Paul-Émile Laviron

Paul-Émile Laviron, né à Besançon le et mort à Paris le , est un avocat et militant socialiste fouriériste français.

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Paul-Émile Laviron
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Biographie

Paul-Émile-François Laviron est le fils de Marguerite Jannin et d'Hippolyte-Bon Laviron, avocat et commissaire de police à Besançon[1]. Il est le frère de l'abbé Aristide Laviron, chanoine honoraire de Bordeaux et aumônier du collège Chaptal[2] et de Gabriel Laviron, artiste peintre, critique d'art et révolutionnaire.

Licencié en droit et avocat à Paris, Paul-Émile Laviron publie en 1837 une brochure à propos de la loi sur les faillites, où il expose les limites du principe libéral de la libre concurrence[3].

En 1848, il participe à la Révolution de février en prenant les armes. À ce titre, le , il demande - en vain - au gouvernement provisoire de la République à être nommé directeur provisoire du ministère de la Justice et des cultes[4]. Dès cette époque, il côtoie Pierre-Joseph Proudhon[5]. Au mois d', Paul-Émile Laviron prend la présidence du Club des hommes lettrés. Cette association, qui se réunit à l’École de médecine, classée comme « réunion rouge » par Alphonse Lucas (qui confond les deux frères Laviron)[6], ressemble moins à un club politique qu'à une sorte de syndicat ayant pour mission d'aider ses membres à trouver un emploi. L'un des vice-présidents du club est le fabuliste socialiste Pierre Lachambeaudie. Quelque temps plus tard, au mois de juin, Laviron tente de lancer un journal intitulé Le Tribun du peuple, « journal des révélations politiques, archives du favoritisme, du cumul et de tous les abus »[7].

Laviron se fait plus discret sous le Second Empire. En 1856, il fait breveter une sorte de turbine rotative pour cheminée qu'il baptise « fumivulse »[8].

Fervent partisan de la création d'une caisse de retraite nationale alimentée par l’État, Laviron rédige dans ce sens une pétition, qu'il adresse à l'Assemblée nationale le et qui est renvoyée, le suivant, à la Commission d'enquête sur la situation des classes ouvrières en France, présidée par Ferdinand Ducarre. En 1881, il est l'un des membres fondateurs de l’Œuvre du droit des travailleurs à la retraite[9], dont il est élu président le [10]. En 1886, il consacre à ce sujet un ouvrage publié sous l'égide de La Revue socialiste de Benoît Malon[11]. Ce dernier en fait notamment la promotion dans L'Intransigeant de Rochefort[12]. La loi sur les Retraites ouvrières et paysannes ne sera finalement votée qu'une dizaine d'années après la mort de Laviron.

Candidat aux Élections législatives de 1881 dans le 20e arrondissement de Paris, il recueille à peine quelques dizaines de voix, très loin derrière Léon Gambetta[13].

A la fin de sa vie, Laviron collabore au journal fouriériste La Rénovation, fondé par Hippolyte Destrem[5].

Frappé de cécité depuis plusieurs années[14], Laviron rend son dernier soupir le soir du à son domicile du no 9 de l'avenue de Laumière[15]. Ses funérailles civiles ont lieu le au crématorium-columbarium du Père-Lachaise, où plusieurs discours sont prononcés, notamment par les socialistes Jean Allemane, Antide Boyer et Jean-Baptiste Dumay[16].

Œuvres

  • Observations sur les faillites et banqueroutes, et sur le dernier projet de loi présenté aux Chambres, ou Recherches sur les réformes à opérer dans la législation commerciale, Paris, Renard, 1837, 56 p.
  • L’Évangile devant le siècle, examen historique des doctrines du christianisme, 1846.
  • L’Église et le pouvoir, 1847.
  • Récit authentique de la séance révolutionnaire tenue à l'hôtel de ville pendant la nuit du 24 au , Paris, Collibert, 1848, 32 p.
  • Projet de caisse de retraite pour les ouvriers : pétition adressée à l'Assemblée nationale le , Paris, 1876, 108 p.
  • Qu'est ce que l’État ? ou l’État et les partis, Paris, 1880, 88 p.
  • Le Droit des travailleurs à la retraite, Paris, Revue socialiste, 1886, 260 p.
  • Boulangisme et parlementarisme, Paris, Imprimerie nouvelle (Association ouvrière), 1888, 42 p.
  • Causes de la décadence du boulangisme, Paris, Lambert, 1890.
  • Un Mot sur le socialisme intégral de Charles Fourier, à propos du droit à l'existence et du droit à la retraite, Paris, Leroy, 1895, 20 p.
  • Le Socialisme français et le collectivisme allemand, Paris, Allemane, 1895, 8 p.
  • La Morale d'après Charles Fourier, Paris, Allemane, 1897.
  • L’Éducation au point de vue du progrès social, Paris, Allemane, 1897.

Références

  1. Archives départementales du Doubs, 1E592, Registre des naissances de Besançon, 1811, (p. 86), acte no 249 du 24 mars 1811.
  2. Jules Claretie, « Souvenirs de ma vie (XV) », Le Journal, 28 mars 1914, p. 7.
  3. La Phalange, journal de la science sociale, juin 1837, col. 913-919.
  4. Adolphe Granier de Cassagnac, Histoire de la chute du roi Louis-Philippe, de la république de 1848 et du rétablissement de l'empire (1847-1855), t. II, Paris, Plon, p. 494-495.
  5. Paul Lagarde, « Revue des revues », La Revue socialiste, no 125, mai 1895, p. 619.
  6. Alphonse Lucas, Les Clubs et les clubistes : histoire complète, critique et anecdotique des clubs et des comités électoraux fondés à Paris depuis la révolution de 1848, Paris, Dentu, 1851, p. 163 et 195.
  7. Henry Izambard, La presse parisienne : statistique bibliographique et alphabétique de tous les journaux, revues et canards périodiques nés, morts, ressuscités ou métamorphosés à Paris depuis le 22 février 1848 jusqu'à l'empire, Paris, Krabbe, 1853, p. 185.
  8. Bulletin des lois de l'Empire français, 11e série, t. XIV, no 716, Paris, 1860, p. 397.
  9. L'Intransigeant, 22 décembre 1881, p. 3.
  10. Le Rappel, 4 février 1882, p. 3.
  11. P.-E. Laviron, « Le droit des travailleurs à la retraite », La Revue socialiste, no 18, juin 1886, p. 544-548.
  12. L'Intransigeant, 9 août 1886, p. 1, et 28 février 1888, p. 2.
  13. Journal des débats, 26 août 1881, p. 2.
  14. Le Radical, 9 juin 1899, p. 2.
  15. Archives de Paris, état civil en ligne, Registre des décès du 19e arrondissement, 1899, acte no 1652 du 6 juin 1899.
  16. L'Aurore, 10 juin 1899, p. 4.

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