Pierre Redon

Pierre Redon constitue une œuvre dont les préoccupations sont écologiques et anthropologiques et utilise une diversité de médiums. Il navigue entre la création sonore, la réalisation de films, des recherches anthropologiques et sociologiques^{[réf. nécessaire]}, la pratique du documentaire, la photographie, l’art textile, la cartographie et l’édition.

De 1995 à 1999, il étudie la composition musicale et la guitare, et collabore avec de nombreux musiciens de la scène de la musique électronique et expérimentale^{[réf. souhaitée]}. Sa pratique est tout d’abord tournée vers la musique improvisée et la musique noise.

En 1999 Il fonde le collectif d’artistes l’Oreille Électronique où il mène des travaux de recherches dans des œuvres transdisciplinaires avec les autres membres du collectif et des invités (Luc Ex (de), Keith Rowe, etc.). Ils travaillent alors à la réalisation d’un corpus de commandes sur de la poésie sonore, poésie action, autour des œuvres de Raoul Hausmann par le musée d’art contemporain de Rochechouart ou de William Burroughs. De 2000 à 2004, il participe à la fois en tant qu’artiste mais également comme producteur et responsable du label du collectif.

À partir de 2003, par la pratique du Field Recording (en), le son dans le paysage est un axe central de son art et il met en jeu la relation au paysage qu’il définit, lors d'une conférence donnée aux Beaux-arts de Paris^{[réf. nécessaire]}[1], comme une lisière : un état de conscience d’une relation sensible à l’environnement. Son travail s’ouvre à des installations plastiques, des travaux graphiques, au documentaire, à l’image, et la marche s’y intègre progressivement comme approche sensible des lieux par le corps.

En 2006, il écrit un projet en trois volets sur les espaces montagnards dans lequel les territoires se dévoilent par la marche. Miage un film produit par Pyramide Production, co-réalisé avec Edmond Carrère sur les mutations sociales et la crise identitaire liée au développement de l’industrie du tourisme dans une vallée alpine. La première Marche Sonore au Markstein soutenue par le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges et Weleda autour de la disparition de l’arnica dans cette zone de moyenne montagne. Le troisième volet étant une création inachevée sur l’imaginaire et l’écologie en Transcaucasie autour du mythe de Prométhée.

Pierre Redon est notamment créateur des Marches Sonores [2], un projet hybride, qui tisse la parole des habitants, le son et la cartographie. Le marcheur muni d’un baladeur sonore va vivre une nouvelle expérience des lieux ainsi augmentés par la présence accompagnante de l’œuvre. Cette forme artistique a été conçue et mise en place pour la première fois au Markstein dans les Vosges avec des partenaires soucieux d’expérimenter de nouveaux processus constructeurs d’esthétique et de questions environnementales. Les cartes accompagnant les Marches Sonores [3] se distinguent par leur capacité à remettre en cause nos habitudes d’orientation, mais donne également par le travail visuel une représentation sensible et critique du territoire.

En 2016, il inaugure une œuvre monumentale s’échelonnant sur cinq années de création. Les Sons des Confins [4]^,[5] constitue une série de 8 Marches Sonores sur plus de 600km des sources de la Vienne, en suivant le cours de cette rivière, jusqu’à l’estuaire du fleuve la Loire. Cette création s’inscrit dans le cadre de la Commande Publique Artistique du Ministère de la Culture et de la communication en France avec de nombreux partenaires associés. Cette commande ressort comme un projet exemplaire auprès de la commission du C.N.A.P. (Centre National pour les Arts Plastiques) en proposant un nouveau regard sur l'art dans l'espace public [6] avec une œuvre d’art sonore et immatérielle [7]. Ces partenaires ont ainsi souhaité initier la conception d’un œuvre ayant pour but d’expérimenter de nouveaux processus esthétiques autour des questions environnementales. L'ouvrage qui en résulte est accompagné d'un texte du critique d'art et essayiste Christophe Domino [8]^,[9].

Alors qu’il a déjà réalisé quinze Marche Sonore en France, ses recherches durant cette période sont tournées vers l’anthropologie et l’écologie qu’il utilise comme processus créatif basé sur l’interaction. Dans ses conférences il met en avant une approche qui dissocie l’écologie humaine effective -la relation concrète au milieu - de l’écologie culturelle - la capacité à conceptualiser la vie dans le milieu- pour mener ses investigations de terrain. Cette perception de l'écologie se détache des problématiques environnementales d'autres courants de pensées de cette époque pour une nouvelle perception qu'il définit comme une Anthropologie du Sensible. De 2007 à 2016, il est invité à donner des conférences sur ces thématiques dans les milieux universitaires comme le LADYSS (Laboratoire Dynamique Sociales et Recomposition des Espaces), le CDMC (Centre de Documentation de la Musique Contemporaine), Beaux-Arts de Paris, l’École Nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand (ENSACF) et de Saint- Étienne (ENSASE), à l'école nationale supérieure de la nature et du paysage (ENSNP), l'École supérieure des beaux-arts du Mans (ESBAM) (avec le département de design sonore), ou à l'École Nationale Supérieure d’Art de Limoges (ENSA).

