Peter Richard Kenrick

Peter Richard Kenrick, né le à Dublin (Irlande) et mort le à Saint Louis (Missouri), est un homme d'Église américain d'origine irlandaise. Il fut le deuxième évêque de Saint-Louis et le premier archevêque catholique à l'Ouest du Mississippi.

Peter Richard Kenrick
Biographie
Naissance
Dublin (Irlande)
Ordination sacerdotale
Décès
Saint-Louis (États-Unis)
Évêque de l'Église catholique
Consécration épiscopale par Mgr Joseph Rosati
Dernier titre ou fonction Archevêque émérite de Saint-Louis
Archevêque titulaire de Marcianopolis
Archevêque de Saint-Louis
Évêque de Saint-Louis
Évêque titulaire de Draso
Évêque coadjuteur de Saint-Louis


(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Jeunesse et formation

Peter Richard Kenrick est né à Dublin en Irlande dans une famille de classe moyenne. Son père, Thomas Kenrick, était un écrivain public[1]. Dans sa jeunesse, il se lia d'amitié avec le poète James Clarence Mangan.

Il entra par la suite au St Patrick's College de Maynooth, le grand séminaire irlandais et fut ordonné le par l'archevêque de Dublin Daniel Murray[2].

Départ pour l'Amérique

Après être devenu prêtre, Peter Richard Kenrick partit pour les États-Unis à l'invitation de son frère Francis Patrick Kenrick, qui était devenu en 1830 évêque coadjuteur de Philadelphie[3],[4].

Il passa sept années à Philadelphie durant lesquelles il occupa les rôles de recteur de la cathédrale, de vicaire général du diocèse et de président du séminaire. Il se consacra également durant cette période à la rédaction de plusieurs ouvrages de théologie, notamment sur la validité des ordinations de prêtres anglicans.

Peter Richard Kenrick partit en 1840 pour Rome avec l'intention de devenir jésuite[3]. Il en fut dissuadé par les supérieurs de la Compagnie de Jésus. Peter Richard Kenrick rencontra l'évêque de Saint-Louis, Joseph Rosati, qui était alors en déplacement en Europe. Ce dernier obtint du Saint-Siège d'en faire son coadjuteur, et le consacra évêque de Drasa in partibus infidelium le dans la cathédrale de Philadelphie.

Un diocèse en pleine expansion

Joseph Rosati mourut le à Rome. Peter Richard Kenrick prit dès lors sa succession sur le siège de Saint-Louis. Créé en 1826, le diocèse s'étendait à l'époque sur le territoire de l'ancienne Louisiane française à l'exception de l'Iowa, de la Louisiane et du Minnesota.

Dès son arrivée dans le Missouri, Mgr Kenrick dut faire face à d'importantes difficultés financières, en raison notamment du coût élevé de construction de la nouvelle cathédrale Saint-Louis-Roi-de-France à Saint-Louis[3]. L'évêque redressa les finances de son diocèse, créa un journal catholique, ouvrit un nouveau séminaire dans la ville de Carondelet et invita de nombreuses congrégations catholiques sur son territoire.

Durant tout son ministère, la ville de Saint-Louis connut une importante croissance démographique. À la fin de sa vie en 1896, la taille de celle-ci avait été multiplié par trente depuis son arrivée au début des années 1840, passant de 20 000 à 500 000 habitants. Le nombre de prêtres était quant à lui passé de 75 à 350, et le nombre de paroisses de 39 à 165[5].

Son siège épiscopal prit également de l'importance au cours des années. En 1847, Peter Richard Kenrick devint le premier archevêque de Saint-Louis[2].

Durant la guerre de Sécession

Durant la Guerre de Sécession, Mgr Kenrick maintint une position de neutralité. Il fut cependant suspecté d'entretenir des sympathies à l'égard des Sudistes après avoir refusé de faire flotter le drapeau de l'Union sur sa cathédrale comme d'autres évêques[5]. Cette réputation conduisit le secrétaire d'État William Henry Seward à demander à l'archevêque de New York John Hughes que Kenrick soit déposé de son siège par le pape.

Après la fin du conflit, Mgr Kenrick enjoignit ses prêtres à refuser de prêter un serment destiné à écarter les anciens clercs partisans de la Confédération des postes de pouvoir et d'influence dans le Missouri[3].

Prises de position contre la centralisation de l'Église

En 1866, Peter Richard Kenrick participa au deuxième concile de Baltimore, au cours duquel il se prononça en faveur d'une gestion la plus locale possible des affaires de l'Église catholique aux États-Unis.

