Pierre-Paul Poulalion
Pierre-Paul Poulalion, né le à Montbazin et mort le à Paris[1], est un écrivain et poète français.
Alias |
PPP ou Le poète boiteux |
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Naissance |
Montbazin (Hérault) |
Décès |
(à 70 ans) Paris |
Activité principale |
Langue d’écriture | Français |
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Genres |
Figure du quartier latin et de la Rive gauche mais assez peu connu hors des milieux littéraires parisiens, il était doté d'une grande estime de soi et fut caricaturé en son temps par le dessinateur, chansonnier français André Gill.
Carrière
Pierre-Paul Poulalion, souvent qualifié sous ses simples initiales « PPP », est né dans la commune de Montbazin, village situé non loin de Sète (et non vers Béziers —« dans ces plaines fertiles que l'Orb arrose »— comme il aimait le faire croire[2]), le 29 juin 1801. Élève du petit séminaire, il est ensuite nommé instituteur communal à Murviel-lès-Montpellier, puis en 1836 à Montbazin, sa commune natale. Il se marie avec Joséphine-Françoise Dispos qu'il perdra peu de temps après avec un des deux enfants qu'ils eurent ensemble. Il exerce sa profession d'enseignant jusqu’en 1857 tout en s’occupant de l’éducation de son fils survivant.
Laissant ensuite son fils, nommé buraliste-receveur à Frontignan, PPP prend la décision de « monter » à Paris (probablement en 1859[3]) et réussit, tant bien que mal, à avoir son heure de gloire sur le secteur de la rive gauche de la capitale où il exerçait son talent de poète, probablement entre 1862 et 1871.
Avant la fin de sa vie, il s'installe dans un appartement d'unimmeuble du quartier latin, tout près de la Seine, au n°9 de la rue Guénégaud ou il continue la rédaction, l’édition et la diffusion de sa revue « littéraire, scientifique et lyrique » : Le Poète Boiteux. Convaincu de ses capacités littéraire, il affirmait avec fierté avoir de nombreux admirateurs dont les écrivains Alexandre Dumas et Jules Vallès.
Le dessinateur, André Gill le caricatura sous le titre du « poète boiteux » et fit paraître son portrait dans le sixième numéro de sa revue La Parodie du , le rendant ainsi célèbre dans le Paris du Second Empire. Il fut également cité par l'écrivain Jules Vallès qui le qualifiait dans son édition du journal La Rue du de « lion de demain »[4]. L'écrivain engagé le décrit ainsi[5]:
« Je le vis surgir tel à peu près que le croquis le représentait, tressautant ct sautillant sur des pattes inégales, l'œil hagard, la bouche grande ouverte, au claquement cadencé de son soulier piédestal. »
Poulalion a rédigé et vendu en tout 64 numéros de son bulletin, sans aucun changement de présentation durant cette période. Excentrique, voire mystique et illuminé, l'homme disparut lors des événements de la Commune de Paris pour laquelle, il n'était pourtant pas reconnu, ni comme participant, ni même engagé[6].
Selon le Guide de Paris mystérieux, édité chez Tchou, Poulalion aurait exercé « les métiers d'orfèvre, séminariste, trappiste, instituteur public, musicien, sculpteur (d'une vierge), inventeur (d'une lampe), anachorète, bonapartiste et chanteur des rues. »[7].
Le Poète boiteux
Le Poète boiteux | |
Première page de la revue Le Poète boiteux n°11 (janvier 1869) - Site Gallica | |
Langue | français |
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Périodicité | mensuel |
Prix au numéro | 10 centimes |
Date de fondation | 1862 |
Date du dernier numéro | 1871 |
Ville d’édition | Paris |
Directeur de publication | Pierre-Paul Poulalion |
Le Poète boiteux, littéraire, scientifique, dramatique et lyrique. est une revue entièrement rédigée, gérée, éditée par Pierre-Paul Poulalion, qu'il distribuait lui-même aux habitants du quartier Latin, errant de cafés en restaurants et de tavernes en terrasses et qu'il transportait dans son éternel cartable[8].
Cette revue à parution mensuelle, dont le siège est fixé rue du Cherche-Midi[9], puis rue Guéguenaud, toujours à Paris (au domicile de l'auteur, près de l'hôtel de la Monnaie et du quai de Conti), fut tout d'abord fixé au prix de cinq centimes, pour ensuite remonter à dix centimes, avec la possibilité d'un abonnement annuel pour un franc.
Ce journal, composé de quelques pages, contient de nombreuses rubriques : poèmes en vers, poèmes en proses, rébus, énigmes, critiques grammaticales (notamment sur le participe passé qu'il détestait) et diverses éloges ou critiques selon l'air du temps[10].
La revue a été éditée sur 64 numéros entre les années 1862 et 1871. Trente exemplaires de ce périodique ont été conservés par la BnF et sont consultables sur le site dédié[11].
Références
- Site data.bnf.fr, fiche de Pierre-Paul Poulalion.
- Site montbazin.com, page sur Pierre-Paul Poulalion, consulté le 2 août 2021.
- Bulletin de la Fédération des sociétés historiques et archéologiques de Paris et de l'Ile-de-France -N° 5-8 1971, page 109
- Site Google Livre "André Gill, l'impertinent de Jean Valmy-Baysse éditions 1991".
- Site archivesautonomies.org Exemplaire du journal "La Rue", page 4 du 28 Septembre 1867.
- Site memoiredemontbazin.fr, page sur Pierre Paul Poulalion, consulté le 1er aout 2021.
- Guide de Paris mystérieux, éditions Tchou 1985, pages 369 et 370.
- Google Livre "Dictionnaire amoureux de Paris" de Nicolas d'Estienne D'Orves.
- Google Livre "Le poete boiteux deuxieme partie", 1862.
- Livre "Excentriques disparus" par Simon Brugal, éditions Bassac Plein Champ.
- Site midilibre.fr, article "Une inscription inattendue à l’entrée du cimetière de Montbazin", consulté le 2 août 2021.
Annexes
Bibliographie
- Le Poète boiteux, Pierre-Paul Poulalion, édition originale, réédition Hachette 2020, 68 pages (ISBN 9782329525198)
- Simon Brugal Excentriques disparus, 252 pages, 1890 (ISBN 978-1168561695)
- Éric Dussert Les Revues d'un seul ou l'apothéose des fortes têtes, Ent'revues n°56, page 46 à 105, 2016 (ISBN 978-2907702713)
Articles connexes
Liens externes
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