Pacte d'Ulysse

Un pacte d'Ulysse ou un contrat d'Ulysse se réfère à une décision prise librement qui a pour objet et pour but de lier quelqu'un à cette décision dans le futur. Le terme est utilisé en médecine, particulièrement en référence aux directives préalables (aussi connues sous le nom de testament biologique), lorsqu'il y a un désaccord sur le fait qu'une décision prise par une personne dans un état de santé particulier devrait être considérée ou non comme un accord contraignant alors que cette personne est dans un état de santé différent, voire pire, que d'habitude.

Le psychologue Steven Pinker mentionne également les déductions automatiques sur le salaire pour les fonds de retraite comme un exemple de ce concept.[1]

Les origines du nom

Ce nom vient du pacte qu'a fait Ulysse (nom grec Ὀδυσσεύς / Odysséus) avec ses hommes lorsqu'ils approchaient des sirènes. Ulysse voulait entendre le chant des sirènes alors qu'il savait qu'en faisant cela il serait incapable d'avoir des pensées rationnelles. Il mit de la cire dans les oreilles de ses hommes pour qu'ils ne puissent pas entendre, et leur demanda de l'attacher au mat afin de l'empêcher de plonger dans la mer. Il leur a ensuite ordonné de ne changer de cap en aucune circonstance, et de garder leurs épées braquées sur lui et de l'attaquer s'il arrivait à se défaire de ses liens.

En entendant le chant des sirènes, Ulysse a été attiré par ce chant, ce qui l'a rendu fou, et a lutté de toutes ses forces pour se libérer de ses liens et rejoindre les sirènes, ce qui l'aurait entrainé vers sa mort.

Le contexte psychiatrique

Les directives préalables psychiatriques sont parfois appelées pacte d'Ulysse ou contrat d'Ulysse, lorsqu'il y a un accord juridique destiné à remplacer la présente demande d'un patient compétent en faveur d'une demande faite par le même patient mais dans le passé.[1] Un exemple de l'utilisation d'un contrat d'Ulysse est quand des gens atteints de schizophrénie arrêtent de prendre leurs médicaments lors de moments de rémission perçue.[2]

Voir aussi

Références

  • Jump up ^ Ryan Spellecy (2003). "Reviving Ulysses contracts". Kennedy Institute of Ethics Journal 13 (4): 373–392. doi:10.1353/ken.2004.0010. PMID 15049305.
  • Jump up ^ Namita Puran (2005). "Ulysses Contracts: Bound to Treatment or Free to Choose?". The York Scholar 2: 42–51.

Bibliographie

  • (en) Jennifer Radden, « Second thoughts: Revoking decisions over one's own future », Philosophy and Phenomenological Research (International Phenomenological Society), vol. 54, no 4, , p. 787–801 (lire en ligne).
  • Feinberg, Joel (1986). Harm to self: The moral limits of the criminal law 3. New York: Oxford University Press.
  • Schelling, Thomas C (1970). The anatomy of values: Problems of personal and social choice. Cambridge: Harvard University Press.
  • Schelling, Thomas C (1984). Choice and consequence. Cambridge: Harvard University Press. (ISBN 0-674-12770-6).

Notes et références

  1. Steven Pinker, Rationality : What it is, why it seems scarce, why it matters, Viking, , pp. 55-6
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