Paul Heinemann

Paul Heinemann, né à Bruxelles le et mort dans la même ville le , est un ingénieur agronome belge, botaniste et mycologue, professeur à la faculté des Sciences agronomiques de Gembloux.

Cet article concerne le scientifique. Pour le pilote automobile, voir Paul Heinemann (pilote).

Paul Heinemann
Biographie
Naissance
Décès
(à 80 ans)
Bruxelles
Abréviation en botanique
Heinem.
Nationalité
Activités

Il a été longtemps l'incarnation de la mycologie belge, tant pour les professionnels que les amateurs, et jouit d'une renommée mondiale pour ses travaux sur le genre Agaricus, mais aussi sur la mycologie d'Afrique tropicale[1] (région dans laquelle il n'a pourtant jamais séjourné[2]).

Il consacre l'essentiel de ses recherches au domaine de la systématique des Macromycètes et de leur écologie. Il exerce une influence discrète mais efficace sur l'étude de la mycorrhization, y compris les conceptions phylogénétiques des Endomycorrhizes vésiculo-arbusculaires (Glomales).

Il a eu également une activité importante dans le domaine de la vulgarisation, publiant une série de petites monographies beaucoup utilisées par les mycologues de terrain. En parallèle avec la fondation de l'Antwerpse Mycologische Kring, par son ami Louis Imler, il fonda le Cercle de Mycologie de Bruxelles avec Maurice Beeli, en 1946 et dont il devient le président en 1953[3].

Biographie

Né le à Saint-Josse-ten-Noode, il connait une période difficile pendant ses études secondaires et peine à trouver un emploi en début de carrière, dans les années trente, ce qui forgera sans doute son caractère persévérant d'autodidacte et son esprit à la fois très ouvert et en même temps très critique[1].

Entré par la petite porte dans le métier, après une dizaine d'années comme ouvrier aide-jardinier au service des plantations de la ville de Bruxelles (1933-1941), il étudie simultanément la chimie en cours du soir à l'Institut des Arts et Métiers de Bruxelles.

Puis en 1941, il est engagé comme assistant phytosociologue au Centre de Recherches écologiques et phytosociologiques de Gembloux et au centre de Cartographie Phytosociologique, jusqu'en 1949. Là encore, simultanément il fait des études d'ingénieur agronome à l’Institut Agronomique de Gembloux.

Œuvres

Paul Heinemann est l'auteur de 226 publications, contributions scientifiques et articles de vulgarisation[4].

Il a publié 435 taxons et noms nouveaux pour la mycologie, parmi lesquels deux familles, six genres, 346 espèces et 40 variétés[5]. L'auteur commente et propose quelques corrections orthographiques, ainsi que deux nouveaux noms en remplacement de deux noms illégitimes : Agaricus niger et A. nobilis.

Éponymie

Un genre, Heinemannomyces (en)[6], lui est dédié par Watling, et six espèces d’Agaricaceae : Agaricus heinemannianus[7], Cantharellus heinemannianus[8], Leucocoprinus heinemannii[9], Marasmius heinemannianus[10] et Micropsalliota heinemaniana[11], Russula heinemannianii[12] ont été nommés en son honneur (la plupart, post mortem), ainsi qu'une espèce de Laboulbeniales, Peyritschiella heinemanniana[13].

Références

  1. Rammeloo J. & Guillitte O. - In memoriam Paul Heinemann, 1998, Belg. Journ. Bot. 131 (2) : 67-71.
  2. De même que Romagnesi était devenu spécialiste de la flore de Madagascar sans jamais y être allé, Paul Heinemann, « grâce à sa méthodologie poussée, parvenait à tirer le maximum de données des exsciccata et descriptions faites par d'autres » ! Il avait des relations amicales avec les plus grands mycologues (Corner...) mais épistolaires.
  3. André Fraiture, « Quelques grandes figures de la mycologie belge », Revue du Cercle de Mycologie de Bruxelles, no 6, , p. 33-35 (lire en ligne).
  4. Ann Bogaerts et André Fraiture, « Liste des publications de Paul Heinemann », Belgian Journal of Botany, vol. 131, no 2, , p. 72–80.
  5. André Fraiture, « Liste commentée des taxons et noms nouveaux publiés par Paul Heinemann », Belgian Journal of Botany, vol. 131, no no.2 « Special issue Paul Heinemann Memorial Symposium. Special Issue : Proceedings of the Paul Heinemann Memorial Symposium. Systematics and Ecology of the Macromycetes. », , p. 81-101 (ISSN 0037-9557)
  6. (en) R. Watling, « Heinemannomyces, a new lazuline-spored agaric genus from South East Asia », Belgian Journal of Botany, vol. 131, no 2, , p. 133–138 (lire en ligne).
  7. Belg. Journ. Bot. 131(2): 164 (1999) [1998]
  8. Eyssart. & Buyck, Belg. Journ. Bot. 131(2): 148 (1999) [1998]
  9. Leucocoprinus heinemannii Migl., Micol. Ital. 16(2): 9 (1987)
  10. Antonín, Belg. Journ. Bot. 131 (2): 127 (1999) [1998]
  11. Micropsalliota heinemaniana [sic, doit être corrigé en « heinemanniana »] Guzmán-Dávalos, Mycotaxon 43: 201 (1992). Holotypus : Mexique, O. Vargas 439 (IBUG).
  12. Russula heinemannii Buyck, Bull. Jard. Bot. natn. Belgique 60 (1-2) : 195 (1990)
  13. André Fraiture, « Liste des taxons dédiés à Paul Heinemann », Belgian Journal of Botany, vol. 131 (2), no 2 « Special issue Paul Heinemann Memorial Symposium », , p. 102 (ISSN 0037-9557).

Voir aussi

Bibliographie

  • Belgian Journal of Botany (formerly Bulletin de la Société Royale de Botanique de Belgique/Bulletin van de Koninklijke Belgische Botanische Vereniging), 131 (2) )1998, [5, March 1999]. Spcial Issue : Proceedings of the Paul Heinemann Memorial Symposium. Systematics and Ecology of the Macromycetes. (ISSN 0037-9557).
  • (fr + en) Jan Rammeloo et Olivier Guillitte, « In memoriam Paul Heinemann », Belgian Journal of Botany, vol. 131(2) « « Special issue Paul Heinemann Memorial Symposium » Special Issue : Proceedings of the Paul Heinemann Memorial Symposium. Systematics and Ecology of the Macromycetes. », , p. 67–71 (ISSN 0037-9557, lire en ligne).
  • Olivier Guillitte, « L'herbier mycologique de Paul Heinemann, un patrimoine exceptionnel à valoriser », Belgian Journal of Botany, vol. 131(2) « Special Issue : Proceedings of the Paul Heinemann Memorial Symposium. Systematics and Ecology of the Macromycetes. », , p. 103–108 (ISSN 0037-9557)

Liens externes

Heinem. est l’abréviation botanique standard de Paul Heinemann.

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