Organisation du peuple en lutte
L'Organisation du peuple en lutte (en créole haïtien : Òganizasyon Pèp k ap Lite, abrégé en OPL) est un parti politique haïtien, membre observateur de l'Internationale socialiste et membre de la COPPPAL[2]. Elle est créée en 1994. Lors des élections législatives de 1995, elle remporte 17 des 27 sièges au Sénat et 66 des 83 à la Chambre des députés. Son candidat à la présidence, René Préval, est élu avec 87 % des votes.
Organisation du peuple en lutte (ht) Òganizasyon Pèp k ap Lite | |
Présentation | |
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Coordonnateur général | Edgard Leblanc fils[1] |
Fondation | |
Coordonnateur général adjoint | Ketel Jean-Philippe |
Coordonnateur à la jeunesse et à l'université | Gélorme Juste |
Positionnement | Centre |
Idéologie | Social-démocratie Néolibéralisme Populisme |
Affiliation internationale | Internationale socialiste (observateur) COPPPAL |
Couleurs | Vert, rouge et Orange |
Site web | www.oplhaiti.org |
Représentation | |
Députés | 0 / 119 |
L'OPL dispose d'une majorité au Parlement de 1995 à 1997, et nomme Rosny Smarth au poste de Premier ministre. L'OPL est partisan important de la privatisation et des mesures d'austérité économique.
Après avoir perdu les élections législatives de 1997, l'OPL dénonce les résultats comme frauduleux. Se dissociant d'Aristide et du mouvement Lavalas, elle est rebaptisée le , Organisation du peuple en lutte.
Lors de l'élection présidentielle du , son candidat Paul Denis emporte 2,62 % du vote populaire. Le parti participe aux élections du au Sénat et obtient 6,0 % des voix et 3 des 30 sénateurs. Les et lors des élections à la Chambre des députés, le parti remporte 10 des 99 sièges.
Historique
L’histoire de l’OPL se confond avec l’histoire des trente années de la « bamboche démocratique » ponctuée de coups de force, de coups d’État par les armes et par les urnes depuis la chute de la maison des Duvalier. Sa genèse remonte, néanmoins, à l’élaboration d’une vision, d’une pensée politique qui prend sa source à la Conférence continentale de solidarité avec Haïti ou Conférence de Panama. Gérard Pierre-Charles, membre influent du Parti Unifié des Communistes Haïtiens (PUCH) est le promoteur du Comité Démocratique Haïtien de Mexico, organisation réunissant diverses tendances politiques. Il est l’un des organisateurs en 1981 de cette grande manifestation internationale contre la dictature de Duvalier « qui marque le rapprochement vers un travail conjoint en devenir des divers courants de l’opposition, en particulier les marxistes et les chrétiens. » De retour de son exil de 26 ans en Haïti, il envisage de continuer la lutte selon une vision de la militance mieux adaptée à la réalité du pays et du monde. Il prend ses distances du PUCH. Il commence à construire un réseau comprenant des militants et militantes venant de divers horizons de la pensée et de l’action politiques, en particulier de la théologie de libération, des groupements de base, des mouvements paysans. De cette dynamique naîtra, dans la mouvance du combat pour les libertés démocratiques de 1986 à 1990 et surtout de la lutte contre le coup d’État militaire de 1991, l’OPL (Organisation Politique Lavalas devenue plus tard Organisation du Peuple en Lutte) dont il est le Coordonnateur Général jusqu’à sa mort, le 10 octobre 2004.
Fondée les 5 et 6 décembre 1991 à l’occasion de l’Assemblée extraordinaire réunissant dans la clandestinité quatre-vingt-deux délégué-e-s venus de tous les départements du pays et de la diaspora luttant contre le coup d’État militaire et pour le retour à l’ordre constitutionnel, l’OPL connaît dans son évolution historique trois étapes distinctes.
