Hauteur d'un triangle
En géométrie plane, on appelle hauteur d'un triangle chacun des trois segments de droite formés par chacun des sommets du triangle et leur projeté orthogonal sur le côté opposé à ce sommet.
Pour les articles homonymes, voir Hauteur.
Longueurs des hauteurs
Avec les notations classiques d'un triangle (ABC) , la hauteur issue de A a pour longueur où est l'aire du triangle (laquelle s'exprime en fonction des côtés par la formule de Héron). Les longueurs des hauteurs sont donc inversement proportionnelles aux longueurs des côtés auxquelles elles aboutissent.
Orthocentre
Les trois hauteurs d'un triangle sont concourantes. Leur point d'intersection H, est nommé orthocentre du triangle.
L'orthocentre est le barycentre des systèmes :
ou ou encore .
Ses coordonnées trilinéaires par rapport aux côtés du triangle sont ou .
Les trois sommets du triangle et leur orthocentre forment un quadrangle orthocentrique : chacun de ces points est l'orthocentre du triangle formé par les trois autres points.
Dans un triangle, le centre du cercle inscrit dans le triangle et les centres des cercles exinscrits forment également un quadrangle orthocentrique.
Symétriques de l'orthocentre
Les symétriques A1, B1 et C1 de l'orthocentre H par rapport aux milieux des côtés du triangle se trouvent sur le cercle circonscrit.
Les symétriques orthogonaux A2, B2 et C2 de l'orthocentre par rapport aux côtés du triangle se trouvent également sur le cercle circonscrit.
Ceci découle de l'observation que d'une part , et que d'autre part , et de même pour .
Pour une autre démonstration utilisant des homothéties voir Cercle d'Euler.
Cercle de Taylor
Soit A', B' et C' les pieds des hauteurs du triangle. On note A2 et A3 les projetés orthogonaux de A' sur les côtés AB et AC du triangle et on définit de même B2 et B3 par rapport à B' et C2 et C3 par rapport à C'. Les six points ainsi définis sont cocycliques : ils sont situés sur le cercle de Taylor du triangle [1].
On a : (A2A3, BC) = (AB, AC), la droite (A2A3) est antiparallèle de (BC) par rapport à (AB) et (AC), et des propriétés analogues pour (B2B3) et (C2C3).
(B2C2) est parallèle à (BC). De même (A2C3) //(AC) et (A3B3)//(AB).
C'est la configuration d'un cercle de Tücker particulier, dit cercle de Taylor.
On trouve A2A3 = B2B3 = C2C3.
L'hexagone ayant pour sommets ces six projections est l'hexagone de Catalan.
Centre du cercle de Taylor
Les trois droites (A1A2), (B1B2) et (C1C2) joignant les projections sont parallèles aux côtés du triangle orthique et coupent ses côtés en leurs milieux P, Q et R. Ces droites déterminent les côtés du triangle PQR qui est le triangle médian du triangle orthique.
Le centre est sur la droite reliant le centre O du cercle circonscrit au point de Lemoine, passant par les points X15 , X32 au milieu de O-X52
Si le triangle ABC est acutangle alors le centre du cercle de Taylor est le centre du cercle inscrit dans le triangle médian du triangle orthique.
Si le triangle ABC est obtus alors le centre du cercle de Taylor est un des centre des cercles exinscrits du triangle PQR. Plus précisément, si ABC est obtus en A (respectivement en B, en C), alors le centre du cercle de Taylor est le centre du cercle exinscrit à PQR dans l'angle de sommet P, milieu de [B’C’] (respectivement Q milieu de [C’A’] , R milieu de [A’B’]).
Axe orthique
Dans un triangle ABC, soit A' (respectivement B' et C') le pied de la hauteur issue de A (respectivement issue de B et de C).
A1, B1 et C1 sont les trois autres points d'intersection des côtés du triangle ABC et de ceux du triangle orthique A’B’C’ : on note A1 l'intersection de (BC) et de (B'C'), B1 l'intersection de (AC) et de (A'C'), C1 l'intersection de (AB) et de (A'B').
Les trois points A1, B1 et C1 sont alignés sur une droite dénommée l'axe orthique du triangle.
L'axe orthique est aussi l'axe radical du cercle circonscrit et du cercle d'Euler.
La droite d'Euler, ligne des centres des deux cercles, est perpendiculaire à l'axe.
Notes et références
- Yvonne et René Sortais, Géométrie de l'espace et du plan, Hermann, , p. 105-106
Voir aussi
Bibliographie
- Jacques Bouteloup, « Cercles de Tücker », Quadrature, (lire en ligne)
- Jean-Denis Eiden, Géométrie analytique classique, Calvage & Mounet, 2009 (ISBN 978-2-91-635208-4)
- Jean Fresnel, Méthodes modernes en géométrie
- Bruno Ingrao, Coniques affines, euclidiennes et projectives, C&M (ISBN 978-2-916352-12-1)
Articles connexes
Liens externes
- Patrice Debart, « Triangle orthique », sur Descartes et les Mathématiques
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