Rythme cérébral

Un rythme cérébral (appelé aussi activité neuro-électrique) désigne l'oscillation électromagnétique émise par le cerveau des êtres humains, mais également de tout être vivant. Le cortex frontal qui permet la cognition, la logique, le raisonnement est composé de neurones qui sont reliées entre elles par des synapses et permettant la neurotransmission. Ces ondes sont de très faible amplitude, elles sont de l'ordre du microvolt (chez l'être humain) et ne suivent pas toujours une sinusoïde régulière. Elle est mesurable en volt et en hertz

Pour les articles homonymes, voir Rythme (homonymie).

L'activité neuro-électrique caractérise l'état physiologique et psychologique des êtres humains. La neurologie utilise un EEG (electro-encéphalogramme) pour mesurer cette activité et ainsi déceler d'éventuelles pathologies comme l'épilepsie où encore mesurer une activité nocturne. L'usage de substances psychotropes (drogues ou médicaments) permet de modifier temporairement l'activité neuro-électrique. La méditation permet également de modifier cette activité par la vacuité cérébrale. Les personnes ayant vécu une expérience de mort imminente ont expérimenté pendant leur mort clinique une modification de cette activité.

Un exemple d'oscillation neurale est celle des félins et particulièrement des chats : une oscillation neurale située proche de l'hypothalamus[1] entraîne la contraction du larynx et provoque, par voie de conséquence, le ronronnement[2].

Principaux rythmes cérébraux observés chez l'être humain

L'activité neuro-électrique rythmique chez l'être humain est classée selon 5 gammes de fréquence :

  • Les ondes Delta : comprises entre 1 Hz et 4 Hz correspondent à un état de sommeil profond, de méditation profonde
  • Les ondes Thêta : comprises entre 4 Hz et 8 Hz caractérisent certains états de somnolence, d’hypnose ou de méditation, ainsi que la mémorisation d'informations. Le rythme thêta est présent dans la phase de sommeil paradoxal, qui s'accompagne souvent d'un rêve[3] ;
  • Les ondes Alpha : comprises entre 8 Hz et 12 Hz caractérisent un état de conscience apaisé, et sont principalement émises lorsque le sujet a les yeux fermés ;
  • Les ondes Bêta : comprises entre 12 Hz et généralement inférieures à 35 Hz. caractérisent notre état au quotidien, lors d'une conversation, lors d'une activité mentale modérée. Le sujet peut être aussi en période d’activité intense, de concentration ou d’anxiété, et le rythme bêta est d'amplitudes faibles et de fréquences rapides qui se divisent en bandes de fréquences bêta 1 et bêta 2[4]
  • Les ondes Gamma : supérieures à 35 Hz, pouvant aller jusqu'à 80 Hz. Elles ont été récemment impliquées dans les processus de liage perceptif[5] et se caractérise par une activité mentale intense (partie d'échecs, calculs mathématiques ou physiques complexes)

Diagrammes représentatifs

Représentation des différentes ondes EEG sur une période d'une seconde :

Rythmes cérébraux et stades du sommeil

Un adulte éveillé émet habituellement des ondes alpha et bêta. En phase d’endormissement (stade 1), l’activité alpha diminue et s’évanouit. Le sommeil léger (stade 2) est marqué par l’apparition de pics d’activité bêta et des formes d’ondes complexes (fuseaux et complexes K). Le sommeil profond (stades 3 et 4) est caractérisé par une activité cérébrale de faible fréquence (delta). Lors du sommeil paradoxal, associé aux rêves et aux mouvements oculaires rapides, on retrouve un pic d’activité bêta.

Synchronisation neuronale

Le problème de liaison pose la question de savoir comment le cerveau réussit à rassembler les différentes caractéristiques d'un objet. Par exemple, lorsqu'on voit un chapeau rouge, la forme chapeau et la couleur rouge sont traitées par des aires différentes du cerveau, et pourtant, nous n'avons aucune difficulté à comprendre que le chapeau est rouge. Une hypothèse pour expliquer cette capacité consiste à considérer que les neurones qui traitent un même objet sont synchronisés[6],[7]. La phase commune à ces neurones lors de leur oscillation constitue donc le moyen de savoir qu'ils représentent le même objet.

L'épilepsie est une conséquence d'un emballement de cette synchronisation neuronale.

Notes et références

  1. Joël Dehasse, Tout sur la psychologie du chat, Paris, Odile Jacob, , 608 p. (ISBN 978-2-7381-1922-3, lire en ligne)
  2. (en) J.E. Remmers et H. Gautier, « Neural and mechanical mechanisms of feline purring », Respiration Physiology, vol. 16, no 3, , p. 351-361
  3. P. Etevenon, S. Guillou. EEG cartography of a night of sleep and dreams. Neuropsychobiology, 16, 2 & 3, 146 - 151, 1986.
  4. Recommendations for EEG and Evoked Potential Mapping. The Committee: W.M. Herrmann (Chairman), K. Abt, R. Coppola, P. Etevenon, G. Ferber, M. Fink, A.S. Gevins, H. Hinrichs, T.M. Itil, E.R. John, St. Kubicki, H. Künkel, J. Kugler, D. Lehmann, H. Petsche, P. Rappelsberger, J. Röhmel, M. Saito, B. Saletu, W. Scheuler. Corresponding Members: K. Maurer, M. Nuwer. April 5, 1990; Appeared in: Neuropsychobiology 1989; 22: 170-176.
  5. (en) Tallon-Baudry C et Bertrand O., « Oscillatory gamma activity in humans and its role in object representation », Trends Cogn Sci, vol. 4, no 3, 1999 apr, p. 151-162 (ISSN 1364-6613)
  6. Le cerveau à tous les niveaux
  7. Étude temps-fréquence des oscillations neuronales et de leur rôle dans les fonctions cognitives

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Jean Delay, Les ondes cérébrales et la psychologie, 1942, PUF
  • Jean Delay, L'électricité cérébrale, 1973, PUF
  • Pierre Etevenon. Du rêve à l'éveil. Bases physiologiques du sommeil, Collection Sciences d'aujourd’hui, Albin-Michel, 1987 (ISBN 978-2-22602-871-6), FeniXX réédition numérique (Albin-Michel), 2015, papier (ISBN 978-2-226-02871-6), EBook pdf (ISBN 978-2-40233-722-9), EBook EPUB (ISBN 978-2-40200-389-6).
  • Michel Jouvet. Pourquoi rêvons-nous ? Pourquoi dormons-nous ? Où, quand, comment ?, Odile Jacob, 2000
  • Michel Jouvet. DE LA SCIENCE ET DES RÊVES. Mémoire d’un onirologue, Odile Jacob, 2013

Liens externes

  • Portail des neurosciences
  • Portail de la physiologie
  • Portail de la médecine
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.