques [4] ;
- reconnaissance de la valeur de la biodiversité [4].
Fonctionnement de l'ONB
L’ONB est un dispositif partenarial permettant au sein de différents groupes de travail d’organiser la concertation des parties prenantes pour la définition des enjeux sous la forme de grandes questions et de mobiliser l’expertise scientifique et technique sur la biodiversité et les données.
Il s’appuie sur des données publiques, dont celles du système d’information nature et paysage (SINP), pour les valoriser sous la forme d’indicateurs et de synthèses de connaissances.
Les nombreuses structures impliquées dans les travaux de l’ONB (instituts de recherche, établissements publics, ministères, organisations non gouvernementales, associations professionnelles) et l’appui du Muséum national d’histoire naturelle et du SDES garantissent la collégialité des choix opérés par l’ONB et la rigueur scientifique des informations publiées.
À l’heure actuelle[Quand ?] environ quatre-vingt-dix indicateurs sont disponibles sur le site de l’ONB, et il s’enrichit progressivement.
Échelles géographiques et temporelles de travail
Cet observatoire travaille de manière multi-scalaire, c'est-à-dire sur des pas de temps plus ou moins long (adaptés aux suivis d'espèces à développement rapide tels que les microbes ou microorganismes planctoniques) et à des espèces pour lesquelles le renouvellement des générations est des milliers de fois plus lents (arbres d'essences à croissance lente, poissons des grands fonds qui ne commencent à se reproduire qu'à l'âge de 35 ans, etc.).
De même il travaille à différentes échelles fonctionnelles :
- échelles génétiques,
- échelle des espèces,
- échelles populationnelles (Démécologie),
- échelles éco-paysagères, incluant celle des habitats, du fonctionnement des écosystèmes et de la connectivité écologique, de l'intégrité écologique
- et - pour certains aspects - aux échelles paneuropéennes (car la France s'inscrit dans le réseau écologique paneuropéen), à l'échelle plus globale du paléarctique nord-occidental (échelle imposée pour le suivi de l'accord AEWA) et à l'échelle de la biosphère (pour le suivi des grands migrateurs ou des impacts ou rétroactions liés aux dérèglements climatiques).
Cet observatoire est progressivement déployé, à partir de 2010, dans le cadre de la stratégie nationale pour la biodiversité[5] adoptée par la France en 2004.
Il s'appuie sur un Système d’information de la nature et des paysages (SINP qui inclut depuis 2000 un « volet mer[6] » et dont le portail est désormais intitulé NatureFrance[7]) piloté par le Ministère chargé de l'Écologie et de l'Environnement.
Objectifs opérationnels
Cet observatoire produit :
- des bases de données ;
- des indicateurs ;
- des analyses prospectives (tendances, scénarios, évolution des invasions biologiques, etc.) ;
- des cartes ;
- des bilans nationaux, actualisés, « partagés à toutes les échelles, et restitués de façon pédagogique aux élus, aux entreprises, aux gestionnaires, aux citoyens » [8] et au grand public[9].
Objectifs scientifiques, culturels et pédagogiques
Cet observatoire contribue à « La mobilisation et l’amélioration des connaissances au travers de l’évaluation de l’état de conservation des habitats et des espèces d’intérêt communautaire, la réalisation d'atlas des paysages ou encore les programmes de recherche tels que « changements globaux et biodiversité » décrivant les effets du changement climatique sur la biodiversité ».
Il doit chercher à produire des données de manière harmonisée (interopérabilité des bases de données...).. pour mieux et plus rapidement répondre à divers engagements de la France, dont :
- au Rio en juin 92 (Chaque pays signataire de la Convention sur la diversité biologique ou CDB s'est engagé à fournir des indicateurs de suivi de la biodiversité)
- à la convention d'Aarhus et à la directive européenne qui la traduit dans le droit européen[10], mais en 2008, il en existe encore peu dans le monde. « Les indicateurs retenus doivent pouvoir être mobilisés, adaptés et déclinés en fonction des besoins de chacun »[4].
Le Grenelle de la mer a aussi suggéré en la création de « plusieurs observatoires des milieux (dont observatoires de la mangrove et des lagons) en Outre Mer, en lien avec la proposition de création de "pôles mer Outre Mer" : renforcer l’observatoire des récifs coralliens »[11]
Partenariats
- Le Muséum national d'histoire naturelle et les conservatoires botaniques nationaux assurent déjà un travail avancé sur les aspects botaniques et le suivi d'espèces patrimoniales.
- Quelques régions se sont organisées autour des DIREN ou DREAL pour harmoniser et partager l'information naturaliste et sur l'écologie du paysage (Ex : Réseau ODONAT[12] en Alsace, et RAIN[13] en Nord/Pas-de-Calais. Des observatoires régionaux sont en projet ou ont été récemment créés[14].