Mgr Kenrick participa également au premier concile œcuménique du Vatican au cours duquel il plaida également contre une centralisation de l'autorité de l'Église à Rome et s'opposa au dogme de l'infaillibilité pontificale jusqu'à sa proclamation[6]. Un pamphlet qu'il rédigea contre le dogme fut condamné par la Congrégation de l'Index, sans apparaître sur la liste des œuvres interdites[5].

Dernières années

En raison de ses prises de position, l'évêque de Saint-Louis, fut en butte à l'opposition de ses détracteurs, notamment au sein de la Curie romaine mais aussi dans son propre diocèse. Après le concile Vatican I, Mgr Kenrick dut confier l'administration de son diocèse à un évêque coadjuteur, Patrick John Ryan, nommé le . Lorsque celui-ci fut appelé à devenir archevêque de Philadelphie en 1884, Peter Richard Kenrick reprit en main la gestion de l'archidiocèse de Saint-Louis.

Durant cette période, Kenrick s'opposa à la dérive violente des Chevaliers du travail, un syndicat catholique devenu la première organisation syndicale du pays, et s'opposa sur ce sujet à l'archevêque de Baltimore, James Gibbons.

En 1893, Mgr Kenrick échoua à nommer un évêque coadjuteur pour l'appuyer en raison de l'opposition de ses confrères évêques à la liste de candidats qu'il avait soumise. John Joseph Kain fut choisi à la place pour remplir ce rôle. Ses relations conflictuelles et ses problèmes de communication avec Kenrick alimentèrent une atmosphère de discorde au cours des dernières années de son épiscopat.

Le , Mgr Kenrick fut mis en retraite par le pape Léon XIII en raison de son incapacité physique à remplir sa charge. Jusqu'à sa mort, celui-ci conserva le titre d'archevêque émérite de Saint-Louis et d'évêque titulaire de Marcianopolis.

Peter Richard Kenrick mourut le à l'âge de 89 ans. Il fut enterré au Calvary Cemetary de Saint-Louis.

Publications

  • (en) Peter Richard Kenrick, The validity of Anglican ordinations and Anglican claims to apostolical succession examined, Philadelphia, Eugene Cummiskey, (lire en ligne)
  • (en) Peter Richard Kenrick, The Holy House of Loretto: Or, an Examination of the Historical Evidence of Its Miraculous Translation, Philadelphie, Eugene Cummiskey,
  • (en) Peter Richard Kenrick, The New Month of Mary, Or, Reflections for Each Day of the Month on the Different Titles Applied to the Holy Mother of God in the Litany of Loretto: Principally Designed for the Month of May, Philadelphie, Eugene Cummiskey,

Références

  1. (en) « Kenrick, Peter Richard », sur American National Biography (consulté le ).
  2. (en) « Archbishop Peter Richard Kenrick † », sur Catholic-hierarchy.org (consulté le ).
  3. (en) The Catholic Encyclopedia. An International Work of Reference, New York, Robert Appleton Company, (lire en ligne), « Francis Patrick and Peter Richard Kenrick »
  4. (en) « Archbishop Francis Patrick Kenrick † », sur Catholic-hierarchy.org (consulté le ).
  5. (en) The New Catholic Encyclopedia, Farmington Hills, Cengage Gale, , 12000 p. (ISBN 978-0787640040, lire en ligne), « Kenrick, Peter Richard ».
  6. (en) Gérald P. Fogarty, « Archbishop Peter Kenrick's submission to papal infallibility », Archivum historiae pontificiae, Gregorian Biblical Press, vol. 16, , p. 205-222 (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) The Catholic Encyclopedia. An International Work of Reference, New York, Robert Appleton Company, (lire en ligne), « Francis Patrick and Peter Richard Kenrick ». 
  • (en) The New Catholic Encyclopedia, Farmington Hills, Cengage Gale, , 12000 p. (ISBN 978-0787640040, lire en ligne), « Kenrick, Peter Richard ». 
  • (en) Samuel J. Miller, « Peter Richard Kenrick Bishop and Archbishop of St Louis 1806-1896 », Records of the American Catholic Historical Society of Philadelphia, vol. 84, nos 1/3, , p. 3-163 (www.jstor.org/stable/44210835)
  • (en) John Ernest Rothensteiner, History of the archdiocese of St. Louis : in its various stages of development from A.D. 1673 to A.D. 1928, St. Louis, Blackwell Wielandy, , 904 p. (lire en ligne)
  • (en) H. J. Nolan, The Most Reverend Francis Patrick Kenrick, Washington, Catholic University of America Studies in American Church History,
  • (en) J. J. O'Shea, The Two Kenricks,

Liens externes

Articles connexes

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