Pierre-Henri de Treyssac de Vergy

Pierre-Henri Treyssac[1] dit Pierre-Henri de Treyssac de Vergy né à Bordeaux le et mort à Londres le , est un avocat, libelliste et agent diplomatique français.

Pierre-Henri de Treyssac de Vergy
Biographie
Naissance
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Biographie

« Bien que Treyssac prétendît être de bonne famille, ses contemporains demeuraient assez sceptiques et les critiques aussi ». Pierre Henri Treyssac est né et a été baptisé à Bordeaux, paroisse du Puy Paulin le . Il est le fils de Pierre Treyssac, notaire royal à Bordeaux et de Marianne Ferrière. Il eut de nombreux frères et sœurs comme l'attestent les registres de la paroisse du Puy Paulin à Bordeaux[1].

Il se présentait comme ayant épousé mais séparé de la fille d'une baronne de Fagan, épouse en secondes noces d'un certain Le Tourneur, ancien premier commis du bureau de la guerre à Versailles[1].

Il fut successivement homme de loi, aventurier littéraire, agent diplomatique de faible envergure.

Avocat ou soi-disant avocat au parlement de Bordeaux, il publie en 1762 le très controversé Les Usages (), ouvrage qui dénonce les ridicules de son siècle et qui « souleva contre [lui] les trois quarts des sots et des femmes galantes » mais qui le lie avec le comte d'Argental, alors ambassadeur à la cour de Parme. Le livre provoque une véritable levée de boucliers, encourageant vraisemblablement le jeune auteur menacé par des lettres de cachet, à prendre la fuite et à gagner la capitale anglaise.

La protection de M. d'Argental et de la marquise de Villeroi le firent connaître du duc de Praslin, alors secrétaire d'État aux Affaires étrangères. En 1763, il est envoyé à Londres comme factotum du comte de Guerchy. Ce dernier lui confie la mission de compromettre le chevalier d'Éon. Il cherche à entrer en contact avec le chevalier qui, sur la défensive, ne tarde pas à le provoquer. L'intervention de Lord Halifax fait qu'un éventuel duel n'a pas lieu. Vergy troque alors l’épée pour la plume et, associé à Ange Goudar, il se lance dans une guerre de libelles.

Le , après neuf mois d’incarcération pour dettes, amer, il rédige les Lettres à M. le duc de Choiseul qu'il rend publiques à la fin de l’année, pour se venger du manque de soutien financier de Guerchy. Ces deux lettres sont assermentées par le Lord Maire de Londres ; il y soutient que les comtes de Guerchy, d'Argental, les ducs de Praslin et de Nivernais ont conspiré pour perdre d'Éon. À la fin de l’année 1764, il assiste le chevalier d'Éon dans son procès contre le comte de Guerchy et témoigne en faveur de son ancien adversaire. Jusqu'à sa mort, en 1774 à Londres, il survit de façon obscure et rédige quelques ouvrages.

Notes et références

Bibliographie

  • Simon Burrows, Blackmail, scandal and revolution London's French libellistes, 1758–92, Manchester University Press, 2006.
  • Anna Clark, « The Chevalier d'Éon and Wilkes : Masculinity and Politics in the Eighteenth Century » in Eighteenth-Century Studies, 32, 1, automne 1998, p. 19-48.
  • Frédéric Gaillardet, Mémoires du chevalier d’Éon, 2 vol., Paris, 1836.
  • Gary Kates, Monsieur d'Eon is a woman : A tale of polittical intrigue and sexual mascarade, Basic Books, 1995.
  • F. Moureau (ed.), Dictionnaire des Lettres françaises, publié sous la direction du cardinal Georges Grente, « Le dix-huitième siècle », 2 vol., Arthème Fayard, Paris, 1995.
  • Registre des décès de l'Église de Saint-Pancras
  • Archives des Affaires Étrangères, Correspondance Politique, Angleterre volume 474 / f. 286 et 325 et volume 507 /f. 46r, « Extraits des papiers anglois » du , document daté du de la même année.
  • Louis Petit de Bachaumont, Mémoires secrets, 1762-69, publié par P. L. Jacob, 1874.
  • Melchior Grimm, Correspondance littéraire, Tome 5, 1762.
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