Philippe Kpodzro
Philippe Kpodzro, de son nom complet Philippe Fanoko Kossi Kpodzro, né le à Tomégbé, est un homme d'Église togolais. Ordonné évêque d'Atakpamé le , il y exerce son ministère durant seize ans et demi, avant d'être nommé archevêque de Lomé le . Il occupe cette dernière fonction jusqu'au , date à laquelle il prend sa retraite.
Philippe Kpodzro | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Nom de naissance | Philippe Fanoko Kossi Kpodzro | |||||||
Naissance | Tomégbé |
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Ordination sacerdotale | ||||||||
Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Consécration épiscopale | ||||||||
Archevêque de Lomé | ||||||||
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Évêque d'Atakpamé | ||||||||
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Autres fonctions | ||||||||
Fonction laïque | ||||||||
Président de l'Assemblée nationale (du à février 1994) | ||||||||
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
Outre son ministère épiscopal, Mgr Kpodzro exerce durant deux ans et demi la fonction de président de l'Assemblée nationale du à . Durant sa retraite, il continue à prendre position sur des questions politiques, notamment durant les périodes électorales, ce qui lui est reproché et lui vaut parfois des menaces.
Biographie
Jeunesse et formation
Philippe Kpodzro naît le [1] à Tomégbé, un village de la Région des Plateaux, à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest d'Atakpamé[2] ; il est le troisième d’une fratrie de six enfants.
Il suit des études au petit séminaire de Ouidah au Bénin, puis part pour Rome afin d'y suivre des études de philosophie et de théologie en vue du sacerdoce[2].
Évêque d'Atakpamé
Le , Paul VI nomme Philippe Kpodzro évêque d'Atakpamé. Cette nomination est très mal perçue par le pouvoir en place. Les troubles sont tels que l'ordination épiscopale, présidée par Paul Zoungrana doit avoir lieu le à Lomé et non dans le diocèse. Par la suite, durant quatre ans, le nouvel évêque est empêché d'accéder à son diocèse et doit le diriger depuis Lomé[3].
Archevêque de Lomé
Le , il est nommé archevêque de Lomé[3].
Fonctions politiques
Outre ses fonctions épiscopales, Philippe Kpodzro est appelé pour diriger la Conférence nationale souveraine du au [3]. Cette nomination lui est proposée après le refus de plusieurs d'autres évêques approchés précédemment. Cette mission lui vaut d'ailleurs une prise en otage par des militaires durant deux jours, les 22 et [4].
Par la suite, Mgr Kpodzro est nommé président de l'Assemblée nationale du à [5].
Prises de position
En 2005, à la suite du décès du président Gnassingbé Eyadema, Philippe Kpodzro organise avec d’autres religieux et l’ordre des avocats une marche pacifique pour tenter de résoudre la crise que connaît alors le pays[2].
En , à l'occasion des élections législatives, Philippe Kpodzro appelle le pouvoir à reporter les élections, le temps que s'apaisent les tensions politiques qui sont à l'œuvre[2].
À la fin de l'année 2019, après la révision constitutionnelle et en prévision de l'élection présidentielle, il appelle de ses vœux une alternance et constitue à ce sujet une « plate-forme revendicative » portant sur dix-huit points, visant à améliorer la fiabilité et la transparence du processus électoral au Togo. Il souhaite qu'en face du président sortant puisse émerger un candidat unique d'opposition. Il échoue toutefois à convaincre l'Alliance pour le changement et le Parti national panafricain de rejoindre cette coalition[6]. Il soutient explicitement Agbéyomé Kodjo, ce qui lui est reproché autant par des membres du gouvernement que par certains évêques[7]. La conférence épiscopale togolaise affirme sa neutralité et considère que les opinions de l'archevêque émérite n'engagent que lui[8],[9].
Le , à l'issue de l'élection présidentielle, il s'insurge contre la levée de l'immunité parlementaire d'Agbéyomé Kodjo, qui s'est autoproclamé président alors que les résultats donnent Faure Gnassingbé, que Mgr Kpodzro qualifie de « Père-Dinosaure », largement gagnant. Son intervention repousse provisoirement cette levée d'immunité. En revanche, les domiciles de Kodjo et de Mgr Kpodzro restent encerclés par l'armée[10],[11].
Le , Mgr Kpodzro interpelle par écrit publiquement son successeur Nicodème Barrigah, l'enjoignant de dire « la vérité » concernant le « rôle de médiateur » dont l’aurait chargé le régime politique en place, qu'il qualifie de « dictature sanguinaire » ; il épingle au passage deux prêtres, Pierre Marie Chanel Affognon, directeur national de l’enseignement catholique et aumônier national des cadres catholiques du Togo, et le Gustave Sanvee, secrétaire général du Conseil épiscopal justice et paix[12],[11].
Notes et références
- (en) David M. Cheney, « Archbishop Philippe Fanoko Kossi Kpodzro », catholic-hierarchy.org, (consulté le ).
- Charles Ayetan, « Au Togo, Mgr Philippe Kpodzro, le combat d’un archevêque togolais pour la démocratie », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne).
- « Au Togo, Mgr Philippe Kpodzro a fêté ses 90 ans », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne).
- Fabienne Amegan, « Qui est réellement Mgr Kpodzro, le nouveau « cauchemar » de Faure ? », Nisha Mag, (lire en ligne).
- « Les anciens présidents », Assemblée nationale du Togo, (consulté le ).
- Charles Djadé, « Présidentielle au Togo : Mgr Philippe Kpodzro, l’homme qui veut suspendre le processus électoral », Jeune Afrique, (ISSN 1950-1285, lire en ligne).
- Peter Sassou Dogbe, « Présidentielle au Togo: l’archevêque émérite Mgr Kpodzro soutient Agbéyomé Kodjo », RFI, (lire en ligne).
- Francis Ahlé, « Togo : un archevêque aux côtés de l’opposition dans la campagne présidentielle », Afrik.com, (lire en ligne).
- Noël Tadégnon, « L'énième sortie controversée d'un ancien archevêque de Lomé », Deutsche Welle, (lire en ligne).
- « Au Togo, Mgr Philippe Kpodzro persiste et signe », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne).
- « Affaire DMK : l’émouvante lettre de Mgr Kpodzro à Mgr Barrigah », TogoWeb, (lire en ligne).
- Charles Ayetan, « Au Togo, polémique autour d’une médiation dont aurait été chargé l’archevêque de Lomé », La Croix, (ISSN 0242-6056, lire en ligne).
Voir aussi
Articles connexes
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