Onyx (système d'espionnage)
Onyx est un système d'espionnage de satellites des services de renseignements suisses, semblable au système Echelon américain mais à une échelle beaucoup plus petite.
Pour les articles homonymes, voir Onyx.
Originellement nommé « SATOS-3 » (les systèmes SATOS 1 et 2 ont été lancés à partir de 1992, en particulier pour intercepter les fax), Onyx est lancé en 2000 afin de surveiller des communications civiles et militaires par le biais du téléphone, du fax ou d'Internet.
Localisation
Il est achevé en 2005 et se base en 2009 sur trois sites situés en Suisse[1] :
- Zimmerwald (canton de Berne) 46° 53′ 12,46″ N, 7° 28′ 41,41″ E
- Heimenschwand (dans le village de Buchholterberg, canton de Berne) 46° 49′ 52,81″ N, 7° 42′ 57,99″ E: 3 antennes[2].
- Loèche (canton du Valais) 46° 19′ 05″ N, 7° 38′ 43″ E: 4 antennes[3]
Fonctionnement
D'une manière semblable à Echelon, il emploie des listes de mots clés pour filtrer les contenus interceptés et trouver des informations dignes d'intérêt. Le coût du système n'a pas été révélé publiquement, mais le chiffre de 100 millions de francs suisses a été mentionné plusieurs fois[4].
Engagement
Le , l'édition dominicale du Blick (le Sonntagsblick) publie un rapport secret produit par le gouvernement suisse en utilisant des données interceptées par Onyx[5]. Le rapport décrit un fax envoyé par le ministère égyptien des affaires étrangères à son ambassade de Londres et décrivant l'existence des centres de détention secrets supervisés par la CIA en Europe de l'Est. Le gouvernement suisse ne confirme pas officiellement l'existence du rapport mais lance le 9 janvier une procédure judiciaire pour fuite de documents secrets contre le journal et les journalistes. L'authenticité du fax sera confirmée durant le procès, qui se terminera avec l'acquittement de tous les accusés le [6],[5]. Le , lors de la crise diplomatique entre la Suisse et la Libye (2008-2010), un message capté par Onyx et décrypté révèle que les Libyens seraient au courant de préparatifs pour une exfiltration des otages suisses depuis le , faisant ainsi annuler l'opération SAKR2 qui devait les faire exfiltrer par le DRA10 via le Niger à l'aide de Touaregs[7].
Antennes de Loèche
Les antennes de Loèche appartiennent à une entreprise privée, portant d'abord le nom de Verastar puis de Signalhorn, à qui les autorités suisses loueraient leur utilisation. Verastar, domiciliée au Luxembourg, a été soupçonnée de travailler pour les États-Unis et donc pour la National Security Agency[8].
Galerie d'images
- Station d'écoute de Loèche.
- Station d'écoute à Heimenschwand.
- Station d'écoute à Zimmerwald.
- Antennes près de Loèche.
Notes et références
- Système d'interception des communications par satellite du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (projet "Onyx"). Rapport du Conseil national sur Onyx, 10 novembre 2003.
- Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports, Deux nouvelles antennes pour l'installation militaire de Heimenschwand, communiqué de presse du 17 mars 2005.
- Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports, Deux nouvelles antennes sur le site du DDPS de Loèche, communiqué de presse du 24 octobre 2005.
- Valérie de Graffenried, Onyx et ses «grandes oreilles». Le Temps, 9 janvier 2006.
- [PDF] (de) Décision du tribunal militaire du 17 avril 2007. Inclut l'article original du Sonntagsblick avec une copie du fax intercepté.
- TSR.ch. Fax égyptien: journalistes acquittés, 17 avril 2007.
- Titus Plattner, « Comment les plongeurs du DRA-10 auraient dû sauver nos otages », Le Matin, 17 octobre 2010, p. 3.
- Les grandes oreilles de Loèche sont-elles au service des USA ?, par Xavier Alonso, 30.10.2013, Tribune de Genève.
Voir aussi
Articles connexes
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