Philomèle et Progné
Philomèle et Progné est la quinzième fable du livre III de Jean de La Fontaine situé dans le premier recueil des Fables de La Fontaine, édité pour la première fois en 1668.
Philomèle et Progné | ||||||||
Gravure réalisée par Pierre Etienne Moitte d'après un dessin de Jean-Baptiste Oudry | ||||||||
Auteur | Jean de La Fontaine | |||||||
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Pays | France | |||||||
Genre | Fable | |||||||
Éditeur | Claude Barbin | |||||||
Lieu de parution | Paris | |||||||
Date de parution | 1668 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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La source de La Fontaine est Le rossignol et l'hirondelle de Babrius, elle-même tirée d'une légende grecque, celle de Philomèle et Procné.
Résumé
Philomèle a été violée par Térée, roi de Thrace, son propre beau-frère. Térée lui coupera la langue pour l'empêcher de parler mais elle brodera son histoire sur une tapisserie et sa sœur Procné, épouse de Térée, la vengera. Elle fera tuer le fils du roi, le cuisinera et lui servira à manger lors d’un festin. Pour les sauver de la vengeance de Térée, les dieux changeront Philomèle en hirondelle, Procné en rossignol et Térée en huppe.
Ovide, poète latin, a retranscrit cette légende dans ses « Métamorphoses » (livre VI). Par la suite, de nombreux auteurs y feront allusion, parmi eux François Maynard, Honorat de Bueuil, Théophile de Viau…
Origines
L’imitation de La Fontaine emprunte les éléments de la fiction relatée par Ovide, en gardant le nom des trois personnages principaux, en évoquant le Chronotope (v.6, 8) et en conservant l’action (v.18-24).
À l'instar d’Ésope, sa fable est mise en scène après les métamorphoses des protagonistes en oiseaux (v.1).
La Fontaine tire une fable originale d’Ésope et d’Ovide: il emprunte à Ovide les noms personnages, il retient l’époque de l’action ainsi que la nature des personnages à Ésope.
Absents chez Ésope, les nombreux vers consacrés au rossignol et à son chant s’inscrivent plus particulièrement dans une tradition du Moyen Âge et de l’Antiquité. L’action est proche de celle relatée par Ésope, néanmoins, elle est élargie à d’autres péripéties (v.1-4).
Analyse
Une des caractéristiques essentielle et commune aux deux fables est le dialogue. Ce dialogue se manifeste par l'utilisation du discours direct qui, par sa fonction donne cette impression de rapidité. Seule différence, Ésope commence sa fable in media res : le lecteur se retrouve plongé immédiatement dans l'univers de nos protagonistes tandis que Jean de La Fontaine introduit sa fable par la mention des personnages (dès le premier vers avec Progné) et de l'action située (vers 7-8).
Le fait de diversifier le poème par l'emploi des quatre types de phrases (déclarative, interrogative, impérative et exclamative) permet la théâtralité de la scène et la rend donc plus vivante. La construction du texte n'est qu'une métaphore du chant des oiseaux : la rapidité du texte traduit celle du chant des oiseaux et le rythme varié est du à l'alternance des différentes valeurs de la phrase. La métamorphe des oiseaux se retrouve donc dans la structure mais aussi l'effet produit par le texte.
Pour comprendre la fable, le lecteur doit connaître au préalable le mythe de Philomèle et Progné afin de pouvoir comprendre la morale : celle ci est vue comme implicite et donc libre à l’interprétation[1].
Notes et références
- « Le mythe de Progné et Philomèle dans la littérature », sur magnard.fr
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