Pic d'Adam

Le pic d'Adam (singhalais Sri Pada noble pied ») ou Samanala, tamoul Sivanolipatha Malai, arabe Al-Rohun) est un des sommets les plus importants de l'île du Sri Lanka. Conique et haut de 2 243 m, il est considéré comme un lieu saint par les hindous shivaïtes, les bouddhistes et les musulmans.

Pic d'Adam

Vue du pic d'Adam.
Géographie
Altitude 2 243 m
Massif Massif Central
Coordonnées 6° 48′ 41″ nord, 80° 29′ 59″ est
Administration
Pays Sri Lanka
Provinces Sabaragamuwa
Centre
Districts Ratnapura
Nuwara Eliya
Ascension
Première vers 1345, Ibn Battûta[1]
Géolocalisation sur la carte : Sri Lanka

Situation

Il est situé au sud-ouest de l'île, dans le district de Ratnapura, à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Ratnapura. La petite ville de Nuwara Eliya, dans le district voisin, sert souvent de base à son ascension.

Le pic d'Adam n'est cependant pas le point culminant de l'île, qui est le mont Pidurutalagala, avec 2 524 m.

Pèlerinage

Les pèlerins hindous, bouddhistes ou musulmans gravissent les milliers de marches qui mènent au sommet, de façon à l'atteindre pour le lever du soleil et voir ainsi la forme triangulaire de son ombre balayer la campagne environnante. Cette ascension dure plusieurs heures et se fait généralement au mois d'avril.

Mais le sommet est un lieu de pèlerinage, c'est qu'on y on trouve, creusée dans la roche, une cavité de presque deux mètres, censée être une empreinte de pas. Les hindous y voient la trace du passage de Vishnu, ou encore de Shiva. Pour les musulmans il s'agit de l'empreinte que laissa le pied d'Adam, lorsqu'il sortit du Jardin d'Éden, dont l'île de Ceylan est très proche symboliquement, et qu'il tomba sur Terre (d'où le nom de la montagne).

Pour les bouddhistes, c'est là l'empreinte de pied de Bouddha (buddhapada). Selon une croyance locale, le Buddha aurait volé dans les airs d'Inde au Sri Lanka, où il serait descendu en vue d'enseigner le Dharma. Selon les Sri-Lankais, il s'agirait là de sa troisième visite dans l'île[2].

D'après l'Anglais Robert Knox — qui a vécu sur l'île entre 1659 et 1679 — écrit dans son Historical Relation of the Island Ceylon in the East-Indias, publié en 1681 : « Bouddha a quitté la Terre depuis le sommet de la plus haute montagne de l'île, appelée Pico Adam : là se trouve une empreinte de pied, qui, dit-on, est la sienne »[2],[3].

Quant à Marco Polo, il avait précisée[4] à la fin du XIIIe siècle que, selon les musulmans, sur le pic « se trouve le tombeau d'Adam notre premier père », tandis que « les idolâtres disent que ce fut le premier tombeau du premier idolâtre du monde qu'on nommait Sargamonyn Borcam (càd Shakyamuni Bouddha). »

L'empreinte est encore attribuée à saint Thomas[réf. nécessaire]

Ibn Battûta est le premier à relater l'ascension du sommet — appelé selon lui Sarandîb[5] —, qu'il a entreprise en 1344. Il confirme la présence de chaînes de fer installées comme main courante, déjà mentionnées par Marco Polo[4]. Il décrit ainsi l'empreinte du pied[5] :

« L'empreinte du noble Pied de notre père Adam est restée dans une haute roche noire située dans un vaste espace. Le noble Pied est tant enfoncé dans la roche que l'empreinte est en creux ; elle a onze empans de long. »

Bibliographie

  • (en) C. A. Gunarwardena, « Adam's Peak (Sri Pada) », in Encyclopedia of Sri Lanka, New Dawn Press, New Delhi, 2006 (2e éd.), p. 4-5 (ISBN 978-1932705485)
  • Sylvain Jouty et Hubert Odier, Dictionnaire de la montagne, Paris, Omnibus, , 883 p. (ISBN 978-2-258-08220-5, lire en ligne), « Adam (pic d') »

Notes et références

  1. Sylvain Jouty et Hubert Odier, Dictionnaire de la montagne, Paris, Place des éditeurs, , 883 p. (ISBN 978-2-258-08220-5, lire en ligne), Adam (pic d')
  2. (en) Donald S. Lopez Jr., From Stone to Flesh. A Short History of the Buddha, Chicago, University of Chicago Press, , 289 p. (ISBN 978-0-226-49320-6), p. 14-15
  3. Robert Knox, An Historical Relation of Ceylon : Together with Somewhat Concerning Severall Remarkeable Passages of my Life. Glasgow, 1911, p. 193 [lire en ligne (page consultée le 22 juillet 2022)]
  4. Marco Polo (édition, traduction et présentation par Pierre-Yves Badel), La description du monde, Paris, Le Livre de Poche, coll. « Lettres gothiques », , 509 p. (ISBN 978-2253-06664-4), p. 409
  5. Voyageurs arabes : Ibn Fadlân, Ibn Jubayr, Ibn Battûta et un auteur anonyme (textes traduits, présentés et annotés par Paule Charles-Dominique), Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 1995, LVII - 1409 p. (ISBN 978-2-070-11469-6), p. 946-948

Voir aussi

Lien externe

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