Philippe Hababou Solomon

Philippe Hababou Solomon, parfois également connu sous les noms de Philippe Hababou ou de Haim Solomon, est un homme d'affaires franco-israélien né en 1955 en Tunisie.

Philippe Hababou Solomon
Naissance
Tunisie
Nationalité France / Israël
Profession
Homme d'affaires
Formation
Joailler

Personnalité discrète, il est révélé au public en 2018 lors de l'affaire Benalla. Par la suite, ses liens avec plusieurs chefs d'État africains questionnent de nombreux journalistes, qui y voient une forme de « diplomatie privée », mais aussi de possibles liens avec la Françafrique.

Jeunesse et premières entreprises

Philippe Hababou naît en 1955 en Tunisie[1]. Au cours des années 1980, il s'installe comme joailler sur la place Vendôme à Paris. Il dépose le bilan en 1991, et est poursuivi pour faillite[2],[3].

Par la suite, il déménage aux États-Unis, où il se lance dans la finance. Il finance illégalement la campagne de Robert Torricelli lors des élections sénatoriales américaines de 1996, ce qui lui vaut de purger une peine de prison en Amérique[4],[5],[6].

En 2002, il prend la tête d'une petite compagnie aérienne régionale, AéroLyon, mais il est condamné neuf mois plus tard pour faux, usages de faux et escroquerie, ce qui lui vaut trois années fermes de prison[3],[7],[8].

À la suite de ces déboires, Philippe Hababou décide d'émigrer en Israël où il prend le nom de Haim Solomon ainsi que la nationalité israélienne[1].

En 2007, une vaste escroquerie est révélée à propos de la société ATI Petroleum. Cette société vietnamienne cherche à s'internationaliser, et Solomon profite de ses contacts africains pour permettre la signature de contrats en Tunisie, au Niger, au Congo, en Centrafrique. L'escroquerie consistait en une vente des actions d'ATI à un prix unitaire supérieur de 18 centimes d'euros au prix d'introduction[2].

Liens avec des chefs d'État africains

En 2013, Philippe Hababou Solomon se met en relations avec Jacob Zuma. Il cherche en effet à savoir si le mythique « trésor de guerre » de Mouammar Kadhafi serait bien, comme l'affirme les rumeurs, localisé en Afrique du Sud. Au passage, il use de son influence sur plusieurs chefs d'État africains pour faire élire Nkosazana Dlamini-Zuma à la tête de l'Union africaine[9].

Il est également proche d'Umaro Sissoco Embaló, chef d'État de Guinée-Bissau, qu'il conseille à l'occasion et qui lui a fourni un passeport diplomatique[1],[10].

Il est brièvement consul de la République centrafricaine en Israël[11].

En 2014, le Morning Glory (de) est arraisonné par l'émir autoproclamé Ibrahim Jadhran (en) ; Philippe Hababou Solomon est sollicité pour servir d'intermédiaire entre l'équipage, les autorités libyennes et divers chefs d'État, notamment Jacob Zuma et Vladimir Poutine[12].

Liens avec Alexandre Benalla

En 2018, Philippe Hababou Solomon prend sous son aile Alexandre Benalla à la suite de l'affaire dans lequel ce dernier est impliqué. C'est notamment lui qui présente Benalla à Idriss Déby et Denis Sassou-Nguesso[12] ; il l'emmène participer à la signature de contrats au Cameroun et au Tchad[11].


Notes et références

  1. Caroline Michel-Aguirre, « Benalla : le lourd passé de son mystérieux mentor en Afrique », L'Obs, (ISSN 0029-4713, lire en ligne).
  2. Claudine Douillet, « Philippe Hababou Salomon, le nouvel employeur de Benalla, un escroc patenté », Alliance, (lire en ligne).
  3. Renaud Lecadre, « Philippe Hababou et Vincent Miclet : deux portes d'entrée de la Françafrique de Benalla », Libération, (ISSN 2262-4767, lire en ligne).
  4. (en) David Kocieniewski et Tim Golden, « Evidence Said to Show Torricelli Aide Sought Illegal Gifts », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne).
  5. (en) David Kocieniewski et Tim Golden, « French Ex-Convict Describes A Path Into Torricelli's Circle », The New York Times, (ISSN 0362-4331, lire en ligne).
  6. Alain Léauthier et Roumiana Ougartchinska, « Zuma, Libye, CPI… L'intrigant profil de Philippe Solomon, le "formateur" de Benalla », Marianne, (ISSN 1275-7500, lire en ligne).
  7. « Aérolyon », Les Échos, (ISSN 2270-5279, lire en ligne).
  8. « Aerolyon L.Air : Philippe Hababou règle ses comptes », TourMaG, (lire en ligne).
  9. Alain Léauthier et Roumiana Ougartchinska, « Zuma, Libye, CPI… L'intrigant profil de Philippe Solomon, le "formateur" de Benalla », Marianne, (ISSN 1275-7500, lire en ligne).
  10. Nicolas Beau, « Philippe Hababou Solomon, poisson pilote du président Embalo Sissoco », Mondafrique, (lire en ligne).
  11. Vincent Duhem, « Alexandre Benalla en Afrique : « Je l’ai pris en apprentissage », explique son mentor Philippe Hababou Solomon », Jeune Afrique, (ISSN 1950-1285, lire en ligne).
  12. « L’expédition libyenne du mentor de Benalla, Philippe Hababou Solomon », Mondafrique, (lire en ligne).
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