Pierre Marie Gallois

Pierre Marie Gallois, de son vrai nom Marie Pierre Richard Auguste Gallois[1], est un général de brigade aérienne et géopolitologue français, né le à Turin et mort le à Paris 8e[2],[3].

Pour les articles homonymes, voir Gallois (homonymie).

Pierre Marie Gallois
Biographie
Naissance
Décès
Pseudonyme
Maiastra
Nationalité
Formation
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Autres informations
Membre de
Arme
Grade militaire
Conflit
Distinctions
Ordre de Sretenjski (en)
Prix Renaissance des lettres ()

Le général Gallois est l'un des artisans de la politique de dissuasion nucléaire française. Il est aussi militant souverainiste aux côtés de Jean-Pierre Chevènement[4].

Biographie

Fils de Fernand Gallois, ingénieur, et de Marie-Thérèse Mignot, Pierre Marie Gallois effectue ses études secondaires en partie au lycée Janson-de-Sailly.

Il épouse le Françoise Lorelle (décédée en 2003), fille de Lucien Lorelle, photographe et publicitaire, fondateur des studios Lorelle, qui sera grand reporteur, et qui lui donnera trois fils, François, Richard et Philippe.

La même année, il est sous-lieutenant puis lieutenant dans l'escadrille saharienne à Colomb-Béchar.

En 1939, il est affecté à l'état-major de la 5e Région aérienne à Alger. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est chargé d'y instruire les jeunes officiers.

En 1943, il rejoint la Grande-Bretagne pour être navigateur d'un équipage de bombardiers lourds du Royal Air Force Bomber Command. Il participe aux attaques aériennes menées sur le potentiel industriel gerrmanique jusqu'en mars 1945. En lisant l'article « Aperçus sur la bombe atomique » (Revue de Défense Nationale n° 17[5]) de l'amiral Castex en , il comprend l'importance de l'arme atomique et commence un travail de théorisation de la dissuasion nucléaire.

Après la guerre, Pierre Marie Gallois est détaché à l'Aviation civile. Il participe à de nombreuses conférences dans le cadre de l'Organisation de l'aviation civile internationale.

Il rejoint son arme en 1948 pour être affecté au cabinet du chef de l'État-Major de l'Armée de l'air. Spécialisé dans les études d'armement aérien et des plans de fabrication, il propose le Premier Plan quinquennal de Constructions aéronautiques, qui est accepté par le Parlement en août 1950. Il prépare des plans d'intégration des études et des fabrications d'armement à l'échelle de l'Europe. Il participe aux discussions interalliées sur l'utilisation de l'aide américaine à l'Europe occidentale.

En 1953 et 1954, il est affecté au cabinet du ministre de la Défense nationale pour y suivre les questions aéronautiques.

En 1953, exerçant parallèlement ses deux fonctions, le colonel Gallois est également affecté au Grand quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE) de l'OTAN.

Il est nommé membre d'un groupe d'études stratégiques destiné à l'étude des conditions nouvelles de la stratégie, compte tenu de l'existence d'armes de destruction massive. À ce titre il effectue de nombreuses missions aux États-Unis et dans les pays membres de l'Alliance.

Dès 1953, il mène campagne pour l'arme atomique française, propageant la notion de « dissuasion personnelle » et l'idée d'une capacité d'intimidation du « faible par rapport au fort ». Il sera un des créateurs de Gerboise bleue et considéré comme le « père de la dissuasion nucléaire française ».

En 1954, toujours au SHAPE, le colonel Gallois étudie un programme d'avion d'attaque à décollage court, qui a donné naissance à une nouvelle génération d'avions de combat.

En 1955, il assiste aux essais nucléaires dans le Nevada. Le général américain Lauris Norstad le convainc d'aller exposer au général de Gaulle la transformation nucléaire de la doctrine défensive de l'OTAN. L'entretien du général Gallois avec le général de Gaulle a lieu à l'hôtel La Pérouse le et constitue l'aboutissement du travail effectué par le « lobby nucléocrate »[6].

En 1957, il prend sa retraite.

En 1979, il participe, selon Alain de Benoist, à la rédaction sous le pseudonyme collectif de « Maiastra » de Renaissance de l'Occident ?, paru chez Plon[7].

Avec Marie-France Garaud, il fonde notamment en 1982 l'Institut international de géopolitique.