En 2004 il fonde le Studio Multimédia Les Sœurs Grées qui joue le rôle d’un laboratoire de recherche et de création œuvrant au développement et à la promotion de projets transdisciplinaires et innovants.

De 2007 à 2011 il dirige également la résidence d’artistes «La Pommerie» sur le plateau de Millevaches où il met en place une programmation artistique autour de l’art sonore et un événement annuel “Les Rencontres art & Écologie” invitant à un moment d’échange entre artistes, universitaire et le public.

Son travail sur l’hypnose et le soin, initié dans la Marche Sonore, Lichen, corps genre et sexualité en 2015, commandée par la ville de Reims avec l’activiste Intersexe Hida Viloria, lui ouvre de nouvelles voies dans son approche du documentaire, de l’écologie et du son.

Il développe la création d'une musique organique et instinctive qui combine de multiples approches de composition avec des musiciens venus de tous les horizons musicaux : écriture graphique, improvisation, communication orale, techniques instrumentales ou électroacoustiques.

Tülü de Pierre Redon au C.I.A.P. de l'Île de Vassivière.

On retrouve cette approche dans la partie musicale de l’œuvre Tülü [10]. Pierre Redon montre dans cette œuvre sonore, textile et participative que pour lui le son n’est déjà plus musique, mais constitue une expérience corporelle transcendantale. Dans cette œuvre, le son prélude ainsi au rituel participatif qui invite le public à faire don d’une mèche de cheveux et d’un dessin sur la thématique de la naissance, pour « tisser la mémoire de l’humanité dans un tapis de cheveux ». Cette œuvre a été présentée en Chine au MCAM (Ming Contemporary art Museum) à Shanghai et en Amérique du Sud au Teatro Jorge Eliécer Gaitán, au Museo de Trajes à Bogota et au Cementerio Museo San Pedro à Medellín (es).

De 2001 à 2020 il travaille à la création d’une œuvre nommée « 9 » Le Son et le Soin [11] dans laquelle il met en avant les relations du corps avec le son et son travail sur les mémoires transgénérationnelles. Il y questionne les relations qu’entretiennent la magie et la science en organisant un séminaire avec les médecins psychiatres du Centre hospitalier de Cadillac : « Quand les Magiciens rencontrent les Scientifiques ».[12] Ce projet réalisé par Pierre Redon fait aujourd'hui controverse, une alerte fut effectuée en janvier 2020 par la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaire), ce soupçon de dérive sectaire mettra fin au partenariat et à l'intervention prévue notamment entre le lycée Delphine Gay à Bourganeuf et Pierre Redon.[13]

En juin 2020, le centre hospitalier de Cadillac porte plainte contre l'artiste et son association Les Sœurs Grées pour pratique illégale de la médecine[14]. Le centre hospitalier est alors débouté par le juge des référés du tribunal administratif de Bordeaux pour accusation infondée.

L’œuvre de Pierre Redon ainsi que son travail sur la magie, le chamanisme, les rituels, se constitue d'après un corpus de rencontres et de collectages documentaire dans le monde entier. Il propose des cérémonies, des rituels ou des séances d'hypnose, en transformant, dans le champ de l'art, la notion de public en participant. De cette manière il peut se rapprocher des fonctions de magicien et de chaman tel que le définit Lévi-Strauss dans La Pensée Sauvage, pour former un corpus artistique dans le champ de l'art relationnel.

