Papers, Please

Papers, Please est un jeu vidéo indépendant d'observation et de réflexion créé par Lucas Pope et sorti en 2013 sur Windows et Mac OS X, en 2014 sous Linux, et en 2017 sur PlayStation Vita.

Papers, Please
Logo du jeu.

Développeur
3909 LLC
Éditeur
3909 LLC
Réalisateur
Compositeur
Lucas Pope

Date de sortie
Genre
Mode de jeu
Plateforme
Ordinateur(s) :
Tablette(s) tactile(s) :

Langue
Version
1.0.8 (iOS)

Évaluation
PEGI 16
Site web

L'œuvre met le joueur dans la peau d'un agent de l'immigration chargé de contrôler les documents des personnes entrant dans l'État fictif d'Arstotzka. Il se veut une critique des totalitarismes[1].

Histoire

L'histoire se déroule en 1982 dans le pays fictif d'Arstotzka. Après six années de guerre avec le pays voisin de Koléchie, la paix survient enfin et le gouvernement décide d'ouvrir les frontières. Le joueur est alors tiré au sort pour devenir un agent de l'immigration à un poste-frontière[2]. Devant gagner de l'argent pour veiller à la santé de sa femme, de son fils, de sa belle-mère et de son oncle, il doit effectuer ce travail douze heures par jour, son salaire dépendant du nombre de personnes qu'il étudie. Cependant, l'entrée dans le pays d'Arstotzka attire les convoitises et de nombreux clandestins n'hésitent pas à falsifier des papiers pour y entrer ou pour faire passer de la contrebande. De plus, une mystérieuse organisation, l'EZIC, a l'intention de faire tomber le gouvernement qui règne en Arstotzka. En finissant le jeu avec la fin no 20, le joueur peut avoir accès à un code lui permettant d'accéder au mode Endless.

Système de jeu

Bases

Papers, Please est un jeu d'observation. Le joueur doit examiner les documents de chaque personne voulant entrer et vérifier si tout est en règle. Des informations de base, comme le nom de la personne, son origine, sa date de naissance, son apparence, sa masse, sont différents moyens d'identifier si la personne entre légalement ou si elle a falsifié des documents. Par ailleurs, certains immigrants doivent fournir des documents supplémentaires devant être aussi vérifiés. Lorsque le joueur a effectué les vérifications nécessaires, il peut accepter le passage de la frontière, ou le refuser de deux manières : simplement rejeter l'entrée, ou arrêter le clandestin (uniquement en cas de fraude ou de contrebande). Dans tous les cas, une personne traitée lui apporte un salaire à la fin de la journée. Au fur et à mesure des jours passés, de plus en plus de règles d'immigration sont mises en place, ce qui amène le joueur à vérifier de plus en plus d'informations.

Le joueur n'a qu'une place limitée sur son bureau de travail pour inspecter les documents. De ce fait, il doit faire en sorte de bien les disposer pour voir un maximum d'informations et détecter au plus vite les éventuelles anomalies qui peuvent apparaître sur des faux documents. Le joueur dispose également d'un résumé des nouvelles règles de la journée, d'une transcription des paroles de la personne, et d'un livre de règles pour l'aider dans sa tâche.

Par la suite, le joueur dispose d'une arme tranquillisante, dont il peut se servir pour empêcher les gens de franchir la frontière qui passent par-dessus le mur d'enceinte. Pour atteindre une des meilleures fins, le joueur doit tenir son travail l'équivalent d'un mois dans le jeu, soit 31 jours. En fonction du jour de jeu, certains événements sont scriptés : si les personnes qui passent le poste-frontière sont générées de manière procédurale, d'autres en revanche apparaîtront aux mêmes jours et feront les mêmes actions.

Anomalies

Si certaines personnes sont parfaitement en règle, d'autres au contraire falsifient leurs papiers d'entrée, ou en oublient. Si le joueur détecte une anomalie (absence de papier obligatoire, date expirée, informations non concordantes...), il peut les pointer grâce à une fonction en bas de l'écran, et il doit cliquer sur la partie incriminée et sur la règle correspondante. En conséquence, la personne souhaitant entrer doit s'expliquer. Elle peut se corriger, ou alors confirmer les propos des documents. Dans ce cas, le joueur peut éventuellement proposer des vérifications supplémentaires (scanner corporel, empreintes digitales...) et décider d'accepter le passage de la frontière, le rejeter, ou de mettre en détention le faussaire le cas échéant. Le joueur a le droit à deux erreurs par jour sans conséquence, comme laisser passer une personne clandestine, ou rejeter une personne en règle. Dès la troisième erreur, une déduction est faite sur son salaire.

