Pause du réchauffement climatique

Une pause ou un ralentissement du réchauffement climatique[2] est une période où les températures moyennes en surface changent relativement peu à l’échelle mondiale. Dans l’épisode contemporain de réchauffement de la planète, de nombreuses périodes de 15 ans de ce genre apparaissent dans le registre des températures de surface, à côté de preuves solides de la tendance au réchauffement à long terme[3]. Une telle période de pause est plus courte que les périodes de 30 ans sur lesquelles le climat est d’habitude évalué[4].

Conférence d’Amardeo Sarma sur le déni du changement climatique.
En choisissant délibérément les périodes appropriées, ici 1998-2012, une « pause » peut être créée, même lorsqu’il y a une tendance au réchauffement continue.
Changement de la température de surface moyenne mondiale de 1880 à 2016, par rapport à la moyenne de 1951 à 1980. La ligne noire est la moyenne annuelle globale et la ligne rouge est la moyenne lissée sur cinq ans. Les barres d'incertitude bleues montrent l’intervalle de confiance à 95 %[1].

Les allégations faisant état d’une interruption du réchauffement climatique font parler d’elles dans les années 1998 à 2013. En 1998, le phénomène El Niño provoque une élévation exceptionnelle de la température par rapport à la tendance, et la moyenne annuelle subséquente a donc donné l’impression d’une pause : en , certains croient que le réchauffement climatique s’est arrêté[5]. Mais une étude de 2009 montre que les décennies sans réchauffement ne sont pas exceptionnelles, et en 2011, une autre étude montre que si l’on tient compte de la variabilité connue, la tendance à la hausse des températures se poursuit sans relâche[6]. L’intérêt pour ce phénomène augmente en 2013, à l’approche de la publication du cinquième rapport d'évaluation du GIEC. Dans ce rapport, malgré des remarques selon lesquelles une période de 15 ans était trop courte pour déterminer une tendance significative, le GIEC inclut un chapitre sur une interruption[7], définie comme une tendance linéaire à la hausse beaucoup plus faible sur les 15 années de 1998 à 2012 que sur les 60 années de 1951 à 2012[8]. Diverses études ont examiné les causes possibles du ralentissement à court terme. Même si le système climatique global a continué à accumuler de l'énergie en raison du bilan radiatif positif de la Terre[9],[10], les relevés de température à la surface de la Terre indiquent un réchauffement de surface plus lent que dans la décennie précédente. Étant donné que les mesures au sommet de l’atmosphère montrent que la Terre reçoit plus d’énergie qu’elle ne rayonne dans l’espace, l’énergie retenue devrait produire un réchauffement dans le système climatique de la Terre[9].

Notes et références

  1. (en) Équipe GISTEMP de la NASA, « GISS Surface Temperature Analysis (GISTEMP), version 4 » (consulté le )
  2. (en) Matt McGrath, « Global warming slowdown 'could last another decade' », BBC News, (consulté le ).
  3. (en) T.F. Stocker, D. Qin, G.-K. Plattner et al., GIEC, Climate Change 2013 : Technical Summary Changement climatique 2013 : résumé technique »], Cambridge et New-York, Cambridge University Press, (lire en ligne), « Box TS.3: Climate Models and the Hiatus in Global Mean Surface Warming of the Past 15 Years », p. 37 et 61-63 :
    « Despite the robust multi-decadal warming, there exists substantial interannual to decadal variability in the rate of warming, with several periods exhibiting weaker trends (including the warming hiatus since 1998) […] Fifteen-year-long hiatus periods are common in both the observed and CMIP5 historical GMST time series. »
  4. (en) Serge Planton, « Climate Change 2013: The Physical Science Basis » [archive du ], Cinquième rapport d'évaluation du GIEC, (consulté le ), p. 1450.
  5. (en) Chris Mooney, « Who Created the Global Warming “Pause”? », Mother Jones, (consulté le ).
  6. (en) Amber Jenkins, NASA, « The ups and downs of global warming », Climate Change: Vital Signs of the Planet, (consulté le ).
  7. (en) Alex Morales, « Global Warming Slowdown Seen as Emissions Rise to Record », Bloomberg, (lire en ligne , consulté le ). (en) « IPCC WGI AR5 Final Government Distribution : Comments on the Final Draft Summary for Policymakers » [PDF], sur le site du GIEC, (consulté le ).
  8. (en) Thomas R. Karl, Anthony Arguez, Boyin Huang et Jay H. Lawrimore, « Possible artifacts of data biases in the recent global surface warming hiatus », Science, vol. 348, no 6242, , p. 1469–1472 (PMID 26044301, DOI 10.1126/science.aaa5632)
  9. (en) Meehl, Julie M. Arblaster, John T. Fasullo, Aixue Hu et Kevin E. Trenberth, « Model-based evidence of deep-ocean heat uptake during surface-temperature hiatus periods », Nature Climate Change, vol. 1, no 7, , p. 360–364 (DOI 10.1038/nclimate1229, Bibcode 2011NatCC...1..360M, lire en ligne [PDF]).
  10. (en) Puneet Kollipara, « Where is Global Warming's Missing Heat? », Science, (DOI 10.1126/article.71486, consulté le ).
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