Patrick Tissier (repris de justice)
Patrick Tissier, né le à Bourges, est un tueur en série et un violeur en série français, surnommé l'« Ogre de Perpignan »[1].
Pour les articles homonymes, voir Patrick Tissier et Tissier.
Patrick Tissier | ||
Tueur en série | ||
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Information | ||
Nom de naissance | Patrick Tissier | |
Naissance | Bourges, France |
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Nationalité | Française | |
Surnom | L'« Ogre de Perpignan » Tonton Patrick |
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Condamnation | ||
Sentence | Réclusion criminelle à perpétuité | |
Actions criminelles | Meurtres | |
Victimes | 3 | |
Période | - | |
Pays | France | |
Régions | Centre, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon | |
Ville | Bourges, Toulouse, Perpignan | |
Arrestation | ||
Biographie
Jeunesse
Patrick Tissier est né le à Bourges. Dans son enfance, Patrick grandit dans un contexte familial difficile, au milieu de cinq frères et sœurs, dont il est le benjamin et avec des parents violents. Cette enfance, qu'il décrit comme étant « dégueulasse », lui laissera des séquelles.
En , alors que Patrick est âgé de 11 ans, sa mère quitte le domicile familial. Il fait un apprentissage d'électricien.
Son père se met en couple avec Maria Luna.
Premiers crimes
En , à 12 ans et demi, Patrick Tissier tente de violer sa sœur. Elle le raisonne et il renonce.
En mars et , il tente de violer sa belle-mère dans la salle de bain. Il la frappe à la tête et l'étrangle, mais il échoue. Sa belle-mère porte plainte. La DDASS enquête. Il est alors suivi par un juge des enfants et plusieurs psychiatres et ne commet plus de violences[2].
Tissier est embauché comme pompiste dans une station-service. Dans un bar, il rencontre Marie-Françoise Pinson, 16 ans, apprentie coiffeuse[2].
Le , Tissier doit bientôt partir pour le service militaire. Ils vont danser à un bal. Puis ils se promènent le long de la rivière près de Bourges. Tissier tente d'avoir un rapport sexuel avec Marie-Françoise. Elle refuse. Il la tue par strangulation, la déshabille, la viole et jette son corps dans la rivière. Le corps est découvert par des promeneurs dès le lendemain. Rapidement, les soupçons se portent sur le petit-ami de la victime : Patrick Tissier.
Patrick Tissier est arrêté, le , après s'être réfugié dans une chambre d'hôtel du centre-ville[2]. Il est placé en détention préventive, alors qu'il n'a pas encore 19 ans.
Le , le procès de Patrick Tissier a lieu à la cour d'assises du Cher. Tissier est condamné à 20 ans de réclusion criminelle. Le fait qu'il soit mineur (la majorité étant fixée à 21 ans à l'époque) lui permet d'échapper à la peine de mort et la perpétuité.
Détention, permissions de sortie et récidive
Durant sa détention, à la Maison d'arrêt de Bourges, Patrick Tissier est un détenu exemplaire[3].
En , après 11 ans de détention, Patrick Tissier bénéficie de cinq permissions de sortir durant lesquelles tout se passe bien.
Le , Tissier entame sa sixième permission de sortie.
Le , à Toulouse, une secrétaire mange dans sa voiture. Il la menace avec un pistolet à grenaille et l'oblige à conduire hors de la ville et la viole. Il part en cavale.
Le , il tente de violer une deuxième jeune femme, mais elle s'échappe et Tissier lui vole son sac. À la suite de cela, Patrick Tissier commet de nombreux vols afin d'assurer sa cavale.
En , Patrick Tissier est finalement repéré par des passants, lors d'un vol avec violence, à Nice. Il est arrêté pour les faits de viol, évasion, tentative de viol et vols avec violence qui lui sont reprochés puis placé en détention provisoire[2].
En 1985, Patrick Tissier est jugé pour son évasion, le viol de la secrétaire, la tentative de viol commise sur une autre jeune femme et les vols avec violence commis par la suite. Il est condamné à 10 ans de réclusion criminelle[4].
Libération et nouvelle récidive
Patrick Tissier est libéré le , après 8 ans et demi de détention. Il a alors 39 ans. À la suite de sa libération, Tissier part à Perpignan afin de démarrer une nouvelle vie[5]. Il intègre la communauté Mormone. Il rencontre par la suite la famille Volckaert, avec qui il partagera une grande amitié. Il est surnommé « tonton Patrick » par les enfants Volckaert. À cette période, la famille est loin de connaître le passé criminel de Tissier. Ils le considèrent plutôt comme étant quelqu'un de « gentil » et « serviable »[2].
