Pierre César Gudin des Bardelières
Pierre-César Gudin des Bardelières est un général français de la Révolution et de l’Empire, né à Gien le dans l'ancienne province de l'Orléanais et mort à Montargis le [1] dans le département du Loiret.
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Pierre-César Gudin des Bardelières | ||
Le lieutenant-général Pierre César Gudin des Bardelières. Huile sur toile de Joséphine Gallemant, 1831. | ||
Naissance | Gien, Orléanais |
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Décès | (à 79 ans) Montargis, Loiret |
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Origine | France | |
Arme | Infanterie | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1785 – 1848 | |
Conflits | Guerres de la Révolution française Guerres napoléoniennes |
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Distinctions | Baron de l'Empire Grand officier de la Légion d'honneur Grand officier de l'ordre de Charles III d'Espagne Commandeur de Saint-Louis |
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Hommages | Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile, 29e colonne | |
Famille | Charles Étienne Gudin de La Sablonnière, son frère | |
Biographie
Du sous-lieutenant au chef de bataillon
Pierre-César Gudin des Bardelières est le frère de Charles Étienne Gudin de La Sablonnière, également général d'Empire, et le neveu du général Étienne Gudin. Son neveu Charles Gabriel César Gudin sera également militaire. Pensionnaire à l'école de Brienne le , il est sous-lieutenant au 48e régiment d'infanterie le , puis est nommé lieutenant à la 62e demi-brigade de deuxième formation le . Il sert à Mayence en 1793, puis en Vendée de 1793 à 1796, où il est blessé d'un coup de feu au bras gauche à la bataille du Pallet le [2].
Le , il passe aide de camp du général Gudin, son oncle, à l'armée de Rhin-et-Moselle et le reste de 1796 et 1797, puis sert aux armées d'Italie et de Naples de 1797 à 1799. Il est blessé d'un coup de mitraille aux reins à l'assaut de Civitavecchia, le . Nommé adjoint à l'adjudant général Di Giovanni le suivant, il devient aide de camp de son frère Charles Étienne le [2].
Transféré à l'armée du Rhin, il est nommé provisoirement capitaine par le général en chef de l'armée du Rhin le . Il est blessé d'un coup de mitraille à la main droite au passage du Danube lors de la bataille d'Höchstädt le , avant d'être confirmé dans le grade de capitaine par arrêté des consuls du . Il est ensuite promu chef de bataillon à l'armée des côtes de l'Océan le , puis à la Grande Armée comme aide de camp de son frère[2].
Sous le Premier Empire, 1807-1815
Il est nommé colonel le et est employé à l'état-major général de la Grande Armée le 1er juillet suivant. Il rejoint l'état-major du maréchal Berthier en Espagne le . En il est affecté à l'armée d'Allemagne comme adjoint au commandant du quartier général de l'armée et est blessé d'un coup de feu au bras gauche à Wagram le . Le , il prend le commandement du 16e régiment d'infanterie de ligne à la place de Jacques-Barthélémy Marin. Le , il est créé baron de l'Empire[2].
La même année, il est affecté à l'armée d'Aragon au sein de la brigade du général Montmarie. Il est blessé d'un éclat de grenade à la mâchoire supérieure, avec perte de cinq dents, à l'attaque du fort de Sagonte le . Il est promu général de brigade le dans la division Harispe et fait sans succès une tentative sur Alicante au mois d'avril. Il participe aux combats d'Yecla le , de Villena le et prend le commandement de la 1re brigade de la 3e division du général Habert le [2].
Le , lui et sa brigade sont désignés pour se rendre à Lyon sous le commandement du général Pannetier[2], pour être incorporés à l'armée du maréchal Augereau chargée de la défense de cette ville[3]. Six indique qu'il passe dans la division Musnier en février[2] mais le général figure toujours à la division Pannetier dans un ordre de bataille du . À cette date, sa brigade se compose des 7e et 16e de ligne à deux bataillons chacun, pour un total de 2 398 hommes[4]. Le , il repousse les troupes autrichiennes du colonel Wieland à Poligny, leur infligeant 400 pertes dont une centaine de prisonniers[5]. Il sert ensuite au combat de Saint-Georges-de-Reneins le où il forme la première ligne avec les brigades Estève et Ordonneau[6].
Menaçant d'être submergée, l'armée française se replie sur les hauteurs de Limonest et de Dardilly, en avant de Lyon, et y affronte une nouvelle fois les Autrichiens le . La brigade Gudin (1er léger et 16e de ligne) prend position sur le mamelon du Paillet, flanquée sur sa gauche par Estève et sur sa droite par Ordonneau[7]. Le repli prématuré de l'aile droite commandée par le général Musnier, débouchant sur l'abandon des hauteurs du Mont-Ceindre, met en péril le reste du dispositif français et oblige Gudin à battre en retraite. En milieu d'après-midi, Augereau décide de rétablir la situation et lance une contre-attaque avec la division Musnier et la brigade Gudin avec lesquelles il dispute avec acharnement la Duchère et Rochecardon, jusqu'à la tombée de la nuit[8]. Fait chevalier de Saint-Louis le , le général Gudin est mis en non-activité le , mais est employé à nouveau au 5e corps sous les ordres du général Rapp le : il est à Seltz avec la division Rottembourg le et à Hœnheim le . Il prend ensuite le commandement du département de la Meurthe le [2].
