Phenomena

Phenomena est un film d'horreur italien réalisé par Dario Argento sorti en 1985.

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Phenomena
Logo du film
Réalisation Dario Argento
Scénario Dario Argento
Franco Ferrini
Acteurs principaux
Sociétés de production DAC Film
Pays de production Italie
Genre Horreur
Durée 115 minutes
Sortie 1985

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Jennifer Corvino est la jeune fille d'une vedette du cinéma. Envoyée par son père dans une pension en Suisse, elle se sent seule et abandonnée, d'autant qu'elle souffre de somnambulisme. Des crises qui une nuit vont la mettre en contact avec le dangereux tueur en série déjà responsable du meurtre de plusieurs jeunes filles dans les environs. Parallèlement, elle se découvre un pouvoir extrasensoriel lui permettant d'entrer en communication avec les insectes. Traquée par le tueur et en proie à l'hostilité de son environnement, elle trouve refuge chez un entomologiste, John McGregor, qui va l'aider à identifier ce psychopathe.

Fiche technique

Distribution

Production

Genèse

Dario Argento a l'idée de ce film à la suite de la lecture d'un fait divers détaillant l'identification d'un meurtrier grâce à un ensemble de techniques impliquant des insectes. Il mobilise notamment l'ouvrage Entomologie et médecine légale : datation de la mort de Marcel Leclerq pour sa documentation.[2] Dans quelques interviews, Argento indique également avoir envisagé que Phenomena puisse se dérouler dans un univers où les nazis auraient gagné la seconde guerre mondiale[2],[3],[4].

Casting et équipe technique

Pour ce qui est alors son premier film en tant que seul producteur, Argento retrouve plusieurs de ses collaborateurs habituels : l'actrice Daria Nicolodi, le compositeur Claudio Simonetti et le groupe Goblin, ainsi que Luigi Cozzi, cette fois aux effets spéciaux. C'est en revanche sa première collaboration avec le scénariste Franco Ferrini, avec qui il retravaillera à plusieurs reprises, et Sergio Stivaletti, qui assure les maquillages. Giorgio Armani se charge des costumes.

Quand au choix du rôle principal, le cinéaste repère Jennifer Connely grâce à son casting dans Il était une fois en Amérique de Sergio Leone[5], avec qui il avait collaboré au scénario de Il était une fois dans l'Ouest.

Fiore Argento, la fille du cinéaste, obtient un petit rôle mais situé au cœur de la scène d'introduction du film. Lors de la sortie en 1985, Dario Argento déclarera s'être inspiré pour son scénario des réactions de Fiore dans son quotidien d'adolescente et de fille de célébrité : notamment lors de la scène où Jennifer se plaint de voir plusieurs fois les films de son père (dialogue que le cinéaste a lui-même surpris entre sa fille et ses amies), ou lorsque cette dernière se voit régulièrement réclamer des autographes[6].

Bande originale du film

La BO de ce film est rythmée, passant du hard rock à une musique horrifique plus typique, majoritairement composée et interprétée par Claudio Simonetti et son groupe Goblin. Entre autres morceaux utilisés figurent:

Sortie en salle et différentes versions

Phenomena sort en salles en Italie le 31 janvier 1985 dans une version en italien d'une durée de 116 minutes, souvent considérée comme son montage intégral. Une version plus courte du film avec un mixage en anglais est réalisée pour la distribution internationale, d'une durée de 110 minutes, avec quelques coupes peu significatives, souvent quelques images à la fin ou au début d'un plan[7]. En France, Phenomena sort le 12 juin 1985 et enregistre 160 530 entrées[8].

Aux États-Unis, le film est acquis par le distributeur New Line Cinema, qui le sort en salle le 30 août 1985 sous le titre alternatif Creepers. Cette version est cette fois largement tronquée pour aboutir à 83 minutes, avec des scènes entièrement coupées et d'autres scènes réorganisées. On relève également des transitions musicales entre des scènes auparavant dépourvues de musique, et la suppression du titre "Locomotive" de Motörhead lors de la scène où le personnage de Patrick Bauchau visite l’asile psychiatrique[7].

Réception et impact

Si Argento le considère comme l'un de ses films préférés, Phenomena reçoit à sa sortie un accueil partagé de la part de nombreux admirateurs du cinéaste et de plusieurs critiques[9],[5], et se trouve parfois considéré par certains comme le début d'un déclin artistique du cinéaste[10],[11].

Deux ans plus tard, Argento situe l’épilogue de son film Opera en Suisse dans des décors et une atmosphère rappelant son précédent opus[9]. L'univers du film a également inspiré le jeu vidéo Clock Tower réalisé par Hifumi Kono en 1995[12], avec notamment une héroïne se prénommant pareillement Jennifer, et à l'apparence quasi identique[13].

Notes et références

  1. (en) Kim Newman, « Phenomena (Creepers) », Monthly Film Bulletin, vol. 53, no 628, , p. 152 :
    « Phenomena is Dario Argento's first film to be shot and written in English »
  2. Vivien Villani, Dario Argento, Gremese, (ISBN 978-88-7301-596-3), p. 51
  3. (en) Rachael Nisbet, Dario Argento's Phenomena, , « Argento, Armani and the Fashions of Phenomena », p. 24
  4. Jean-Baptiste Thoret, « Dario Argento », sur festival-larochelle.org (consulté le )
  5. Olivier Père, « Phénomena de Dario Argento », sur arte.tv, (consulté le )
  6. Caroline Vié et Claude Scasso, « Phenomena : le nouveau pari de Dario Argento », L'Ecran Fantastique, , p. 35
  7. (en) Dario Argento's Phenomena, Arrow Video, , « About the Versions », p. 55
  8. « Phenomena », jp's box-office (consulté le )
  9. (en) Léonard Jacobs, Dario Argento's Phenomena, , « Phenomena as a key to unlocking Opera », p. 36-47
  10. Nathalie Dray, « Dario Argento, «Peur» sur la vie », sur Libération.fr, (consulté le )
  11. Sylvain Bianchi, « Focus sur Dario Argento [entretien avec Guy Astic] », sur Séance Spéciale, (consulté le )
  12. John Szczepaniak, The Untold History of Japanese Video Game Developers Vol. 2., SMG Szczepaniak, p. 277,293,305
  13. (en) Christopher Gates, « Clock Tower: The Classic Horror Game Inspired by Dario Argento », sur Den of Geek, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Donald Campbell, « Dario Argento’s Phenomena (1985): A psychoanalytic perspective on the ‘horror film’genre and adolescent development », dans The couch and the silver screen, Routledge, (ISBN 9781135444525), p. 148-158
  • (en) Jamie L. McDaniel, « Disability and Deviance: Dario Argento’s Phenomena and the Maintenance of Abledness as a Critical Framework », Culture, Medicine, and Psychiatry, vol. 37, , pages 625–637
  • (en) Damien Pollard, « Coherently Incoherent? Dario Argento’s Phenomena and the Influence of the Music Video », L'avventura, vol. 2, , p. 193-205

Articles connexes

Liens externes

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