Le , à Perpignan, Tissier tue sa voisine de palier Concetta Lemma, 45 ans. Il l'a probablement violée puis tuée par strangulation. Il la ligote et l'enveloppe dans un rideau de douche, avant de cacher son corps dans le tunnel souterrain des « Coves » à Canohès, à plusieurs centaines de mètres de profondeur. À la suite de la disparition de Concetta Lemma, une enquête est ouverte. Cependant, l'enquête s'avère rapidement être infructueuse, du fait qu'aucun indice ne soit retrouvé chez la disparue.
Le , à Perpignan, Tissier agresse une amie, Marie-Josée Gauze. Il tente de l'étrangler avec un foulard, elle lui résiste. Il frappe violemment sa tête contre le sol à plusieurs reprises, elle s'évanouit. Tissier la ligote et la déshabille. Lorsqu'elle se réveille, il l'a très certainement violée[6]. Tissier s'apprête à la tuer mais, Marie-Josée Gauze le raisonne, il se calme et s'en va.
Le , à 18 h, sur le parking de l'école primaire, Tissier attend Karine Volckaert, 8 ans, la fille de Jocelyne Milluy, une amie mormone. Karine accepte volontiers sa proposition de la ramener chez elle. Il se gare près d'un entrepôt à l'abri des regards et lui dit qu'il vont faire un jeu. Il la menotte, la bâillonne et lui met une cagoule. Il l'oblige à descendre du siège et se cacher. Il se rend à Fitou et gare la voiture près d'une maison abandonnée à l'extérieur du village. Il installe Karine à l'arrière de la voiture, la viole en maintenant de force ses poignets. Elle essaie de se débattre, Tissier la frappe plusieurs fois. Réalisant ce qu'il vient de faire, Tissier l'étrangle[6]. Il la viole de nouveau, la transporte, la jette dans le puits de la maison abandonnée et jette des détritus par-dessus pour la dissimuler[2].
Arrestation, aveux et conséquences sur la récidive
Le , Patrick Tissier est arrêté par les gendarmes à Paulhan (dans l'Hérault), après une course-poursuite. Il se rend sans résistance. Dans sa voiture, il y a des armes. Il indique aux enquêteurs où trouver le corps de Karine Volckaert. Au cours des interrogatoires, il avoue l'agression de Marie-Josée Gauze ainsi que le viol et le meurtre de Karine. Tissier est placé en détention provisoire, inculpé du meurtre suivi de viol sur mineure de moins de 15 ans de Karine Volkaert et de la tentative de meurtre de Marie Josée Gauze.
L'arrestation de Patrick Tissier ainsi que son placement en prison provoquent un impact médiatique sur la récidive et crée une polémique sur la création d'une peine de réclusion criminelle à perpétuité « réelle ».
Le , Pierre Méhaignerie, alors ministre de la Justice, a proposé une loi dite de « perpétuité incompressible » qui permet à la Cour d'exclure la libération anticipée d'un condamné pour viol et meurtre sur mineur, évitant pour le futur que d'autres criminels comme Patrick Tissier puissent éventuellement sortir de prison à la fin d'une période de sûreté, si le tribunal le décide[5].
Le , Dominique Milluy, oncle de Karine, prend en otage le directeur de cabinet du maire de Perpignan dans son bureau, sous la menace d'une arme de poing. Il exige que Patrick Tissier lui soit livré. Il se rend sans conditions aux policiers, un peu avant 21 h[7].
En , alors qu'il est en prison depuis deux ans, Patrick Tissier est interrogé par les enquêteurs, sur la disparition de Concetta Lemma. Interrogé dans sa cellule de prison, Tissier finit par avouer qu'il a tué Concetta Lemma en l'étranglant, avant de l'avoir dépecé. Inculpé de ce meurtre, Tissier avoue, dans un premier temps, avoir jeté le cadavre de la disparue dans un Etang de Fitou. Des recherches sont alors menées durant plusieurs mois, mais ne donnent rien. À la suite des recherches infructueuses des enquêteurs, Patrick Tissier avoue finalement avoir menti sur l'endroit dans lequel il a caché le corps de Concetta Lemma et donne une autre version dans laquelle, il affirme avoir caché le corps sous 2000 mètres cubes de gravats. Les aveux de Tissier s'avèrent également être une « pure invention »[8].
Patrick Tissier est de nouveau extrait de sa cellule de prison, le , afin d'être de nouveau interrogé sur le meurtre de Concetta Lemma. En garde à vue, Tissier donne de nouveaux indices détaillés aux enquêteurs, en avouant finalement que le corps de Concetta se trouve dans le tunnel souterrain des « Coves » à Canohès. Des fouilles sont faites sur les lieux et permettent de découvrir le corps de Concetta, trois ans après sa disparition, le [2].
Patrick Tissier passe alors plus de quatre ans en détention provisoire, inculpé du meurtre de Concetta Lemma en état de « récidive légale » puis de la tentative de meurtre de Marie-Josée Gauze ainsi que du meurtre de Karine Volkaert suivi de viol sur mineure de moins de 15 ans[2]. Tissier est dès lors surnommé l'« Ogre de Perpignan »[1].
