Phalanthos (Tarente)
Dans la mythologie grecque, Phalanthos (en grec ancien Φάλανθος / Phálanthos) est le fondateur mythique de Tarente.
Pour les articles homonymes, voir Phalanthos.
Les origines
Phalanthos est un personnage mythologique ayant vécu en Grèce au VIIIe siècle av. J.-C.[1].
Né hors mariage et de l'union d'un Lacédémonien et d'une femme spartiate durant la guerre messénienne, il appartient au groupe des Parthénies, ou Parthénois, rejetés par les Lacédémoniens pour leur illégitimité.
Ceux-ci, élevés à l'écart du peuple qu'ils voulaient leur, développèrent entre eux une forte fraternité. Menés par Phalanthos, ils fomentèrent un complot contre ceux qui les avaient exclus. Trahis et dénoncés par les Hilotes, membres d'une autre communauté d'anciens Lacédémoniens, ils furent chassés et quittèrent la terre de leur enfance.
À la suite de cela, ils allèrent consulter l'oracle de Delphes qui désigna Phalanthos comme l'oeciste (c'est-à-dire le chef) des Parthéniais et lui indiqua le futur emplacement de la colonie de Tarente.
Remarque : Delphes, la prophétesse (c’est-à-dire, selon l’étymologie grecque, "celle qui parle à la place [du dieu]") était appelée la Pythie ou "prêtresse pythienne".
Les sources historiques
Plusieurs témoignages ont transmis le récit de Phalanthos, en revanche, ceux-ci connaissent différentes versions Pausanias raconte : « Vous voyez donc [...] Phalanthe de Lacédémone, et un peu plus loin un dauphin pour marquer l’aventure arrivée à Phalanthe. Car on dit qu’avant d’aborder en Italie il fit naufrage dans la mer Crissée, et qu’un dauphin le porta jusqu’au rivage».
Était appelé autrefois mer Crissé (qui s'écrit aussi Crissa, ou Krisa) ou encore mer d'Alçyon l'actuel golfe de Corinthe. » L'historien Ergias de Rhodes, qui nous parle principalement du départ en mer de Phalanthos, mais aussi et surtout qui définit un bon nombre de termes qui lui sont liés, notamment son propre prénom : selon lui, un Phalanthos est un chef phénicien qui est représenté comme roi de Ialysos.
Il explique par ailleurs que Phalanthos part en mer à cause de son obligation de céder la ville d'Achaia à son adversaire, le grec Iphiclos.
Selon Ergias, Iphiclos promet de laisser partir Phalanthos et son peuple par mer, mais il lui donne des bateaux sans avirons, sans voiles et sans timon. (Il est frappant de voir que Phalanthos, dans le navire de Penteskouphia, occupe la place du timonier).
Dans cette seconde version, on remarque que Phalanthos ne part pas après avoir été dénoncé, mais que la ville lui appartenait et qu'il part à la suite de sa défaite face au grec Iphiclos.
Les restes
Peu avant sa mort, Phalanthos fait la demande que ses cendres soient rapportées à Tarente, lesquelles n'ont pourtant pas été retrouvées.
Il est dit que ce geste a assuré la prospérité à la ville par la suite. En mémoire de ce bienfait, les habitants ont décerné à Phalanthos les honneurs divins. Ces pièces de monnaie datant de -510 à -500 ont été retrouvées.
Il réside une confusion quant à la personne représentée sur ces pièces : certains historiens pensent qu'il s'agit de Taras, d'autres affirment qu'il s'agit de Phalanthos. L'indécision concernant l'identité du personnage vient du fait qu'ils auraient tous deux été sauvés, à la suite de leur naufrage, par un dauphin. De ce fait, l'évocation de ces deux personnages -Taras, et Phalanthos- ne peut se faire séparément : leur mémoire se trouve rassemblée dans ces pièces, tout ce qu'il reste d'eux.
Sources
Grand Dictionnaire de la Mythologie grecque et romaine, Jean-Claude Belfiore
Liens Externes
- Impressions d'îles, Françoise Létoublon
- Histoire de la Grèce, depuis les temps les plus reculés Volume 5, page 216, George Grote A. L. de Sadous
Voir aussi
Sources antiques
- Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne] (X, 10, 6-8 ; X, 13, 10).
- Strabon, Géographie [détail des éditions] [lire en ligne] (VI, 3, 2-3) =
- Antiochos de Syracuse (FGrH 555F13) ;
- Éphore de Cumes (FGrH 70F216).
Bibliographie
- Jean Bérard, La colonisation grecque de l'Italie méridionale et de la Sicile dans l'Antiquité. L'histoire et la légende, Paris, 1957, p. 162-175.
- Marinella Corsano, « Sparte et Tarente : le mythe de fondation d'une colonie », dans Revue de l'histoire des religions 196, 2, 1979, p. 113-140.
- (it) G. Maddoli, « Falanto spartiata », dans Mélange de l'École française de Rome 95, 1983, p. 555-564.
- (it) Domenico Musti, Strabone e la Magna Grecia, Padoue, 1988, p. 151-172.
- (en) Irad Malkin, Myth and Territory in the Spartan Mediterranean, Cambridge, 1994 [lire en ligne].
- Claudia Antonetti, « Phalanthos “entre Corinthe et Sycione” », dans Dialogues d'histoire ancienne 22/1, 1996, p. 65-78 [lire en ligne].
- (en) Jonathan M. Hall, A History of the Archaic Greek World, ca. 1200-479 BCE, Blackwell, 2007, (ISBN 0-631-22668-0), p. 111-114 [lire en ligne].
Références
- Simon Pembroke Femmes et enfants dans les fondations de Locres et de Tarente, Christian Le Roy traducteur, Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, Année 1970, Volume 25, Numéro 5, p. 1240-1270
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