Pauline Jaricot

Pauline-Marie Jaricot, née à Lyon (France) le 22 juillet 1799[1] et décédée le 9 janvier 1862, est, entre autres, la fondatrice de l'œuvre catholique de la Propagation de la foi et du Rosaire Vivant[2]. Elle est vénérée comme bienheureuse par l'Église catholique, et fêtée le 9 janvier[3].

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Pauline-Marie Jaricot

Pauline-Marie Jaricot.
Bienheureuse
Naissance 22 juillet 1799
Lyon, France
Décès 9 janvier 1862 
Lyon, France
Nationalité Française
Ordre religieux Fraternités laïques dominicaines
Vénérée à à l'église Saint-Nizier de Lyon (corps), et à l'église Saint-Polycarpe de Lyon (cœur)
Béatification à Lyon, par le cardinal Luis Antonio Tagle
Vénérée par l'Église catholique
Fête 9 janvier

Biographie

Marie Pauline Jaricot est la dernière d'une famille de sept enfants ; fille de soyeux, elle est baptisée par un prêtre réfractaire. Dans son enfance, Pauline entend parler dans sa famille très catholique des hauts faits des missionnaires.

Jeune fille, elle fait une chute et tombe malade. Sa mère aurait fait un vœu en offrant sa vie pour la guérison de sa fille. Vœu efficace, car elle meurt alors que Pauline guérit. Ce deuil fait réfléchir l'insouciante jeune fille. À la suite d'un sermon de l'abbé Wurtz sur la vanité, elle se confesse, abandonne ses bijoux, s'habille comme une ouvrière. Dans la chapelle de Fourvière, elle fait alors vœu de chasteté de corps et d'esprit, bien qu'elle se rende compte qu'elle n'a pas la vocation religieuse.

À la suite d'une sorte d'illumination survenue le dimanche des Rameaux, en , elle forme un groupe informel « Les Réparatrices du cœur de Jésus méconnu et méprisé »[4].

Maison de Lorette, dite de Pauline Jaricot (Lyon), inscrite aux Monuments historiques[5].

C'est alors qu'elle apprend par son frère Philéas, séminariste à Saint-Sulpice, que les missions étrangères de Paris ont de sérieuses difficultés financières[6]. Pour récolter de l'argent, Pauline et ses réparatrices fondent une association structurée en dizaines, centaines, mille, chacun devant donner un sou par semaine[7] pour la propagation de la foi chrétienne. C'est en que cette association devient officiellement l'Œuvre pontificale de la propagation de la foi. L'œuvre jouera un rôle de première importance dans le développement du mouvement missionnaire français au XIXe siècle. (Voir Missions catholiques au XIXe et au XXe siècles). À la fin du XIXe siècle, l'œuvre sera présente dans tous les pays de la chrétienté.

En 1830, elle acquiert la maison de Breda au 42 montée Saint-Barthélémy et en fait le siège de l'œuvre du Rosaire Vivant. En 1835, elle achète le domaine sis 24 montée Saint-Barthélemy (aujourd'hui le centre scolaire Aux Lazaristes) qu'elle rétrocède aux Frères des écoles chrétiennes en 1839[8].

Sérieusement malade du cœur, elle décide d'aller en pèlerinage à Mugnano del Cardinale, sur la tombe de sainte Philomène dont le culte restait encore controversé. Elle est d'abord reçue à Rome par le pape Grégoire XVI et lui demande si, au cas où elle reviendrait guérie, ce serait un miracle suffisant pour faire avancer la cause de la sainte. Le souverain pontife répond que oui, persuadé qu'il a affaire à une mourante et qu'il ne faut pas lui refuser cette consolation, comme il le confie en italien à des religieuses présentes.

Elle arrive à Mugnano del Cardinale après un voyage épuisant dans la chaleur du mois d'août. C'est la veille de la fête de la sainte et la foule des pèlerins se presse ; le lendemain, elle communie et défaille : on la croit morte mais elle reprend ses esprits et demande qu'on la porte jusqu'au tombeau de la sainte, et c'est alors qu'elle se trouve miraculeusement guérie. Le supérieur du couvent fait sonner les cloches pour annoncer la nouvelle tandis que la foule exulte. Après avoir passé quelques jours à Mugnano en prières de remerciements, elle retourne à Rome où le pape approuve son œuvre et lui donne sa bénédiction.

