Paolo da Firenze

Paolo da Firenze (aussi appelé Paolo Tenorista et, en latin, Magister Dominus Paulas Abbas de Florentia), né vers 1355 et mort après le , est un compositeur et théoricien musical italien de la fin du XIVe siècle et du début du XVe siècle, période de transition de la musique médiévale à celle de la Renaissance. Il subsiste plus de musique de l'Ars nova italienne attribuable à Paolo da Firenze qu'à tout autre compositeur, si l'on exclut Francesco Landini.

Paolo da Firenze
Biographie
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Biographie

Une quantité inhabituelle de données sont connues sur la vie de Paolo. En effet, les détails sur la vie des compositeurs du XIVe siècle sont d'ordinaire rares, voire inexistants, alors que la découverte récente d'un manuscrit richement enluminé contenant des compositions musicales de Paolo, et son testament ont permis aux biographes de reconstituer les grandes lignes de sa vie. Paolo est né à Florence ; son père s'appelait Marco, sa famille était probablement humble, et il a eu trois frères. Il démissionne comme abbé le à l'âge de 78 ans, ce qui situe sa naissance vers 1355.

Il est devenu bénédictin vers 1380 (son portrait dans le Codex Squarcialupi le montre dans la coule noire des bénédictins), et le , il devient abbé du monastère de San Martino al Pino. Avant 1417, il devient le recteur à Orbetello, poste qu'il conserve probablement jusqu'en 1427 environ. Dans les dix premières années du XVe siècle, probablement près de 1410, il supervise à Florence l'assemblage du codex susmentionné, source la plus importante de la musique italienne du XIVe siècle.

Paolo meurt à Florence. Comme son testament est daté du , il est mort au plus tôt à cette date, à un âge fort avancé (81 ans) pour l'époque.

Musique et influence

La majeure partie de la musique de Paolo a été publiée dans des éditions modernes dans les années 1970, ce qui l'a rendue facilement accessible et a attiré l'attention des critiques plus que d'habitude. Sa musique présente des aspects progressistes et conservateurs. La plupart de ses œuvres musicales qui subsistent sont profanes et sont toutes des œuvres vocales, mais deux compositions sacrées (un Benedicamus Domino pour deux voix et un Gaudeamus omnes in Domino pour trois voix) ont aussi survécu. Il est impossible de savoir combien d'œuvres sacrées et profanes de Paolo ont été perdues, mais comme l'intérêt pour la musique profane a explosé au XIVe siècle, la proportion des œuvres profanes aux œuvres sacrées de Paolo qui ont subsisté peut bien correspondre à la répartition réelle de l'ensemble de ses œuvres entre ces deux catégories.

Ses compositions profanes sont de trois types : il y a 13 madrigaux, 46 ballate (certaines sont fragmentaires, et l'attribution d'autres à Paolo a été effacée dans la source) et 5 chansons profanes diverses. Sa musique est toute pour deux ou trois voix et datable d'avant 1410 d'après les sources ou les caractéristiques du style. On ne sait pas si Paolo a composé après 1410.

Ce qui intrigue le plus en ce qui concerne la musique de Paolo, c'est que 32 pages du Codex Squarcialupi, recueil que Paolo a probablement supervisé, portent toutes le nom du compositeur dans la marge supérieure, débutent par un portrait de lui et ne contiennent rien d'autre que des portées vides. On a supposé que sa musique n'était pas disponible à la date limite d'assemblage du codex, mais les pages vierges n'ont pas été retirées. Hoppin pense que Paolo se trouvait en fait à l'extérieur de Florence, au service du cardinal Acciaiuoli, lorsqu'on assembla ce manuscrit, ce qui explique peut-être l'absence de sa musique.

Les madrigaux de Paolo combinent la notation française et italienne et montrent une influence considérable de l'école maniériste avignonnaise de l'ars subtilior par leurs motifs rythmiques complexes et intriqués, mais la plupart ne sont que pour deux voix, ce qui est un choix conservateur. Les ballate sont plus progressistes dans l'ensemble ; la plupart, pour trois voix, sont lyriques, mélodiques, mais présentent encore la complexité mélodique extrême de l'école de l'ars subtilior. L'influence de Landini, difficile à éviter pour tout compositeur florentin de la fin du XIVe siècle, est évidente tant dans les madrigaux que dans les ballate.

Voir aussi

Notes et références

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Bibliographie

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