Salaire

Le joueur, à la fin de chaque journée, reçoit un salaire dépendant du nombre de cas traités (cinq crédits par cas). Cet argent lui permet de s'occuper de sa famille : il doit payer le loyer, la nourriture, le chauffage et éventuellement les médicaments en cas de maladie. Si le joueur n'a pas assez d'argent pour tout payer, il doit faire des choix et se priver de nourriture ou de chauffage, voire les deux. Si les conditions de vie se détériorent trop, le joueur peut perdre des membres de sa famille. Cela oblige le joueur à traiter un maximum de dossiers chaque jour, tout en limitant ses erreurs. Ce qui, au fil du jeu, devient de plus en plus difficile du fait du nombre de règles d'entrée qui augmente.

Le joueur, s'il parvient à accumuler assez d'argent, peut accéder à des récompenses, comme un meilleur appartement pour sa famille, ou des raccourcis lui permettant d'optimiser ses vérifications au travail. Certaines actions au travail, plus ou moins légales, lui permettent également d'engranger de l'argent.

Choix moraux

Le joueur doit aussi faire face à certains moments à des choix moraux[3]. Les tentations de se montrer laxiste, ou d'interpréter les règles au service d'intérêts qui ne soient pas ceux du régime étatique, peuvent avoir des conséquences pour sa propre famille, le régime étant prompt à réagir aux anomalies de contrôle[3],[4]. Les choix moraux concernent aussi les personnes immigrantes : certaines veulent en effet faire passer une autre personne clandestinement et demandent que le joueur fasse preuve de clémence, quitte à faire une erreur. D'autres cherchent à empêcher l'entrée de certaines personnes, même si ces dernières sont en règle. Certaines personnes peuvent donner de l'argent en compensation de vos actions. Une mystérieuse organisation cherche à faire rentrer des agents. Certaines actions peuvent même mener à un game over immédiat[4].

Fins possibles

Le jeu comporte 20 fins qui sont atteintes en fonction des actions et des choix du joueur. 17 sont en réalité des game over. Seules trois fins sont considérées comme étant bonnes et c'est au joueur de découvrir comment les débloquer. Une seule fin, cependant, permet de débloquer le mode Endless (sans fin) en donnant un code à la fin du jeu, qui est un mode de jeu parallèle au mode histoire.

Mode sans fin (Endless)

Ce mode de jeu est comparable au mode Histoire, mais vous pouvez choisir quand le jeu s'arrête :

  • à la moindre erreur : Une erreur et vous perdez
  • au bout de 10 minutes : Traitez le plus de papiers en 10 minutes
  • L'endurance : Pas de limite de temps, chaque entrant traité rapporte 1 point, chaque entrant arrêté en rapporte 2. Chaque erreur enlève de plus en plus de points, la partie s'arrête si le solde de points tombe à 0.

Développement

Sortie

Papers, Please sort sur les plateformes PC Windows et macOS le , puis sur Linux le et sur iOS (iPad) le .

Le portage sur iOS n'est cependant pas sans encombre : la première soumission du jeu sur l'Apple Store est refusée, car la nudité parfois présente (lorsque le joueur est invité à scanner les immigrants pour s'assurer qu'ils ne transportent pas de contrebande ou d'armes) entre en conflit avec les règles de la boutique sur les contenus pornographiques. Pour pouvoir commercialiser Papers, Please sur iPad, Lucas Pope consent à ajouter par défaut des sous-vêtements aux personnages soumis au scanner, et à proposer une option « nudité » dans les paramètres pour tout joueur qui choisirait d'avoir accès à la même version du jeu que sur PC[5].

Plusieurs années après sa sortie initiale sur ordinateur, le jeu est également porté sur PlayStation Vita le [6].

Accueil

Distinctions et récompenses

Lucas Pope recevant le prix de l'innovation lors des Game Developers Choice Awards en 2014.

