Paname
Paname est un nom argotique donné à Paris au xxe siècle.
Pour l’article ayant un titre homophone, voir Pan Am (homonymie).
Étymologie
L'origine de cette appellation est controversée.
D'après Claude Dubois, journaliste et historien de Paris, auteur de l'ouvrage Je me souviens de Paris, l'apparition du terme pourrait être expliquée par le scandale de Panama[1] et le « panama » (chapeau mis en vogue par les ouvriers du Canal de Panama et porté par les Parisiens élégants) :
« Paname a pu signifier la ville des élégants puis, à cause du scandale, la ville du chatoiement, des illusions et des désillusions... En tout cas, c'est pendant la guerre de 14 que le terme, qui s'employait déjà aux dires du linguiste Albert Dauzat, a pris son essor. Tu le r'verras, Paname ! est le titre d'une chanson de 1916 ou 1917. Après l'Armistice, on ne dit plus « Pantruche »[2] mais seulement « Paname ». À ce moment, Francis Carco écrit un recueil de fort beaux textes qu'il intitule Panam sans « e ». Plus tard, il écrira un roman, Paname avec un « e »... Au début, les deux orthographes coexistaient »
— Claude Dubois[3]
Dans son Dictionnaire de l'argot, Jean-Paul Colin donne quant à lui pour étymologie de Paname (ou Panam) : « sans doute de ville panama, c'est-à-dire « ville énorme » »[4], l'adjectif panama signifiant d'après le même dictionnaire « énorme, confondant » en vieil argot.
Musique
- Paname, chanson de Léo Ferré, parue sur l'album du même nom (1960) ;
- Le Paname de mes dix ans, album de Daniel Guichard, contenant une chanson homonyme ainsi que C’est parc’que je suis né à Panam’ (1969) ;
- Amoureux de Paname, album de Renaud, contenant une chanson homonyme (1975) ;
- Fest Noz de Paname, album de Manau, contenant une chanson homonyme (2000) ;
- Paname lève toi, chanson de Sexion d'assaut de l'album L'École des points vitaux (2010) ;
- Paname allons danser, chanson de Sexion d'assaut de l'album L'Apogée (2012) ;
- Paname, single de Slimane tiré de son album À bout de rêves (2016).
Notes
- « Mais d'où vient «Paname» ? », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Les soldats allant au front en 1914 partaient de Pantin qu'ils appelaient « Pantruche », ils se disaient entre eux « tu l'reverras Pantruche ! »
- « Paris est devenue une ville pour "rupins" très "oseillés"! », sur L'Internaute, (consulté le ).
- Jean-Paul Colin, Jean-Pierre Mévet et Christian Leclère, Dictionnaire de l'argot français et de ses origines, Larousse, 2002.