Pierre Landais
Pierre Landais, né en 1430 à Vitré et mort le à Nantes, trésorier et receveur de Bretagne de 1460 à 1485, est le principal conseiller du duc François II de Bretagne, qui le laisse gouverner le duché de Bretagne.

Trésorier général Duché de Bretagne |
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Propriétaire de |
Château de Lucinière, château de Briord, hôtel de Briord (d), château de la Gascherie, château du Bois-Cornillé, château de la Houssinière |
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Biographie
Pierre Landais est l'enfant de riches drapiers de Vitré, Jamet Landais et Perrine, dame du Bois Cornillé. Il entre au service du duc comme valet de garde-robe de Bretagne, puis devient trésorier et receveur général de Bretagne. Il encourage la bourgeoisie, l'imprimerie et les lettres car c'est avant tout un de ces bourgeois enrichis dans le commerce, expérimentés et ambitieux, que l'on voyait alors souvent s'élever dans la faveur des princes. En 1460, il crée à Nantes l'université de Bretagne. En 1477, il fait arrêter son rival Guillaume Chauvin, chancelier. Anobli, il deviendra propriétaire d'hôtels urbains à Nantes et Rennes, ainsi que de trois seigneuries majeures (châtellenies) et de plusieurs manoir à Vitré, Val-d'Izé et Béganne[1].
Tout-puissant de 1481 à 1485, il s'efforce de défendre l'indépendance du duché contre les manœuvres du roi de France, et tente de marier Anne de Bretagne au duc d'Orléans. Il fait transférer Guillaume Chauvin au cachot en 1481. Celui-ci meurt le du manque de nourriture et de mauvais traitements, ce qui provoque un coup d'État contre Pierre Landais le , mené par une partie de la noblesse acquise aux intérêts français. Il est accusé de concussion et de la mort de Guillaume Chauvin. Jugé et condamné, Pierre Landais est pendu le dans la prairie-au-Duc sur l'île homonyme à Nantes, au gibet qu'il avait lui-même fait construire quelques années auparavant. Ce gibet à quatre piliers dit la « carrée de Blesse » subsistera jusqu'au XVIIIe siècle[2]. Cette exécution affaiblira le pouvoir du duc François II.
« Abandonné d'un souverain auquel il avait voué une fidélité que le cynisme de ses ennemis avait vainement essayé de mettre en doute, le vitréen demeura calme devant les affronts, et marcha au supplice après avoir mis en ordre les affaires de sa conscience. Il restera le défenseur, non pas irréprochable, mais courageux, de cette nationalité bretonne, dont il emportait dans la tombe la dernière espérance[3]. »
Il avait fait reconstruire pour sa mère un manoir, le château du Bois-Cornillé, situé à Val-d'Izé, près de Vitré.
- Le manoir de la Greurie à Vitré où vécut Pierre Landais (lithographie d'Albert Robida, publiée dans La Vieille France, Bretagne, 1890)[4].).
Postérité
Pierre Landais avait épousé Jeanne de Moussy, dame de Briord, qui lui donne une fille :
- Françoise épouse d'Arthur de Lesperviez (Arthur L'Epervier), seigneur de la Béraudière, de La Bouvardière, de La Gascherie et de L'Epine-Gaudin, chambellan du duc de Bretagne (1487), capitaine de Nantes (1488-1489) et Grand veneur de Bretagne (1488-1508). Elle est l'arrière grand-mère de François de La Noüe, dit Bras de fer.
Hommages
- Une rue de Nantes a été baptisé en sa mémoire sur l'île de Nantes, non loin du lieu de son exécution.
- Une place a été nommée en son hommage à Rennes entre le mail François-Mitterrand et le quai Saint-Cyr.
- Boulevard Pierre-Landais, à Vitré.
- Rue Pierre-Landais à La Chapelle-sur-Erdre où il fit reconstruire le château de la Gascherie.
- Rue Pierre Landais à Caudan.
Notes et références
- Douard et Kerhervé 2021, p. 55.
- Paul de Berthou, « Clisson et ses monuments » [PDF], 1910 (supplément 1913) (consulté le ), p. 4.
- Édouard Frain, Une terre, ses possesseurs catholiques et protestants, de 1200 à 1600 : pour faire suite aux «Familles de Vitré», J. Plihon, Rennes, 1879, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54086453/f21.image.r=Vitr%C3%A9.langFR
- Christel Douard et Jean Kerhervé, Manoirs : Une histoire en Bretagne, Châteaulin, Locus Solus, , 215 p. (ISBN 978-2-36833-338-9), p. 53.
Voir aussi
Sources
- Georges Minois, Anne de Bretagne, Fayard Paris, 1999.
Articles connexes
- Olivier Baud, qui fut son trésorier des guerres
Liens externes
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