Île aux Paons
L'île aux Paons[1],[2],[3] (en allemand : Pfaueninsel) est une île entourée par la rivière Havel, situé dans le quartier de Wannsee du sud-ouest de Berlin. Visible de la résidence des rois de Prusse à Potsdam, elle fut acquise par Frédéric-Guillaume II en 1793 visant à faire de l'îlot le site d'un petit château romantique, permettant au souverain, amateur de promenades en barque, de disposer d'un nouveau but d'excursion.
Île aux Paons *
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Coordonnées | 52° 26′ 04″ nord, 13° 07′ 51″ est |
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Critères | |
Aujourd'hui, l'ensemble administré par la Fondation des châteaux et jardins prussiens de Berlin-Brandebourg fait partie des châteaux et parcs de Potsdam et Berlin, l'un des sites inscrits au patrimoine mondial en Allemagne.
Historique
Dans la deuxième moitié du XVIIe siècle, le « Grand Électeur » Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg y fit accueillir un élevage du lapin est une maison forestière. En 1685, l'île a été cédée au chimiste Jean Kunckel pour l'installation d'un laboratoire qui a servi à la fabrication du vitrail. Les travaux se terminent à la mort de Frédéric-Guillaume Ier en 1688.
Ce n'est que cent ans plus tard que le roi Frédéric-Guillaume II, neveu de Frédéric le Grand, y fit ériger, pour lui et sa maîtresse, Wilhelmine Encke, future comtesse de Lichtenau, un petit château de plaisance, construction rustique et configurée en ruine romantique, par le maître charpentier de Potsdam, Johann Gottlieb Brendel. L'extérieur de cette construction, presque entièrement réalisée en bois, est recouvert d'un enduit simulant une façade de pierre et son ornementation peinte lui donne l'aspect d'un décor de théâtre.
L'aménagement intérieur, qui illustre la première expression du néo-classicisme et porte nettement la marque de Wilhelmine Enke de Lichtenau, a été conservé dans sa presque totalité. Il offre un exemple authentique de l'art décoratif en usage à la cour vers 1800. La salle de bal (Festsaal), à l'étage, avec ses magnifiques ouvrages de marqueterie, est la pièce la plus grande. Sa netteté néoclassique est à l'opposé du cabinet tahitien (Otaheitisches Kabinett), au charme exotique.
L'île conserva son caractère primitif sous Frédéric-Guillaume sauf que le voisinage immédiat du château fut aménagé en jardin. Une métairie (laiterie) aux formes néogothiques fut implantée à l'autre extrémité de l'île.
Frédéric-Guillaume III de Prusse et la reine Louise, son épouse, utilisèrent le château comme résidence d'été. Ce sont eux qui chargèrent Peter Joseph Lenné de transformer l'île en un jardin paysager à l'anglaise. Toute une série d'édifices apparurent, tels que le palmarium ou serre des palmiers (Palmenhaus) de Karl Friedrich Schinkel, ouvrage détruit par un incendie en 1880, et la maison des Cavaliers (Kavalierhaus). Frédéric-Guillaume III fit venir des animaux exotiques sur l'île, ménagerie qui devint rapidement l'objet d'une grande curiosité et fut un prélude au zoo de Berlin.
Lors des Jeux olympiques de 1936, un bal organisé par Magda et Joseph Goebbels y est organisé ; on compte 3000 invités[4].
Aujourd'hui géré par la Fondation pour châteaux et jardins prussiens de Berlin-Brandebourg (Stiftung Preußische Schlösser und Gärten Berlin-Brandenburg), le parc est ouvert au public. On accède à l'île aux Paons par le bus 218, qui part de la station Messedamm et passe ensuite par Theodor-Heuss-Platz.
Bibliographie
- Caesar von der Ahé: Die Menagerie auf der „Königlichen Pfaueninsel“. Der Ursprung des Berliner Zoologischen Gartens. In: Mitteilungen des Vereins für die Geschichte Berlins, 1930, Heft 1; zlb.de
- Gregor Geismeier: Das Danziger Haus auf der Pfaueninsel. In: Die Mark Brandenburg. Heft 53, Marika Großer Verlag, Berlin 2004, (ISBN 978-3-910134-32-4).
- Thomas Hettche: Pfaueninsel. Roman. Kiepenheuer & Witsch, Köln 2014, (ISBN 978-3-462-04599-4) (ausgezeichnet mit dem Prix littéraire Wilhelm-Raabe (de)).
- Axel Menges: Die Pfaueninsel. Buchserie über europäische Architektur-Einzeldarstellungen; Band 13. 1993, Ernst Wasmuth Verlag, (ISBN 3-8030-2713-6).
- Michael Seiler (de): Der Pfaueninsel-Rosengarten. In: Florian von Buttlar (Hrsg.), Franziska Kirchner, Clemens Alexander Wimmer, Senatsverwaltung für Stadtentwicklung und Umweltschutz, Schloss Charlottenburg (Hrsg.): Peter Joseph Lenné. Volkspark und Arkadien. Nicolai, Berlin 1989, (ISBN 3-87584-277-4), S. 125–137.
- Michael Seiler (Text), Stefan Koppelkamm (de) (Fotos): Pfaueninsel, Berlin. Wasmuth, Tübingen 1993, (ISBN 3-8030-2713-6).
- Michael Seiler, Landschaftsgarten Pfaueninsel: Geschichte seiner Gestaltung und Erhaltung, Ilmtal-Weinstrasse, VDG, Imprint von Arts + Science Weimar GmbH, (ISBN 978-3-89739-927-3)
- Senatsverwaltung für Stadtentwicklung Berlin (Hrsg.): natürlich Berlin! Naturschutz- und NATURA 2000-Gebiete in Berlin. Natur & Text, Berlin 2007, (ISBN 978-3-9810058-3-7), S. 184 ff.
- Wolf Jobst Siedler (de): Auf der Pfaueninsel. Spaziergänge in Preußens Arkadien. Siedler, Berlin 2007 (Erstausgabe 1987), (ISBN 978-3-88680-869-4).
- Folkwin Wendland: Berlins Gärten und Parke von der Gründung der Stadt bis zum ausgehenden neunzehnten Jahrhundert. In: Das klassische Berlin. Propyläen, Berlin 1979, (ISBN 3-549-06645-7), S. 354–359.
- Clemens Alexander Wimmer, Senatsverwaltung für Stadtentwicklung und Umweltschutz, Abt. III – Gartendenkmalpflege (Hrsg.): Parks und Gärten in Berlin und Potsdam. 4., überarbeitete Auflage. Nicolai, Berlin 1990, (ISBN 3-87584-267-7), S. 116–125.
Auf den Berliner Verkehrsseiten (berliner-verkehrsseiten.de) sind Bücherhinweise zur Pfaueninsel mit kurzer Inhaltsangabe zusammengetragen, teilweise mit Links zu Digitalisaten. (Abgerufen am 24. Oktober 2021)
Notes et références
- Thomas Hettche (trad. de l'allemand), L'île aux paons : roman, Paris, Grasset, , 400 p. (ISBN 978-2-246-85830-0)
- Frédérique Fanchette, « Sur «l’Ile aux paons», la Prusse à portée de nains », sur liberation.fr,
- « À la périphérie rurale de Potsdam » [PDF], sur potsdam.de,
- Anna Maria Sigmund, Les femmes du IIIe Reich, 2004, p. 134.
Liens externes
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