Le Curé d'Ars se serait écrié : « Ah ! mes frères, je connais, moi, une personne qui sait bien accepter les croix, des croix très lourdes, et qui les porte avec un grand amour. C'est Mlle Jaricot »[9].

Pauline Jaricot meurt le dans la misère et dans l'indifférence générale, « déconsidérée, spoliée de son œuvre »[10]. Elle est inhumée dans le caveau familial, au cimetière de Loyasse, avant que sa dépouille ne soit transférée en 1922 dans l'Église Saint-Nizier de Lyon.

Vénération

Enquête sur les vertus

C'est le que Sa Sainteté Pie XI traçait le Placet Achilleo au bas du document qui introduisait en Cour de Rome la cause de béatification de Marie Pauline Jaricot, fondatrice de l'Œuvre pontificale de la propagation de la foi[11].

En 1963, le pape Jean XXIII reconnaît l'héroïcité de ses vertus et la déclare vénérable[12].

Reconnaissance d'un miracle

Au cours de l’année 2012, année jubilaire de Pauline Jaricot (pour le cent cinquantième anniversaire de son décès), la petite Mayline Tran, âgée de trois ans, perd connaissance après s'être étouffée en mangeant. L’enfant, hospitalisée dans un état désespéré après une asphyxie et un arrêt cardiovasculaire de vingt minutes, est considérée comme perdue. Malgré l’arrêt des traitements par les médecins, la famille refuse l’arrêt de l’alimentation artificielle. Une neuvaine à Pauline Jaricot est récitée. Peu après, la petite fille se réveille mais avec un état cérébral très dégradé, ouvrant à un pronostic d’état végétatif sans espoir. Pourtant, elle connaît contre toute attente une guérison totale[13].

Une enquête diocésaine sur la guérison présumée a été instruite auprès du Tribunal ecclésiastique de l’archidiocèse de Lyon du au , dont les actes ont été déposés à la Congrégation pour la cause des saints. Le dossier a été transmis à la commission médicale, qui a validé le caractère inexplicable de la guérison.

Le , le pape François reconnaît authentique la guérison attribuée à l'intercession de Pauline Jaricot, ouvrant la voie à sa béatification[14]. Pauline Jaricot a été solennellement proclamée bienheureuse le , lors d’une messe célébrée par le cardinal Luis Antonio Tagle à l'Eurexpo de Lyon[15], devant 12 000 fidèles.

Culte

La bienheureuse Pauline Jaricot est fêtée le [16].

Afin de faciliter l'accès des fidèles à sa tombe, sa dépouille est exhumée du cimetière de Loyasse en , et transférée dans l'église Saint-Nizier, près de l'autel de la Vierge dans le transept sud. Quant à son cœur, il se trouve dans l'église Saint-Polycarpe[17].

Encycliques

Écrits de jeunesse

Pauline Jaricot n’est pas, d’abord, l’initiatrice d’une œuvre – l'Œuvre pontificale de la propagation de la foi, le Rosaire vivant[19] – qui a essaimé dans le monde entier.

« Elle est une femme que l’on ne peut comprendre sans s’efforcer de la rencontrer dans son expérience mystique. À travers ces quelques cahiers de jeunesse, rassemblés par sœur Marie-Monique de Jésus, se révèle déjà une âme ardente. Ces pages sont à ouvrir avec infiniment de respect. C’est à un dialogue intime que nous assistons, un cœur à cœur entre une jeune fille et Celui à qui elle se donne corps et âme. Mais si nous nous permettons cette intrusion, c’est pour nous mettre à l’école d’une vraie mystique, même si ces écrits ne la montrent qu’à la première étape de son chemin spirituel qui la prépare à affronter par la suite un long chemin de croix. »

 Mgr Thierry Brac de La Perrière (évêque).

