Organisation commune des régions sahariennes

L'Organisation commune des régions sahariennes (OCRS) est une collectivité territoriale créée par la France au Sahara en 1957 et qui exista jusqu'en 1963. Elle est instaurée par la loi du [1], et elle a pour but « la mise en valeur, l’expansion économique et la promotion sociale des zones sahariennes de la République française »[2].

Organisation

Elle est délimitée dans la loi du de la façon suivante[3]:

Le ministre du Sahara, en qualité de délégué général de cette organisation, y exerce par délégation les pouvoirs précédemment conférés dans leurs territoires respectifs au gouverneur général de l'Algérie, et aux hauts-commissaires et gouverneurs de l'Afrique équatoriale française et de l'Afrique occidentale française[4].

Son organisation est modifiée par l'ordonnance du qui redéfinit son territoire en le limitant aux départements sahariens, tout en prévoyant des conventions « avec les États et territoires limitrophes qui accepteraient ses objectifs »[5].

L'Organisation commune des régions sahariennes est liquidée par le décret du [6].

Pétition

« Nous avons l’honneur de vous déclarer très sincèrement une fois de plus que nous voulons rester toujours français musulmans avec notre cher statut privé. Nous vous affirmons notre opposition formelle au fait d’être compris dans un système autonome ou fédéraliste d’Afrique noire ou d’Afrique de Nord. Nos intérêts et nos aspirations ne pourraient dans aucun cas être valablement défendus tant que nous sommes attachés à un territoire représenté forcément et gouverné par une majorité noire dont l’éthique, les intérêts et les aspirations ne sont pas mêmes que les nôtres. C’est pourquoi nous sollicitons votre haute intervention équitable pour être séparés politiquement et administrativement et le plus tôt possible d’avec le Soudan français pour intégrer notre pays et sa région Boucle du Niger au Sahara français dont nous faisons partie historiquement et ethniquement. »[7]

Première partie de la lettre du 30 mai 1958 adressée au général de Gaulle par Mohamed Mahmoud Ould Cheikh, cadi de Tombouctou, signée par 300 chefs touaregs et maures.

Le territoire de l'Azawad au Nord Mali est intégré au Soudan français qui est une composante de l'Afrique-Occidentale française durant la colonisation française. Le [7], les Touaregs et les Maures de l'Azawad demandent à ne pas faire partie du processus d'indépendance ouest-africain à travers une pétition signée par 300 chefs locaux et portée par le cadi de Tombouctou Mohamed Mahmoud Ould Cheikh[7]. La France est alors en pleine crise institutionnelle qui prend fin avec le retour du général de Gaulle le . Cette pétition est portée à la connaissance des autorités françaises par une lettre adressée au général de Gaulle le [7]. Les responsables touaregs et maures soulignent leur incompatibilité avec les sociétés subsahariennes et demandent à être intégrés au Sahara algérien (l'Algérie, contrairement à une colonie comme l'Afrique-Occidentale française, étant assimilée alors à un ensemble de départements français). Cette demande est ignorée par le président français.

Léopold Sédar Senghor et Modibo Keïta seront les artisans de la fédération du Mali, regroupant les colonies françaises du Sénégal, du Soudan français (dont l'Azawad), de la Haute-Volta (futur Burkina Faso) et du Dahomey (futur Bénin). La fédération est créée en janvier 1959, mais dès le mois de mars, le Dahomey et la Haute-Volta se retirent. En mai 1959, de Gaulle reçoit Modibo Keïta et reconnaît l’indépendance de la fédération du Mali, qui sera proclamée le . Durant l’été, des dissensions internes entraînent l’éclatement de la fédération du Mali. Le 20 août 1960, le Sénégal proclame son indépendance. Après l'échec de la fédération du Mali, la république du Mali correspondant à l'ancien Soudan français devient indépendante le , l'Azawad est alors intégré dans ce nouvel État indépendant. L'autorité malienne y remplace l'autorité française.[8].

Notes et références

  1. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000692685
  2. Article 1 de la loi du 10 janvier 1957
  3. Article 2 de la loi du 10 janvier 1957
  4. Décret n° 57-714 du 21 juin 1957 portant délégation de pouvoirs au ministre du Sahara, délégué général de l'Organisation commune des régions sahariennes, JORF du 23 juin 1957, p. 6294. En ligne sur Légifrance
  5. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000321880
  6. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000870022
  7. Edmond Bernus, Nomades et commandants : administration et sociétés nomades dans l'ancienne AOF, Éditions Karthala, 1993, page 225 - Lettre du 30 mai 1958 adressé au général de Gaulle par Mohamed Mahmoud Ould Cheikh, cadi de Tombouctou, signé par 300 chefs locaux.
  8. Antoine d’Evry, L’opération Serval à l’épreuve du doute : Vrais succès et fausses leçons, Institut français des relations internationales, (ISBN 978-2-36567-420-1, lire en ligne), p. 1.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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