Au service de la monarchie
Replacé en non-activité le , il est nommé commandant du département des Basses-Pyrénées à la place de de Chauvigny de Blot le . Employé sous les ordres du lieutenant-général commandant la 11e division militaire le , il dirige la 2e subdivision de la 11e division militaire le et est compris en cette qualité dans le cadre de l'état-major général de l'armée le . Il est fait commandeur de la Légion d'honneur le puis lieutenant-général le [2].
Disponible le , il commande la 7e division militaire à Grenoble le et est créé vicomte le de la même année. Le , il est nommé en Espagne à la tête de la division de Cadix en remplacement de Latour-Foissac. Il est élevé au grade de commandeur de Saint-Louis le et est mis en disponibilité le [9].
Le , le général Gudin devient inspecteur général d'infanterie dans les 3e, 4e et 5e divisions militaires. Le , il est compris comme disponible dans le cadre d'activité de l'état-major général. Il est toutefois bientôt nommé inspecteur général d'infanterie au sein de la 9e division militaire le , du 12e arrondissement d'infanterie le , du 6e arrondissement d'infanterie le , du 1er arrondissement d'infanterie le et du 5e arrondissement d'infanterie le puis le [10].
Le , il passe dans la section de réserve du cadre de l'état-major général et est admis à faire valoir ses droits à la retraite lors de la suppression du cadre de réserve le . Il obtient une pension de retraite de 7 200 francs le . Il est replacé dans la section de réserve à compter du [10] et meurt le à Montargis[2]. Il est enterré dans le cimetière de Saint-Maurice-sur-Aveyron, dans le Loiret. Sa tombe — regroupant nombre de membres de sa famille — existe toujours, adossée au mur sur la partie haute du cimetière. Son nom est également inscrit au côté Sud de l'arc de triomphe de l'Étoile (29e colonne).
Le médecin et explorateur Alfred Demersay porte sur lui le jugement suivant : « le général Gudin aimait le monde : il en était aimé ; il s’y montrait causeur intéressant, car il avait beaucoup lu et beaucoup retenu. C’était un homme de manières distinguées, affable, indulgent jusqu’à l’excès pour ses serviteurs, et plein de prévenances envers les jeunes gens, ce qui est une qualité non commune. Chez lui, d’ailleurs, la forme n’avait pas à faire valoir le fond : sa politesse ne consistait pas dans ce vernis d’emprunt et quelque peu banal qui dissimule trop souvent une dose outrecuidante de vanité ou d’égoïsme. Sobre de protestations, il se plaisait à obliger ; et l’on peut dire avec vérité qu’il n’a jamais refusé de rendre service. […] Cet excellent homme, quoique célibataire, ne mérita jamais l’anathème du poète : Vae soli ! il ne vécut jamais seul »[11].
Distinctions
- Vicomte le .
- Baron de l'Empire le .
- Légion d'honneur
- Chevalier de la Légion d'honneur le .
- Officier de la Légion d'honneur le .
- Commandeur de la Légion d'honneur le .
- Grand officier de la Légion d'honneur le .
- Grand officier de l'ordre de Charles III d'Espagne le .
- Ordre royal et militaire de Saint-Louis
Notes et références
- « Restauration de la tombe des Généraux Gudin à Saint-Maurice-sur-Aveyron », sur aspgatinais.canalblog.com, Association de Sauvegarde du Patrimoine du Gâtinais, (consulté en ).
- Six 1934, p. 537.
- Zins 1998, p. 48.
- Zins 1998, p. 276.
- Zins 1998, p. 66.
- Zins 1998, p. 77.
- Zins 1998, p. 78 à 83 ; carte de la bataille.
- Zins 1998, p. 86 à 89.
- Six 1934, p. 537 et 538.
- Six 1934, p. 538.
- Alfred Demersay, « Gudin (Pierre-César) », dans Biographie universelle, ancienne et moderne, t. 18, Paris, A. T. Desplaces, , p. 29.
Bibliographie
- Georges Six (préf. commandant André Lasseray), Dictionnaire biographique des généraux et amiraux français de la Révolution et de l'Empire, t. 1, Paris, Georges Saffroy Éditeur, (lire en ligne).
- Ronald Zins (préf. Jean Tulard), 1814 : L'armée de Lyon, ultime espoir de Napoléon, Neuville-sur-Saône, Horace Cardon, , 351 p. (ISBN 2-913020-00-3).
Liens externes
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