« Que votre cœur ne soit pas bouleversé »

« J'ai crié vers vous, Seigneur, et vous m'avez exaucée, je vous ai dit : « Vous seul connaissez le chemin où nous marchons, vous seul pouvez nous y diriger et nul homme sur la terre ne saurait m'enseigner la voie qui peut me conduire au but vers lequel je tends de toutes mes forces ; me voici embarrassée, Seigneur, je ne sais si je suis égarée et si je dois revenir sur mes pas, prendre le chemin à droite, à gauche, ou devant moi, cette route n'a pas encore été pratiquée, je ne vois personne que vous qui puisse me diriger, hâtez-vous donc de vous montrer à moi, donnez-moi la main pour que je ne persiste pas ici sans secours, que je recule si je m'égare et que j'avance à grands pas si je vais à la croix que je désire. Dites-moi par quel moyen plus sûr j'arriverai au lieu où elle est dressée pour moi.
J'ai dit et votre cœur s'est rapproché du mien, vous vous êtes abaissé vers ma faiblesse et vous m'avez fait sentir votre présence. »

 Bienheureuse Pauline Jaricot, Les Écrits de jeunesse, Paris, Lethielleux, 2010, p. 131 et 133.»

Notes et références

  1. Cotes aux Archives Municipales de Lyon
    • F411 n° 172 2 E 91 : Naissance le à Lyon midi [Page du registre d'état civil numérisée.]
    • F975 no 29 : Décès le à Lyon 5
    • 0004 FI 02526 : Lyon. Monastère de Sainte-Elisabeth de Notre-Dame de Compassion. Notre Dame du Sourire. Statue offerte par Pauline Jaricot à la Vénérée Mère Fondatrice. 1930.
    • 0009 SP 61 N 1 : N. Lyon : tombe Pauline Marie Jaricot. Titre : Rhône –Lyon. Plan de la tombe de Pauline Jaricot
  2. Le Rosaire vivant, est une chaîne de prière réunissant des groupes de vingt personnes. Chacune médite le même mystère pendant une semaine, en communion avec les autres, et s’engage à réciter chaque jour une dizaine de chapelet.
  3. Diocèse de Lyon, « Annonce de la date de béatification »
  4. Henri Hours, “Pauline Jaricot fondatrice”, in Gérard Cholvy, La religion et les femmes, Centre régional d’histoire des mentalités – Université Paul Valéry, Montpellier, 2002, 287 p. (p. 115).
  5. Notice no PA69000019, base Mérimée, ministère français de la Culture
  6. Déclaration écrite de Mademoiselle Rose Arnaud, qui avait bien connu Pauline Jaricot, le 27 juin 1891, à la cure de Saint-Polycarpe (AAL 13, 12, Archives des O.P.M. à Lyon).
  7. Dans l’usine Chartron, une jeune ouvrière, Rose Descôtes, était chargée, chaque vendredi, de collecter un sou auprès des ouvrières. (E. Sainte-Marie Perrin, Pauline Jaricot, fondatrice de la société pour la Propagation de la foi (1799-1862) …, p. 65).
  8. Historique sur le site des Lazaristes.
  9. Mgr de Trannoy, page 27 - Mgr Jules de Trannoy, président du Conseil national de Belgique de l'Œuvre pontificale de la propagation de la foi, alors à Saint-Josse-ten-Noode.
  10. Yannick Essertel, L'aventure missionnaire Lyonnaise, Les éditions du Cerf, 2001, Paris, Éditions du Cerf, , 427 p. (ISBN 2-204-06454-8)
  11. Mgr Jules de Trannoy, président du Conseil national de Belgique de l'Œuvre pontificale de la propagation de la foi, alors à Saint-Josse-ten-Noode, voir bibliographie.
  12. Pauline Jaricot : vie, œuvres, béatification, prières.
  13. « La guérison de Mayline, le miracle attribué à Pauline Jaricot ».
  14. « Inspiratrice des OPM, Pauline Jaricot va être bientôt béatifiée », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )
  15. « Dimanche 22 mai 2022 : béatification de Pauline Jaricot, une nouvelle Bienheureuse pour l’Église », sur eglise.catholique.fr.
  16. À quelle date sera fêtée la bienheureuse Pauline Jaricot ? :En tant que vénérable, Pauline Jaricot dispose déjà d’une date de fête, fixée au jour anniversaire de sa mort, le 9 janvier.
  17. Le cœur de Pauline-Marie Jaricot, fondatrice de l’Œuvre de la propagation de la foi, repose dans la chapelle St-François-Xavier de l’église.
  18. Le Pape LÉON XIII : Lumen de Cœlo.
  19. Début et expansion du Rosaire Vivant de Pauline Jaricot.

