Observatoire astronomique d'Ulugh Beg
L'observatoire astronomique d'Ulugh Beg est un observatoire édifié au début du XVe siècle à Samarcande par le gouverneur de cette ville, le prince-astronome Ulugh Beg.
Type | |
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Construction | |
Patrimonialité |
Partie d'un site du patrimoine mondial UNESCO (d) () |
Adresse | |
Coordonnées |
39° 40′ 29″ N, 67° 00′ 20″ E |
Histoire
Vers 1429, Ulugh Beg inaugura à Samarcande un observatoire astronomique ; il y travailla et enseigna avec quelque soixante-dix mathématiciens et astronomes, dont Qadi-zadeh Roumi, al-Kachi et Ali Quchtchi, aboutissant à la publication des tables sultaniennes (zij-e soltâni en persan), dont la précision resta inégalée pendant deux siècles. Après la mort d'Ulugh Beg, Ali Quchtchi partit avec une copie des tables sultaniennes à Tabriz, puis à Constantinople, d'où elles atteignirent l'Europe.
Cet observatoire reprenait les plans d'un précédent observatoire, celui de Nasir ad-Din at-Tusi, qui s'élevait à Maragha en Iran au XIIIe siècle et dont Ulugh Beg avait peut-être vu les ruines[1].
Postérité
Ulugh Beg s'était fait des inimitiés en donnant plus de poids à l'observation qu'au témoignage d'Aristote. Il avait fait scandale avec une fête, à l'occasion de la circoncision de son fils, où il y avait du vin. Mais ce n'est qu'après son assassinat (1449) que des intégristes eurent une occasion de raser l'observatoire[2]. Il ne fut redécouvert qu'en 1908 par V. L. Vyatkine, lequel avait fait de cette recherche l’œuvre de sa vie et est enterré sur les lieux. L'archéologue V. A. Chichkine y a longtemps travaillé.
L'héritage le plus direct de l'observatoire de Samarcande s'observe dans les cinq observatoires construits en Inde par Jai Singh II[3].
En 1970, un musée est inauguré en l'honneur d'Ulugh Beg ; on y conserve des copies des tables sultaniennes et de leurs traductions.
En 1977, l'astronome Vladimir Petrovitch Chtcheglov fait paraître une étude portant sur la dérive des continents et fondée sur la comparaison entre la position actuelle du méridien et celle fournie par les ruines du sextant de l'observatoire[4].
Bibliographie
- Ahmed Djebbar, Une histoire de la science arabe, Paris, Le Seuil, , 187–8 p.
- (en) Kevin Krisciunas, « The legacy of Ulugh Beg », p. 77, dans Hasan Bülent Paksoy (tr), Central Asian Monuments, ISIS Press, 1992 (ISBN 9789754280333)
- (en) S. Frederick Starr, Lost Enlightenment : Central Asia's Golden Age from the Arab Conquest to Tamerlan, Princeton University Press, 2013 (ISBN 1400848806 et 9781400848805)
Annexes
Notes
- Starr, p. 493
- Starr, p. 498
- Krisciunas, p. 79
- (en) V. P. Shcheglov, « Astronomical azimuths of terrestrial objects as indicators of the rotational motions of the continental blocks », dans Soviet Astronomy, vol. 21, no 4. En ligne, la traduction de E. U. Oldham. Sur Chtcheglov (1904-1985) voir l'article de la Wikipédia russe.
Voir aussi Krisciunas.
Liens externes
- (en) İ. Fazlıoğlu, « The Samarqand Mathematical–Astronomical School : A basis for Ottoman philosophy and science », Journal for the history of Arabic science, vol. 14, , p. 3–68 (lire en ligne)
- Vladimir Petrovitch Shcheglov (Chtcheglov), L’Observatoire d’Ouloug-Beg à Samarkande, [Moscou], Académie des sciences de l’URSS, 1958, 13 p. (LCCN 60040720)
- (en) Vladimir Petrovich Shcheglov, Astronomical azimuths of terrestrial objects as indicators of the rotational motions of the continental blocks, trad. Edward U. Oldham, dans Soviet Astronomy 21, no 4, juillet-, p. 499–502
- (fr) Travaux de l'association Jalle Astronomie, Le projet Jalle Astronomie sur Ulugh Beg et l'observatoire de Samarcande, [Martignas sur jalle],
- (fr) Ulug Beg le prince astronome sous la direction de Frédérique Beaupertuis-Bressan (association pour l'art et l'histoire Timurides et les échanges culturels franco-ouzbek)
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