Pôle de signalisation routière en France

Dans le domaine de la signalisation routière de direction, un pôle est un secteur géographique générateur de trafic (une agglomération, une zone d’activités, un hôpital, etc). À un endroit donné du territoire, l’usager de la route a une certaine perception de chaque pôle en fonction de l’importance de celui-ci et de son éloignement par rapport à l’usager.

Sur ce panneau de signalisation, Bourges, Clermont-Ferrand et Montpellier sont des pôles verts, les autres mentions sont des pôles blancs.

En France, des règles précises, définies dans l'instruction interministérielle du relative à la signalisation de direction permettent d’élaborer une étude de jalonnement, de définir les pôles et finalement les mentions de directions qui figureront sur les panneaux de jalonnement routiers.

Pôles à prendre en compte

On appelle pôles :

  • les agglomérations (au sens du code de la route), les lieux-dits et les communes ;
  • les entités urbaines (zones agglomérées plus vastes qu’une commune) ;
  • les quartiers, les zones d'activité ;
  • les services, les équipements ;
  • les sites, les zones touristiques.

Pour une raison de continuité et de cohérence de la signalisation, il est nécessaire de prendre en compte non seulement les pôles internes à l'aire d'étude mais aussi certains pôles situés à sa périphérie, voire pour les pôles importants, à plus longue portée. La liste de ces pôles externes est en général établie par Consultation des départements ou communes limitrophes ou fournie par le ministère de l’Équipement et du Développement durable pour les pôles importants.

Dénomination des pôles

À chaque pôle doit être associée une dénomination précise (nom d'une commune, d'un quartier, d'un lieu-dit, d'un service, d'une zone d'activités, etc.). Le choix de cette dénomination doit être le plus approprié possible aux termes connus par les usagers « guidés » ou souhaités par les usagers "desservis". Cette règle sous-entend une bonne connaissance des réalités locales (ou nationales) lorsque la dénomination pose problème et une bonne concertation locale ensuite.

Pour les pôles étrangers, le nom à indiquer est celui utilisé dans la langue française. Toutefois, si nécessaire, la traduction de cette dénomination dans la langue du pays où est situé le pôle peut être rajoutée, par exemple : GÊNES (GENOVA).

Pour les pôles régionaux, certaines collectivités ont pris l’initiative de libeller le nom du pôle en doublon dans la langue régionale.

Classement des pôles

Un pôle se caractérise par les fonctions qu'il remplit : fonction résidentielle, industrielle, commerciale, services, transport, loisirs, etc. Lorsque ces fonctions sont "harmonieusement" assurées, c'est-à-dire lorsqu'aucune ne supplante les autres, le nombre des habitants traduit clairement cet équilibre et l'importance du pôle : on parle alors de « pôle équilibré ». Dans les autres cas, le nombre d’habitants n'est pas directement représentatif, d'autres indicateurs doivent être utilisés.

Pôles équilibrés

Les études sur l’accessibilité et l’attractivité des zones urbaines ont montré que celles-ci ne varient pas de façon linéaire avec la population (ou la quantité de services offerts), mais selon une échelle logarithmique. On notera finalement que ce type d'échelle est compatible avec celui que l'usager possède intuitivement et que, de plus, il discrimine bien les pôles importants par rapport aux pôles moins peuplés.

Afin de ne pas introduire une trop grande disparité à l'intérieur de chaque niveau, le nombre de 10 échelons a été retenu avec l'intention de les regrouper deux par deux en 5 classes. Le seuil de classement étant fixé à 640 habitants.

Niveau calculé

Le niveau calculé est défini par :

NC = log5 = 1,43 log10

La base 5 a été retenue en raison du fait que, lorsque la population est cinq fois plus importante, le trafic engendré est double.

Niveau approché

Le niveau approché Na correspondant chacun des 10 échelons est alors défini comme égal au niveau calculé arrondi à la demi-unité ou à l'unité supérieure. Les limites de niveaux approchés sont donc dans une progression géométrique de raison et celles des classes dans une progression géométrique de raison 5, à une exception près (seuil de 21 000 habitants).

Niveau nominal

En réalité dans les schémas directeurs on parlera plutôt de niveau nominal Nn, par simplification de langage.

Classe Type de pôle Nn Na Critère de population (1982) Critère de population (2007)
I Pôle classé d’intérêt local 1’0,5640 < P ≤ 1 440780 < P ≤ 1 750
111 440 < P ≤ 3 2001 750 < P ≤ 3 900
II Pôle classé d’intérêt cantonal ou départemental 2’1,53 200 < P ≤ 7 2003 900 < P ≤ 8 800
227 200 < P ≤ 21 0008 800 < P ≤ 26 000
III Agglomération d’intérêt départemental ou régional 3’2,521 000 < P ≤ 36 00026 000 < P ≤ 44 000
3336 000 < P ≤ 80 00044 000 < P ≤ 100 000
IV Grande agglomération d’intérêt régional ou national 4’3,580 000 < P ≤ 180 000100 000 < P ≤ 220 000
44180 000 < P ≤ 400 000220 000 < P ≤ 490 000
V Métropole d’importance nationale ou internationale 5’4,5400 000 < P ≤ 900 000490 000 < P ≤ 1 110 000
55900 000 < P1 110 000 < P

Couleur d'un pôle

La couleur d'un pôle dépend de la classe à laquelle il appartient.

Couleur Classe
vertIII, IV et V
blancI, II ou non classé

Le classement des pôles verts fait l'objet d'une décision ministérielle.

Couleur des pôles et type de liaison

La couleur dépend aussi du type de liaison qui existe entre les deux pôles.

Le fait pour un pôle d'être « vert » n'implique pas forcément qu'il sera mentionné sur des panneaux à fond vert sur tous les itinéraires y accédant : une liaison entre un pôle III, IV ou V d'une part, et un pôle blanc d'autre part, appartient au réseau blanc : c'est le pôle blanc qui par la règle dite du « nivellement » inférieur, détermine la couleur du panneau.

Il existe d'autres règles venant tempérer la hiérarchie des pôles et les adapter aux conditions de déplacement de l'usager : la règle d'écran et la règle de domination.

Exceptions au classement en pôles

Il existe plusieurs cas d'exceptions, où certains pôles sont surclassés en vert, en dépit de leur non-respect des seuils démographiques :

  • préfectures départementales,
  • pôles majeurs en zones peu denses et rurales,
  • sites générateurs de trafics importants, comme les lieux touristiques de premier ordre ou les aéroports.

À l'inverse, certains pôles fortement peuplés sont déclassés quand ils se situent dans des zones déjà denses en pôles verts. C'est globalement le cas de la plupart des communes de périphérie des grandes agglomérations.

La réévaluation à la hausse des seuils déterminant les classes de pôles - et donc leur couleur - en fonction de leur population, en 2007, n'a pas imposé la relégation des anciens pôles verts situés sous les 26 000 habitants. De la même façon, la variation de la population d'un pôle vert passant sous le seuil de 26 000 habitants ne paraît pas remettre en cause son statut.[réf. nécessaire]

Sources

Voir aussi

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