Critiques

Aperçu des notes reçues
Presse numérique
Média Note
Eurogamer (UK) 9/10[16]
IGN (US) 8.7/10[17]

Ventes

En , le site d'estimations Steam Spy considère qu'il existe entre 2 millions et 5 millions de propriétaires du jeu sur la boutique dématérialisée de jeux PC Steam[Note 1],[18].

Postérité

Papers, Please a fait l'objet d'une adaptation cinématographique sous la forme d'un court métrage de 11 minutes, réalisé par Liliya Tkach et Nikita Ordynskiy, produit par Kinodom Productions et sorti en 2018[3]. Il est dévoilé en avant-première le à Moscou[19], avant d'être mis à disposition sur Steam et YouTube le [20]. Dans ce court métrage, c'est l'acteur Igor Savotchkine qui incarne l'inspecteur. Le développeur du jeu, Lucas Pope, a participé à l'écriture du synopsis[21].

Notes et références

Notes

  1. Tous les « propriétaires » d'un jeu sur Steam ne l'ont pas nécessairement acquis sur cette plateforme ; il peut s'agir d'achats passés sur d'autres sites et dont le code d'activation est valable sur Steam, de jeux reçus dans des une offre groupée ou en cadeau, voire de copies temporairement attribuées le temps d'un « week-end gratuit ».

Références

  1. Expressive Game Lab - Plateforme d'analyse des contenus et des usages des jeux vidéo
  2. (en) « Papers, please », sur http://papersplea.se/
  3. « Jeu vidéo : un court-métrage « Papers, Please » », Le Monde, (lire en ligne)
  4. Sébastien Nowak, « «Papers, please» repousse les frontières du jeu vidéo », Libération, (lire en ligne)
  5. (en) Kyle Orland, « Apple reverses decision, allows unedited Papers, Please on iPad », sur Ars Technica, .
  6. (en) Tamoor Hussein, « Papers, Please PS Vita Release Date Finally Confirmed », sur GameSpot, .
  7. (en-US) Condé Nast, « The Best Video Games of 2013 », sur The New Yorker, (consulté le )
  8. (en) Jordan Shapiro, « Let's Get Serious About Video Games », sur Forbes, (consulté le )
  9. (en) « Bafta Video Game Awards - Nominations », sur le site de BAFTA,
  10. (en) Dave Lee, « Bafta games: The Last of Us clears up at awards », BBC,
  11. (en) « Papers, Please takes the grand prize at 16th annual IGF Awards », sur le site Gamasutra,
  12. (en) « 2014 Independent Games Festival announces Main Competition finalists », sur le site Gamasutra,
  13. (en) Jordan Erica Webber, « Papers Please wins 2014 GameCity Prize », The Guardian, (lire en ligne)
  14. (en) « Gaming Awards Past Highlights (2014) », sur le site de SXSW
  15. « Papers, Please », sur papersplea.se (consulté le )
  16. « Papers, Please review », sur eurogamer.net, .
  17. « Papers, Please review », sur ign.com, .
  18. (en) « App Data - Papers, Please », sur Steam Spy, depuis le 8 août 2013 (consulté le ).
  19. (ru) « Премьерный показ экранизации игры Papers, Please состоится в Москве 27 января », Aficha, (lire en ligne, consulté le )
  20. Vincent de la Vaissière, « Le court-métrage Papers, Please est en ligne », IGN France, (lire en ligne, consulté le )
  21. « Le court-métrage Papers, Please se dégote une date de sortie | Journal du Geek », Journal du Geek, (lire en ligne, consulté le )

Annexes

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Jeu vidéo

  • Lucas Pope. Papers, Please (Windows, Mac et Linux). 3909 LLC. .

Adaptation du jeu vidéo en court métrage

  • (en) PAPERS, PLEASE - The Short Film, Nikita Ordynskiy, Liliya Tkach et Lucas Pope (écriture), Liliya Tkach (production), et Nikita Ordynskiy (réalisation) (, 10 minutes) Kinodom Productions.

Analyse

Devlogs

Tout au long du développement du jeu, Lucas Pope rédige des articles sur son avancée sur le forum The Independent Gaming Source (« Tigsource »). Ces devlogs journal de développeur ») révèlent de nombreux détails et illustrations inédits sur l'histoire du développement :

Articles connexes

Liens externes

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