Procès et condamnation
Le , le procès de Patrick Tissier s'ouvre à la cour d'assises des Pyrénées-Orientales à Perpignan[9].
Étienne Nicolau est avocat de Jocelyne Milluy et de Marie-Josée Gauze. André Coll est l'avocat de la famille Lemma. La défense de Patrick Tissier est assurée par Enric Vilanova et Pierre Parrat.
Les experts psychiatres concluent que Patrick Tissier ne souffre pas de pathologie mentale et qu'il associe violence et sexualité : pour lui ces deux termes sont indissociables[5]. Il fait ainsi subir à ses victimes des tortures multiples afin de satisfaire ses besoins sexuels. Patrick Tissier est interrogé sur les meurtres commis à Perpignan et déclare entre autres avoir « eu envie » de Karine Volckaert et qu'il avait ressenti des pulsions le week-end précédant la mort de la fillette. Il raconte qu'entre l'agression de Marie-Josée Gauze et l'enlèvement de Karine Volckaert qui a duré un week-end entier, il redoutait que la police ne le retrouve et qu'il s'était caché dans Perpignan. À la fin du procès, Patrick Tissier s'excuse pour toutes les atrocités commises et déclare ne pas souhaiter que la ville de Perpignan connaisse « un autre Patrick Tissier ».
Le , Patrick Tissier est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 30 ans[10],[11]. Il ne pourra pas être libéré avant .
Liste des victimes connues de Tissier
Les faits | Découverte | Identité[N 1] | Âge | ||
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Date | Lieu | Date | Lieu | ||
Bourges | Bourges | Marie-Françoise Pinson | 18 | ||
Toulouse | Toulouse | une secrétaire | ? | ||
Perpignan | Canohès | Concetta Lemma | 45 | ||
Perpignan | Perpignan | Marie-Josée Gauze | 44 | ||
Perpignan | Fitou | Karine Volckaert | 8 |
Notes et références
Notes
- Si la case du nom de la victime est sur fond saumon, cela signifie que Patrick Tissier a tué cette victime.
Références
- « Patrick Tissier, l'ogre de Perpignan - L'intégrale », sur Europe 1 (consulté le )
- « Patrick Tissier, le récidiviste » en mai 2008 et décembre 2009 dans Faites entrer l'accusé présenté par Christophe Hondelatte sur France 2
- Christophe Hondelatte, « Episode 87 : Patrick Tissier - Le récidiviste », sur http://fela.5v.pl/ (consulté le )
- « L'assassin de Karine était le suspect numéro un », sur L'Humanité, (consulté le )
- Georges Fenech, Criminels récidivistes : peut-on les laisser sortir ?, Éditions de l'Archipel, 2009, (ISBN 978-2-809-80295-5), chapitre « Patrick Tissier, le sournois »
- Dominique Begles, « L’assassin de Karine était le suspect numéro un », L'Humanité, (lire en ligne)
- « Un preneur d'otage se rend à Perpignan » Article publié le 26 février 1994 dans L'Humanité
- Guy BENHAMOU, « Le dernier procès du tueur multirécidiviste. L'assassin de Karine avait déjà été condamné pour viols et meurtre. », sur Libération (consulté le )
- « La justice face au meurtrier de Karine » Article de Pierre Magre publié le 26 janvier 1998 dans L'Humanité
- « Patrick Tissier condamné à perpétuité » Article publié le 31 janvier 1998 dans Libération
- « Patrick Tissier est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité » Article publié le 2 février 1998 dans La Croix
Documentaires télévisés
- « L'affaire Patrick Tissier » en 2002 dans Autopsie d'un meurtre sur 13e rue.
- « Patrick Tissier, le récidiviste » en et décembre 2009 dans Faites entrer l'accusé présenté par Christophe Hondelatte sur France 2.
- « Karine, 8 ans » premier reportage du « Spécial : ils ont récidivé » dans Crimes diffusé le 6, 13 et sur NRJ 12.
- « Dans les yeux d'Olivier : ils ont frôlé la mort », reportages et interview de plusieurs personnes dont Marie-Josée Gauze. Diffusé le sur France 2.
Articles de presse
- « Le dernier procès du tueur multirécidiviste. L'assassin de Karine avait déjà été condamné pour viols et meurtre » Article de Guy Benhamou publié le dans Libération.
- « "C'était un monstre". Une des victimes de Patrick Tissier a raconté hier son calvaire » Article de Guy Benhamou publié le dans Libération.
- « Rescapées de tueurs en série : une Perpignanaise témoigne » Article de Laure Moysset publié le dans L'Indépendant.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) Biographie de Patrick Tissier sur un site anglophone consacré aux criminels.
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