Paul Marguerite de La Charlonie
Paul Marguerite de La Charlonie (né à Paris en 1844 et mort à Laon le [1]) est un ingénieur, industriel et collectionneur d'antiquités français.
Naissance |
Paris |
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Décès |
Laon |
Nationalité | française |
Profession |
Ingénieur |
Autres activités |
Collectionneur d'œuvres d'art et d'objets archéologiques |
Formation |
Biographie
Ancien élève de l'École centrale des arts et manufactures[2], Paul Marguerite de la Charlonie achète en 1868 une usine d'alun à Urcel[3]. Il se prend de passion pour l'Antiquité grecque lors d'une croisière en 1898[4] et consacre le reste de sa vie à la constitution d'une collection destinée à établir une histoire de l'art grec[5]. Il suit à l'École du Louvre les cours d'Edmond Pottier qui devient par la suite son ami, ainsi que ceux de Maxime Collignon et Ernest Babelon[4]. Il meurt en 1921. Jérôme Carcopino le décrivait comme un homme "que ses revenus avaient affranchi de tous soucis matériels et qui se livrait à ses deux passions : l'archéologie et la photographie"[6].
Paul Marguerite de la Charlonie se distingue également par un engagement particulier pour le développement des musées d'art grec antique. Il déplore en effet que l'art grec soit trop souvent confondu avec l'art romain[7]. Plus encore, dans des articles à l'antigermanisme exacerbé[7], il exhorte les musées français à dépasser les musées allemands, plus modernes, aux collections plus complètes[8]. Il lance en 1915 un appel pour créer un musée de l'hellénisme antique et moderne dans la Revue archéologique[7]. Faute de fonds, le projet est abandonné[2].
À son décès, il lègue à la Société des lettres de Nice la villa Carlonia, située 13 rue Maccarani, "sous la condition expresse de respecter la construction existante"[9]. Il lègue également au musée des Beaux-Arts de Rouen des portraits de famille ainsi que des "objets d'art, tableaux, bronzes, marbres, faïences, sauf ce que les musées du Louvre et de Cluny jugeront dignes de leurs collections"[1]. Sa collection d'antiques revient au musée Guimet, à l'exception de quelques objets pour le musée du Louvre (parmi lesquels une statuette en albâtre représentant saint Vincent, inventaire R.F. 2294[10]), le musée de la manufacture de Sèvre, le musée des arts décoratifs[1]. Le reste de ses biens est donné pour moitié à l'Académie des Sciences et l'autre moitié à l'Académie des inscriptions et belles-lettres[1].
Cependant, les conditions liées au legs de sa collection d'antiques sont telles que le musée Guimet refuse le don qui finit, en 1937, par être attribué au musée de Laon[4].
Collection
Paul Marguerite de la Charlonie commence à collectionner à la suite de son voyage en Grèce de 1898. Il achète des antiquités lors de ses nombreux voyages en Grèce, en Turquie, en Italie ou en Égypte[3] ainsi que chez des marchands d'art et d'antiquités parisiens[4]. Il se fait conseiller par son ancien professeur et ami Edmond Pottier[4] et rassemble ainsi jusqu'à son décès près de 1600 objets[5] parmi lesquels on retrouve des vases, des figurines en terre cuite et des sculptures en marbre datés de l'âge du bronze jusqu'aux premiers siècles après Jésus Christ[11].
Les conditions du legs au musée Guimet ayant été jugées trop restrictives, c'est finalement le musée d'art et d'archéologie de Laon qui reçoit en 1937 la collection. Conservées en caisses dans les réserves, les œuvres de la collection de Paul Marguerite de la Charlonie échappent aux destructions et pillages de la Seconde Guerre mondiale[2].
La collection serait ainsi un des ensembles les plus importants de ce type en France, après les collections du Louvre[3].
Travaux
- Création à Paris d'un Musée de l'Hellénisme antique et moderne : nature, arts, littérature, 1915
- Sur les vases antiques dit enfumés, 1907
- Le Sulfate de fer en horticulture, 1889
- Sur l'hydrate type du sulfate d'alumine neutre, 1884
Notes et références
- « Recueil des actes administratifs de la Préfecture du département de la Seine », sur Gallica, (consulté le )
- Karolina Kaderka, « Paul Marguerite de la Charlonie, grand collectionneur d'art antique », Centraliens, , p. 50-54
- Arnaud Schwartz, « A Laon, une magnifique collection d’antiquités méditerranéennes », sur la-croix.com, (consulté le )
- Robert Stuart Merrillees, « II. Paul Marguerite de La Charlonie, collector and connoisseur », Cahiers du Centre d’Études Chypriotes, vol. 40, no 1, , p. 23–28 (DOI 10.3406/cchyp.2010.951, lire en ligne, consulté le )
- Caroline Jorrand, « I. Les nouvelles salles d’archéologie méditerranéenne du Musée de Laon : les salles Paul Marguerite de La Charlonie », Cahiers du Centre d’Études Chypriotes, vol. 40, no 1, , p. 19–22 (DOI 10.3406/cchyp.2010.950, lire en ligne, consulté le )
- Jérôme Carcopino (1881-1970), Souvenirs romains. 1,, (lire en ligne), p. 28
- Paul Marguerite de la Charlonie, « Création à Paris d'un Musée de l'Hellénisme antique et moderne », sur Gallica, Revue archéologique, (consulté le )
- Paul Marguerite de la Charlonie, « Tribune libre », sur Gallica, L'Art et les artistes : revue mensuelle d'art ancien et moderne..., (consulté le )
- Sites & monuments Auteur du texte, « Sites et monuments : bulletin de la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique générale de la France », sur Gallica, (consulté le )
- « Site officiel du musée du Louvre », sur cartelfr.louvre.fr (consulté le )
- Christophe Hugot, « Musée de Laon : nouvelle salle d’archéologie », sur Insula, (consulté le )
Liens externes
- Karolina Kaderka, "Paul Marguerite de la Charlonie, grand collectionneur d'art antique", Centraliens, 2019, p. 50-54 http://archives-histoire.centraliens.net/pdfs/revues/rev663_Charlony.pdf
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