Voir aussi

Bibliographie

Œuvres de Pauline Jaricot
  • Pauline Jaricot, L'amour infini dans la divine eucharistie : Écrit spirituel, Mame, , 132 p. (ISBN 978-2-7289-3226-9)
  • Pauline Jaricot et Marie-Monique de Jésus (introduction et notes) (préf. Thierry Brac de La Perrière (évêque)), Écrits de jeunesse : Père éternel, je vous offre..., Lethielleux Éditions, , 192 p. (ISBN 978-2-2496-2204-5). 
  • Pauline Jaricot, Le Rosaire Vivant, Lethielleux Éditions, , 287 p. (ISBN 978-2-2496-2223-6)
Études
  • M.J. Maurin, Vie nouvelle de Pauline Jaricot, fondatrice de la Propagation de la foi et du Rosaire vivant, 1892
  • Émile Valsayre, Pauline-Marie Jaricot Fondatrice de la Propagation de la Foi et du Rosaire Vivant, C. Paillart Imprimeur Abbeville, 1898
  • C. Giacovelli, Pauline Jaricot, Mame, 2005
  • Maxime Dehan, Didier Petit de Meurville (1793-1873), Éditions du Poutan, 2013, 88 p.
  • David Lathoud, assomptionniste (préf. Mgr Lavarenne), Marie-Pauline Jaricot, t. I et II, Paris, Bonne Presse, , 241 et 271 p. (présentation en ligne)
  • Georges Naïdenoff, Pauline Jaricot : J'étais si vivante de ma propre vie, Lyon, Mediaspaul, , 112 p. (présentation en ligne)
  • E. Dufourcq, Les Congrégations religieuses féminines hors d'Europe de Richelieu à nos jours, Librairie de l'Inde Éditeur, 1993
  • Jean Rochette, s.j., L'Œuvre de la Propagation de la Foi, discours et sermon, X. Jevain, Lyon, 1900
  • Henri Quantin (préf. Mgr Philippe Barbarin), Pauline Jaricot : Marmitonne de Dieu, Cerf, , 93 p.
  • Thèse de doctorat d'histoire et de science politique sous la direction de René Rémond et la présidence d'Alfred Grosser, Présentation René Rémond
  • Élisabeth Dufourcq, Les Aventurières de Dieu Paris, JC. Lattès 1993, réédition revue avec présentation R. Rémond, Perrin Tempus, 2009
  • Mgr Jules de Trannoy, Marie-Pauline Jaricot et l'Œuvre pontificale de la Propagation de la Foi, Xaveriana, 15e série, n° 177, Louvain, Belgique, vers 1946. La citation du curé d'Ars y est mentionnée.
  • Yannick Essertel, L'aventure missionnaire lyonnaise, 1815-1962, Le Cerf, , 427 p. (ISBN 978-2-2040-6454-5)
  • Catherine Masson (préf. Jean-Dominique Durand), Pauline Jaricot, 1799-1862 / Biographie, Les éditions du Cerf, , 521 p. (ISBN 978-2-2041-3547-4)
  • Catherine Masson, Pauline Jaricot : Laïque et sainte, Les éditions du Cerf, , 172 p. (ISBN 978-2-2041-5005-7). 
  • Magnificat (magazine) (hors série), 9 jours avec Pauline Jaricot, , 64 p. (ISBN 978-0-2832-2174-3)
  • Jacques Gadille et Gabrielle Marguin, Prier 15 jours avec Pauline-Marie Jaricot, Nouvelle Cité, (ISBN 978-2-3758-2276-0)

BD

  • Catherine de Lasa (Auteur) et Jérôme Brasseur (Illustrations), Pauline Jaricot : La Lyonnaise au petit sou, Pierre Téqui Editions, , 152 p. (ISBN 978-2-7403-2383-0)
  • Francesco Bisaro (Illustrations) et Roberta Pusceddu, Pauline Jaricot : Aimer et agir, Plein Vent, , 48 p. (ISBN 978-2-4925-4760-7)

Articles connexes

Liens externes

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