Phoui Sananikone
Phoui Sananikone, né à Vientiane le et mort à Paris le , est un homme d'État laotien, plusieurs fois premier ministre du Royaume du Laos.
Phoui Sananikone ຜຸຍ ຊະນະນິກອນ | |
Fonctions | |
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Premier ministre du Royaume du Laos | |
– | |
Monarque | Sisavang Vong |
Prédécesseur | Souvanna Phouma |
Successeur | Souvanna Phouma |
– | |
Monarque | Sisavang Vong Savang Vatthana |
Prédécesseur | Souvanna Phouma |
Successeur | Sounthone Pathammavong |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Vientiane, protectorat du Laos, Indochine française |
Date de décès | |
Lieu de décès | Paris, France |
Nationalité | laotienne |
Parti politique | Rassemblement du peuple lao |
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Chefs du gouvernement du Laos | |
Biographie
Issu d'une famille de l'aristocratie laotienne, il sert dans l'administration coloniale au temps du protectorat français et devient en 1941 gouverneur de la province du Haut-Mékong. Après le coup de force japonais de mars 1945, il participe à la résistance pro-française, puis soutient le retour aux commandes des Français l'année suivante[1].
En 1947, il est élu à l'Assemblée nationale. En février 1950, en pleine guerre d'Indochine, il est nommé premier ministre en remplacement de Souvanna Phouma[1]. Il cherche d'abord à prendre ses distances avec les Français en recherchant le soutien des États-Unis, mais doit bientôt y renoncer, le temps de changer de protecteur n'étant pas encore venu[2]. En novembre 1951, il est remplacé à la tête du gouvernement par son prédécesseur Souvanna Phouma ; il cumule alors les fonctions de vice-premier ministre et de ministre de l'intérieur. En , il devient ministre des affaires étrangères[1]. La même année, après la fin de la guerre d'Indochine, il réchappe à l'attentat dans lequel est tué le ministre de la défense Kou Voravong. Cet attentat provoque une grave crise politique au Laos : une rumeur, lancée par des responsables thaïlandais, accuse Phoui Sananikone d'avoir lui-même organisé l'assassinat de Kou Voravong qui était partisan d'une réconciliation avec les rebelles communistes du Pathet Lao[3],[4].
Redevenu premier ministre en 1959, il aligne nettement la politique du Laos sur celle des États-Unis, et assume la rupture avec le Pathet Lao alors que le royaume replonge en pleine guerre civile[5]. Fin 1959, il doit à nouveau quitter le poste de premier ministre, pour n'avoir pas su résoudre les conflits internes au gouvernement. Chef du parti conservateur Rassemblement du peuple lao, il revient à l'assemblée nationale, dont il est le président de 1960 à 1974[1].
Après la prise du pouvoir par les communistes au printemps 1975, il s'exile en Thaïlande, puis en France, où il anime un gouvernement en exil monarchiste. Condamné à mort par contumace au Laos, il meurt en France en 1983.
Voir aussi
Références
- Harris M. Lentz, Heads of States and Governments Since 1945, Routledge, 2014, page 1721
- Jacques Dalloz, La Guerre d'Indochine 1945-1954, Seuil, 1987, page 180
- Carine Hahn, Le Laos, Karthala, 1999, pages 110-111
- William J. Rust, Before the Quagmire: American Intervention in Laos, 1954-1961, University Press of Kentucky , 2012, page 19
- Laurent Cesari, L'Indochine en guerres, 1945-1993, Belin, 1995, page 139
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