- Parallèlement, l'IFB travaille avec ses partenaires mondiaux à la création de l'IMOSEB ou « IMoSEB » ; Mécanisme international d’expertise scientifique sur la biodiversité) et une Fondation pour la recherche sur la biodiversité[15] » (proposée par le Grenelle de l'environnement[16]) a été créé le .
Voir aussi
Liens internes
- Évaluation environnementale
- Indicateur de biodiversité
- Observatoire, indicateur, bioindicateur
- Observatoire des paysages
- Observatoire national de l’artificialisation des sols
- Fondation pour la recherche sur la biodiversité
- Convention sur la diversité biologique
- Évaluation des écosystèmes pour le millénaire (EM) ou (Millennium Ecosystem Assessment)
- UICN et liste rouge de l'UICN
- Conservatoires botaniques nationaux
- Stratégie Nationale pour la Biodiversité
- Banque de semence
- Jardin botanique, Arboretum
- Écologie du paysage
- Trame verte et bleue
- Trame bleu marine
- Intégrité écologique
- Réserve naturelle, Parc national
- Réseau des conservatoires d'espaces naturels
- Mortalité animale due aux véhicules
- Écoduc
- Corridor biologique
- Réseau écologique paneuropéen
- Résilience écologique
- Quinzième cible HQE
- Biodiversité positive
- Natureparif
- écopotentialité
Liens externes
- (fr) Portail du SINP
- (fr) Institut français de la biodiversité
- (fr) IMOSEB et Déclaration du Comité de pilotage international du processus consultatif vers un IMoSEB] (Montpellier le , (fr))
- (fr) Plaquette : Quels indicateurs pour la gestion de la biodiversité ? (Cahier de l'IFB, , français, 96 pages, résumant la thèse d'Harold Levrel[17], réalisée au sein du laboratoire CERSP (Conservation des espèces, restauration et suivi des populations) du MNHN de Paris, PDF (4,53 MB))
- (fr) « apivigi - observatoire et réseau solidaire de surveillance des abeilles et de la biodiversité »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (nombreuses données sur projets français et wallons)
- (fr) « Biodiversité en Poitou-Charentes », un observatoire formé par le réseau des acteurs du Patrimoine Naturel
- (en) Portail GBIF Global Biodiversity Information Facility
- (en) European mammal assessment (évaluation européenne de l'état des populations de mammifères)
Notes et références
- « Indicateurs ONB | Les indicateurs de l'Observatoire National de la Biodiversité », sur indicateurs-biodiversite.naturefrance.fr (consulté le )
- Portail « NatureFrance » d'information générale et d'actualités sur le SINP et l'ONB
- « Historique | Naturefrance », sur www.naturefrance.fr (consulté le )
- MEEDDM, – Stratégie nationale pour la biodiversité, PDF, 64 pages
- Stratégie nationale pour la biodiversité ; Le plan d’action patrimoine naturel (Résumé de 2 pages)
- Volet Mer du SINP
- site NatureFrance, portail du système d’information sur la nature et les paysages (SINP)
- Graffin, V., Kleitz, G. (2007). Rapport du groupe 2 du Grenelle de l'Environnement «Préserver la biodiversité et les ressources naturelles », MEEDAT.
- « à la disposition du public » précise l'article 25 de la loi Grenelle 1
- Directive 2003/4/CE qui stipule notamment que toute collectivité doit donner toute l'information qu'elle détient en matière d'environnement à toute personne qui la lui demande (sans que cette personne ait à justifier son identité ni du pourquoi de la demande). Dans cette directive, les états sont aussi considérés comme des collectivités.
- Rapport du Groupe I – La délicate rencontre entre la terre et la mer / Grenelle de la Mer, juin 2009, dans le cadre de l'Ambition II : Connaissance - Mieux connaître les écosystèmes (mer, littoral, bassins versants) et mieux surveiller les milieux. (voir p 17/114)
- Portail du réseau ODONAT (initié par Alsace-Nature, le conservatoire des sites alsaciens, la LPO-Alsace, et e groupe d’étude pour la protection des mammifères d’Alsace, pour suivre (en 2009) 23 indicateurs, 170 espèces, 800 sites
- Réseau des acteurs de l'information naturaliste (Charte 2006-2009) (Présentation / Document de travail)
- Observatoire régional de la biodiversité Nord - Pas-de-Calais (
- Proposition du groupe de travail N°2, "Préserver la biodiversité et les ressources naturelles" (oct 2007)
- Harold Levrel est économiste, docteur de l’École des hautes études en sciences sociales
- Portail de la conservation de la nature
- Portail de la France