En 1999, il signe pour s'opposer à la guerre en Serbie la pétition « Les Européens veulent la paix »[8], lancée par le collectif Non à la guerre[9].

En 2003, avec l'ambassadeur de France Pierre Maillard, ancien conseiller diplomatique du général de Gaulle, et Henri Fouquereau, président du Mouvement démocrate français, il fonde le Forum pour la France, un regroupement politique qui œuvre pour « la souveraineté et l’indépendance de la France ». Il a ainsi milité pour le « non » au référendum sur le projet de traité constitutionnel européen.

Il a enseigné la stratégie nucléaire et les relations internationales dans les écoles de l'enseignement militaire supérieur français et étranger, notamment aux États-Unis, à Montréal, Tokyo, Séoul, Buenos Aires, Madrid, Londres, Hambourg, Stockholm, Bruxelles, Lisbonne, Rome, Bagdad, Istanbul, Pretoria, ainsi qu'à la Sorbonne et au Collège de France.

Engagement

Le général Gallois défend des idées souverainistes, il milite aux côtés de Jean-Pierre Chevènement en figurant sur sa liste « L'autre politique » aux élections européennes de 1994[4].

Pierre-Marie Gallois a défendu, notamment après la disparition de l'ex-Yougoslavie, la « recomposition » de l'Europe centrale. Il publie à ce sujet une tribune sur le Figaro en 1993[4].

Radio

Du à sa mort, il dirige l'émission Regard sur le monde sur Radio Courtoisie un lundi sur quatre.

Autres activités

  • Cet ancien étudiant en droit avait, dans sa jeunesse, rêvé de faire « archi » aux Beaux-Arts. Il en a gardé le plaisir du coup de pinceau, se spécialisant dans les trompe-l'œil. Outre une grande partie de son appartement, et un mur de la cour de son immeuble (sans oublier des vues de Paris by night pour égayer le mess des officiers à Londres), on lui doit un éphémère portrait de Jacques Chirac, alors maire de Paris, qui ornait un pan de mur, côté boulevard Malesherbes, de la mairie du 8e arrondissement parisien.


Œuvres

Il a publié de nombreux articles de presse, il a participé à de nombreux débats relatifs aux relations internationales, la stratégie et la politique. Il participa notamment au mensuel BI (ex-Balkans Info).

Distinctions

  • Grand officier de la Légion d'honneur[Quand ?]
  • Prix Renaissance des lettres 2004[10].

Voir aussi

Biographie

  • (fr) Christian Malis, Pierre Marie Gallois : Géopolitique, histoire, stratégie, Lausanne, L'Âge d'homme, , 750 p. (ISBN 978-2-8251-3941-7)

Notes et références

  1. Insee, « Acte de décès de Marie Pierre Richard Auguste Gallois », sur MatchID
  2. « Réaction de Jean-Pierre Chevènement au décès du général Pierre-Marie Gallois », sur Chevenement.fr / le blog de Jean-Pierre Chevènement (consulté le ).
  3. http://www.opex360.com/2010/08/24/deces-du-general-pierre-marie-gallois-le-theoricien-de-la-dissuasion-nucleaire-francaise/
  4. « Mort du général Pierre-Marie Gallois, l'un des pères de la doctrine nucléaire française », sur lepoint.fr, (consulté le )
  5. « Aperçus sur la bombe atomique », sur www.defnat.com (consulté le )
  6. Jean-François Durantin, « Actualité de la force de dissuasion nucléaire française », sur le Monde,
  7. Philippe Lamy (sous la dir. de Claude Dargent), Le Club de l'horloge (1974-2002) : évolution et mutation d'un laboratoire idéologique (thèse de doctorat en sociologie), Paris, université Paris-VIII, , 701 p. (SUDOC 197696295, lire en ligne), p. 268.
  8. « Liste des personnalités signataires de l'Appel », sur nonguerre.chez.com.
  9. Renaud Dély, « L'extrême droite ratisse large contre les frappes de l'Otan. Le «Collectif non à la guerre» a tenu une réunion proserbe hier soir », sur liberation.fr, .
  10. « Prix Renaissance (lettres) », sur cerclerenaissance.info.

Bibliographie

  • « Pierre Marie Gallois », Le Fana de l'aviation, no 491, , p. 9.
  • Philippe Boulanger, « Le souverainisme ou la longue marche des hérauts de la nation », Raison présente, nos 154-155, 2e et 3e trimestres 2005, p. 125-141 (lire en ligne)

Liens externes

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