Phallus indusiatus

Le Satyre voilé, Dame voilée ou Tisseur de soie est une espèce de champignons basidiomycètes de la famille des Phallacées.  Elle a été décrite pour la première fois par le mycologue français Ventenat en 1799 sous le binôme Phallus indusiatus[1].   

Phallus indusiatus
Phallus indusiatus fo. indusiatus (leg. Yoshimi), Kyoto, Japon
Classification selon MycoBank
Règne Fungi
Sous-règne Dikarya
Division Basidiomycota
Sous-division Agaricomycotina
Classe Agaricomycetes
Sous-classe Phallomycetidae
Ordre Phallales
Famille Phallaceae
Genre Phallus

Espèce

Phallus indusiatus
Vent. 1798

Synonymes

  • Dictyophora indusiata (Vent.) Desv. (1809)
  • Hymenophallus indusiatus (Vent.) Nees (1817)

Description

L'œuf est plus ou moins sphérique, mesurant de 3 à 4 (6) cm de diamètre, blanc ou se teintant rarement de brun rougeâtre ou de mauve au frottement. Il est muni d'un cordon mycélien et d'une touffe de rhizoïdes à la base. L'éclosion commence généralement dans les premières heures de la journée par la rupture du péridium sous la poussée du sporophore en expansion rapide (2-4 heures selon la température ambiante en zone subtropicale)[2].

Le chapeau est conique, mesurant de 1,5 à 4 cm de haut. Il est nettement distinct du stipe, fortement réticulé en relief et forme des cratères qui retiendront la gléba, rappelant à la fois les alvéoles des morilles et les mailles de son indusie qui en sera bientôt le prolongement. Son sommet est percé d'un méat circulaire, parfois saillant. Le tricotage de l'indusie émerge du bord du chapeau, sous la gléba, pour descendre en cloche grillagée de dentelle blanche, jusqu'au contact du sol. Sa vitesse de croissance est de 2-4 mm/min et s'effectue en deux heures environ, en fonction du taux d'humidité et de la température[3].

La gléba est colorée d'un brun verdâtre à vert glauque, olive foncé. Elle est très visqueuse, épousant étroitement le relief du chapeau réticulé-alvéolé, et porte une odeur nauséabonde et incommodante[3].

Le stipe est cylindrique, mesurant de 15 à 20 cm de long (exceptionnellement 25 cm) par 1,5 à cm de diamètre. Il est blanc, poreux et tubulaire, de consistance spongieuse, fait de 2 ou 3 couches de cellules aérées, et est aussi léger que du polystyrène. Sa vitesse de croissance est de 1 à 2 mm par minute selon la température et l'humidité ambiante[3],[2].

Les spores mesurent de 2 à 3 µm de long pour 1 à 1,5 µm de large. Elles sont ovales à elliptiques, étroites, lisses et hyalines[2].

Simples formes ou espèces très proches ?

Phallus luteus est traditionnellement considéré comme une forme jaune de Phallus indusiatus ou Dictyophora indusiata. Certains auteurs la considèrent comme une espèce à part entière[2],[4] et l'ont élevé au rang d'espèce en 2009[5],[6]. Elle se distingue de la fo. indusiata par son indusie d'un beau jaune d’œuf, la volve rougissante et le mycélium violaçant à l'air.

Comestibilité

Cette espèce est consommée en Chine. Cependant, sa comestibilité est discutable[7].

Écologie et répartition

P. indusiatus est une espèce thermophile et subtropicale à tropicale. Peu commune à rare, elle fructifie isolée ou en troupe, sous les bambous, ou parfois rudérale. Elle se rencontre en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud, en Australie, en juin et en automne au Japon[3]. Elle a été également signalée en Guyane française[8], en Guadeloupe, et en Martinique.[réf. nécessaire]

Notes et références

  1. Phallus indusiatus Ventenat (1799) , Mémoires de l'Institut national des sciences et arts, 1, p. 520, tab. 7, fig. 3 (Basionyme) Sanctionnement : Persoon (1801) (nom actuel)
  2. (ja) Imazeki, R., Otani, Y. et Hongo, T., 山渓カラー名鑑, (ISBN 4-635-09020-5), p. 522-523
  3. IH2 909 : (ja) Imazeki, R. et Hongo, T., Osaka, Hoikusha, , 1989 (ISBN 4-586-30076-0)
  4. Tiara S. Cabral, Bianca DB. Silva, María P. Martín et Charles R. Clement, « Behind the veil – exploring the diversity in Phallus indusiatus s.l. (Phallomycetidae, Basidiomycota) », MycoKeys, vol. 58, , p. 103–127 (ISSN 1314-4057, PMID 31616207, PMCID 6785576, DOI 10.3897/mycokeys.58.35324, lire en ligne, consulté le )
  5. « MycoDB : Fiche de Phallus luteus », sur www.mycodb.fr (consulté le )
  6. (en) Référence MycoBank : Phallus luteus (Liou & L. Hwang) T. Kasuya, 2009 (consulté le )
  7. Sarasini M.、2005. Gasteromiceti epigei. Vicenza: Fondazione Centro Studi Micologici.
  8. MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 31 janvier 2020

Bibliographie

  • CD 1747 : Régis Courtecuisse et Bernard Duhem, Guide des champignons de France et d'Europe, Delachaux & Niestlé, (ISBN 2-603-00953-2)
  • IH2 909 : (ja) Imazeki, R. & Hongo, T., 原色日本新菌類図鑑 (Tome 2, Nouvel atlas en couleur des champignons du Japon), Osaka, Hoikusha, (ISBN 4-586-30076-0)
  • IOH : (ja) Imazeki, R., Otani, Y. & Hongo, T., 日本のきのこ (Fungi of Japan), 山渓カラー名鑑, (ISBN 4-635-09020-5), p. 522-523
  • Yoshimi, Y. - 吉見昭一、1977年.『キノコの女王―キヌガサタケが開く (子ども科学図書館)』.大日本図書
  • Tsuno Nobuko, 1998. Spore dispersal of Dictyophora (Phallaceae)fungi by flies. Ecological Research 13: 7-15.
  • Sarasini M.、2005. Gasteromiceti epigei. Vicenza: Fondazione Centro Studi Micologici.
  • 衣川堅二郎、1965. On the growth of Dictyophora iudusiata II.Relations between the change in in osmotic value of expressed sap and the conversion of Glycogen to reducing sugar it tissues during Receptaculum elongation.植物学雑誌 78:171-176.

Liens externes

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