La première étape dite de formation, de consolidation et d’affirmation du Parti va de 1991 à la tenue du 2ème Congrès national en décembre 2004. Pendant cette période, l’OPL manifeste son engagement pour le changement social et politique en Haïti, notamment en étant en première ligne de tous les combats contre les tendances autoritaires et dictatoriales, les dérives anarchiques et antidémocratiques des pouvoirs en place. Elle est l’organisation de résistance par excellence, forte du militantisme de ses membres, du courage et de la rectitude de ses dirigeant-e-s. Elle jette les bases d’une institution nationale, permanente, se forge une image d’organisation combattante, sérieuse et responsable dans ses prises de position.
Au 2e Congrès National tenu les 17, 18, 19 décembre 2004, l’OPL adopte une nouvelle ligne politique. Elle entend modeler ses structures, renforcer ses capacités institutionnelles, se transformer en instrument de conquête et de gestion du pouvoir d’État, en plus d’être une organisation de résistance. Elle fait pression pour la tenue des élections, y participe à tous les niveaux, et se range parmi les principaux partis politiques tant par sa représentation au Parlement et dans les collectivités territoriales, la discipline de ses élus, la force de ses propositions que par la qualité de ses militants et militantes, l’organisation et l’étendue de ses structures sur le territoire national.
Au cours de cette seconde étape de son évolution initiée par le 2e Congrès National, l’OPL participe à l’effort de socialisation des forces politiques. Elle contribue à l’élaboration et à l’adoption du « Pacte pour la Stabilité et la Gouvernabilité » auquel adhèrent avant les élections de 2005 plusieurs partis politiques. Dans la ligne de pensée et d’action contenue dans ce pacte, elle fonde avec d’autres partis la Convention des Partis Politiques Haïtiens, un espace de dialogue et de convivialité entre des acteurs d’orientation et d’idéologies politiques différentes, qui se définit comme un forum permanent de débats sur des questions relevant de l’intérêt national, de la promotion et de la défense des partis politiques et de la normalisation de la vie politique. L’OPL se veut et est véritablement, à cette période de son évolution, une institution. Elle cesse d’être la propriété de ses membres pour devenir un patrimoine national. Elle aborde ainsi la troisième étape de son histoire qui débute au IVe Congrès National du Parti, tenu aux Cayes, dans le département du Sud, les 26, 27, 28 août 2011. Devenu, dans sa mutation, un parti de pouvoir, elle perd de son caractère associatif tant prisé par ses fondateurs laissant plus de champ à l’instrument de combat pour la conquête des espaces politiques sans modifications appropriées de ses instances de décisions politiques, ce qui lui cause des revers, affecte le leadership collectif et met à mal le vivre ensemble, la franche camaraderie des premiers temps de l’Organisation. Le Parti régresse sur le plan de sa représentation au Parlement et perd de son influence sur l’échiquier politique tant dans l’orientation de l’opinion publique que dans la gestion des espaces de pouvoir.
Elle reste néanmoins sur le plan formel une force, la troisième, consacrée par les résultats obtenus lors des dernières élections nationales et territoriales de 2015-2017. Au niveau national, elle gagne un (1) Sénateur et neuf (9) Députés. Dans les collectivités territoriales, elle est présente dans cinquante-quatre (54) Conseils d’Administration de Sections Communales (CASEC), cinquante-six (56) Assemblées de Sections Communales (ASEC), neuf (9) assemblées de délégués de ville(DV), neuf (9) Conseils municipaux. Au total, OPL compte cinq cent soixante-treize (573) élus dont trente-huit pour cent (38%) de femmes, soit deux cent dix-sept (217).
Notes et références
- « Haïti-Crise : L’opposition plurielle rejette le dialogue avec le pouvoir, prôné par les Etats-Unis », sur www.alterpresse.org, (consulté le )
- (en) « Haïti : information sur le parti politique Organisation du peuple en lutte (OPL), y compris sur sa fondation, sa structure, ses membres fondateurs et ses dirigeants passés et actuels; information sur le traitement réservé à ses membres par les autorités et la société (2012-mai 2015) », sur Refworld (consulté le ).