Pat (échecs)
Au jeu d'échecs, le pat est une position dans laquelle le camp ayant le trait et n'étant pas sous le coup d'un échec, ne peut plus jouer de coup légal. La partie est alors déclarée nulle quel que soit le matériel restant sur l'échiquier. Le pat met immédiatement fin à la partie[1].
Pour les articles homonymes, voir Pat.
Cet article utilise la notation algébrique pour décrire des coups du jeu d'échecs.
Beaucoup de jeux de plateaux connaissent le concept de pat, mais la plupart du temps cela compte comme une défaite pour le camp qui ne peut plus bouger (au xiangqi, aux dames, au mū tōrere ou encore au bagh chal). Il arrive aussi qu'il soit interdit par la règle de priver l'adversaire de coup légal, comme à l'awélé, où l'on doit "donner à manger" à l'adversaire, ou encore au sit-tu-yin[2].
Le pat est improbable dans les débuts ou les milieux de partie. En finale, il est parfois recherché par un camp qui est en grande infériorité matérielle ou est causé par une maladresse de débutant dans une finale élémentaire. Il existe d'ailleurs plusieurs techniques pour rechercher le pat, notamment celui de la « pièce enragée » (pièce qui ne peut pas être capturée à cause des menaces de pat qui effectue une répétition de la position).
Le pat est un thème fréquent dans les études d'échecs.
Exemples
Trait aux Noirs, qui ne peuvent pas jouer de coups légaux ; le roi noir n'est pas en échec, donc les Noirs sont pat.
a | b | c | d | e | f | g | h | ||
8 | 8 | ||||||||
7 | 7 | ||||||||
6 | 6 | ||||||||
5 | 5 | ||||||||
4 | 4 | ||||||||
3 | 3 | ||||||||
2 | 2 | ||||||||
1 | 1 | ||||||||
a | b | c | d | e | f | g | h |
a | b | c | d | e | f | g | h | ||
8 | 8 | ||||||||
7 | 7 | ||||||||
6 | 6 | ||||||||
5 | 5 | ||||||||
4 | 4 | ||||||||
3 | 3 | ||||||||
2 | 2 | ||||||||
1 | 1 | ||||||||
a | b | c | d | e | f | g | h |
Evans - Reshevsky 1963
Le pat est rare à haut niveau de compétition. Voici cependant un exemple célèbre.
Evans - Reshevsky, 1963
|
Evans - Reshevsky
|
Dans cette partie qui oppose Larry Evans à Samuel Reshevsky[3] illustre un exemple rare de pat. Il est parfois donné en exemple de swindle[4].
- 47. h4! Te2+
- 48. Rh1 Dxg3?? (après 48...Dg6! 49.Tf8 De6! 50.Th8+ Rg6 les Noirs restent avec une pièce de plus après 51.Dxe6 Cxe6 ou matent après 51.gxf4 Te1+ et 52...Da2+)[5]
- 49. Dg8+! Rxg8
- 50. Txg7+!
Après Rxg7 ou Dxg7, les Blancs sont pat. Si les Noirs jouent un autre coup, la tour peut continuer à donner des échecs sur la 7e rangée indéfiniment.
Anand-Kramnik 2007
a | b | c | d | e | f | g | h | ||
8 | 8 | ||||||||
7 | 7 | ||||||||
6 | 6 | ||||||||
5 | 5 | ||||||||
4 | 4 | ||||||||
3 | 3 | ||||||||
2 | 2 | ||||||||
1 | 1 | ||||||||
a | b | c | d | e | f | g | h |
Dans cette partie qui oppose Viswanathan Anand et Vladimir Kramnik lors du Championnat du monde d'échecs 2007[6], les Noirs doivent capturer le pion f5 (les autres coups sont perdants), causant le pat.
Pat inversé
Il existe également des positions où c'est le joueur qui a l'avantage qui est paté par le joueur en difficulté. En voici un exemple :
a | b | c | d | e | f | g | h | ||
8 | 8 | ||||||||
7 | 7 | ||||||||
6 | 6 | ||||||||
5 | 5 | ||||||||
4 | 4 | ||||||||
3 | 3 | ||||||||
2 | 2 | ||||||||
1 | 1 | ||||||||
a | b | c | d | e | f | g | h |
a | b | c | d | e | f | g | h | ||
8 | 8 | ||||||||
7 | 7 | ||||||||
6 | 6 | ||||||||
5 | 5 | ||||||||
4 | 4 | ||||||||
3 | 3 | ||||||||
2 | 2 | ||||||||
1 | 1 | ||||||||
a | b | c | d | e | f | g | h |
- 1. d3+ Ra3
- 2. Fb4+!! ...
Si 2. ... Rxb4 alors 3. Rb2!! pat. Noir est pat alors qu'il a plus de matériel que Blanc.
Si 2. ... axb4
- 3. Rb1 b2 (Seul coup légal de Noir).
- 4. pat.
Notes et références
- Règles fondamentales du jeu d'échecs, Règles du jeu d'échecs de la FIDE, article 5,2 b
- Jean-Louis Cazaux, L'odyssée des jeux d'échecs : 1 500 ans d'histoire du roi des jeux, Praxéo, , 368 p. (ISBN 978-2952047289, lire en ligne), partie II, chap. 21 (« Les échecs birmans »).
- (en) Evans - Reshevsky 1963 sur ChessGames.com
- Larry Evans, Chess Catechism, Simon and Schuster, 1970, p. 66. SBN 671-21531-0
- Hans Kmoch, Chess Review Mars 1964, p. 76-79
- (en) Anand-Kramnik 2007 sur ChessGames.com
- Nicolas Giffard, « Échecs : L'art de la défense », Jeux et Stratégie, no 38, , p. 82-83.
Voir aussi
- Portail des échecs
- Portail des jeux