• 2020
  • Tülü pour Orgue, Nouvelle création à l’Église Notre Dame des Neiges à l’Alpe d’Huez (Isère).
  • « 9 » Le Son et Le Soin, Bourganeuf (Creuse) espace Confluence. Avec l’Ensemble « 9 » musiciens Internationaux Japonais, Mongoles, Chinois.
• 2019
  • « Lichen » Voyage au Tambour Festival Mos Espa - Genève
  • «Tülü Chine » Concerts & rituels, McaM (Ming Contemporary Art Museum) dans le cadre du festival « croisements » de l’Institut Français à Shanghai.
  • « 9 » le Son et le Soin, « Quand les Magiciens rencontrent les Scientifiques » Bordeaux (Gironde), Halle des Chartrons en partenariat avec le Centre Hospitalier psychiatrique de Cadillac, avec l’Ensemble « 9 », musiciens Internationaux Japonais, Mongoles, Chinois.
  • France Musique, Émission « Tapage nocturne reçoit Pierre Redon »
• 2018
  • « 9 » le Son et le Soin, résidence de création à la Maison Maria Casarès à Alloue (Charente), « Le son dans la constellation familiale ».
  • Marche Sonore, Les Sons des Confins, « Hypnosis » from the Sounds from Beyond - Shanghai - Chine en Partenariat avec l’école Off-shore de l'École nationale supérieure d’art de Nancy dirigée par Paul Devautour à Shanghai.
• 2017
  • Tournée Tülü en Colombie, 3 expositions et 10 concerts en partenariat avec le Musée des costumes de Bogota, le théâtre Jorge Elierce Gaitan et le Musée Cimetière San Pedro à Medellin.
• 2016
  • Art Sonore en Guyane, évènement au fort Diamant de Cayenne avec Marche Sonore et Voyage au tambour. Soutenu par la DAC et la CT de Guyane.
• 2011 – 2016
  • Marche Sonore Les Sons des Confins. 8 Marches Sonores des sources de la Vienne à l’estuaire de la Loire. À l’initiative de la Communauté de communes du Plateau de Gentioux (devenue Creuse Grand Sud en 2014), Les Sons des Confins est une œuvre conçue par Pierre Redon et produite par Quartier Rouge et Les Sœurs Grées en partenariat avec la FRMJC Poitou- Charentes et la MJC21. Le Coffret est publié aux éditions Loco – Paris. Avec le soutien de : L’État, ministère de la Culture et de la Communication, dans le cadre du dispositif du soutien à la commande la commande publique, Plan Loire Grandeur Nature et l’Union Européenne « L’Europe s’engage dans le bassin de la Loire avec le Fonds européen de développement régional », La Région Aquitaine Limousin Poitou-Charentes. Et la participation de : La Communauté de Communes de Bugeat-Sornac (soutenue pour ce projet par le Parc naturel régional de Millevaches en Limousin et le conseil départemental de la Corrèze), Ville de Lussac-les- Châteaux, Commune de Civaux, Ville des Ponts-de-Cé, Ville de Rezé, le Voyage à Nantes.
• 2012 - 2013
  • Tülü création sonore et cartographie participative en partenariat avec la fondation La Borie en Limousin, le CIAP de Vassivière et K2 Izmir.
  • Marche Sonore - Lichen « Corps, genre et sexualité » commande de la Ville de Reims au sein du développement de la friche artistique. En collaboration avec l’activiste intersexe américaine Hida Viloria.
  • Interview dans l’atelier du son de Thomas Baumgartner sur France Culture et dans Tapage Nocturne de Bruno Letort sur France Musique.
• 2011
  • Table ronde art-son-territoires. Journée thématique organisée par le Musée de l’Abbaye et le Parc Naturel du Haut-Jura.
  • Conférence sur les Marches Sonores à Paris. Journées d’études « Pour une anthropologie des milieux sonores » organisées par le collectif Milson aux Beaux-Arts de Paris et au Musée du Quai Branly.
• 2010
  • Conférence au parc de Bercy (Paris) - cycle création musicale et jardins #2 proposé par le CDMC (Centre de Documentation sur la Musique Contemporaine)
  • Projection Miage et atelier son dans le cadre du festival Doc’ouest à Pléneuf-Val-André (Côtes-d'Armor) -Ateliers territoire, cartographie & son en partenariat avec le C.I.M. de Bar le Duc (Meuse) et l’École Nationale Supérieure d’Art de Limoges/Aubusson (Haute-Vienne)
  • Conférences / Au-delà du paysage, Marches Sonores : l’écologie humaine comme trame du sensible. École Nationale Supérieure d’Art de Limoges/Aubusson (Haute-Vienne)
  • Ondes du Monde, Miage, Territoires sonores de l'écologie.
• 2009
  • Conférences : Au-delà du paysage. Marches Sonores : l’écologie humaine comme trame du sensible. Université de Nanterre (Paris) au L.A.D.Y.S.S. organisé par Nathalie Blanc et École nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)
• 2008
  • Conférences sur Les Marches Sonores.Abbaye de Maubuisson, Le centre du son, centre culturel de Terrasson.
• 2007
  • Deep Inside - Installation en collaboration avec le plasticien sonore François Martig Production : résidence à la Pommerie.
  • Installation sonore et documentaire autour de Par les Villages de Peter Handke Production : Traverses et les Maynats, à Bagnère-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées-fr)
• 2006
  • Installation sonore et documentaire Autour de la Carrière de Campam (Hautes-Pyrénées) avec Edmond Carrère, Jean De Boysson et Alexandre Kittel
• 2005
  • Conférence sur les musiques paysagères Festival Musique Inventive d’Annecy
  • Structure I (sculpture Sonore) pour le festival Jazz à Luz (Hautes-Pyrénées)
  • Concert solo & accompagnement du spectacle de Christine Quoiraud - Point Ephémère - Paris
  • Le ça, concert avec Jef Sicard, Fabien Bourdier et Miguel Arcos au Jardins des Voluptés - Paris
• 2004
  • Spéléologie. Concert avec Fabien Bourdier et Marc Guillerot au Centre d’art Contemporain de Meymac.
  • Structure I. Spectacle et travail pédagogique au C.C.B. à Lisbonne (Centre Culturel de Belém) – Portugal.
• 2003
  • Concert avec Etsuko Chida (Koto, voix - Japon). Festival Co-lab - Teatro Aberto Porto, Portugal
  • Résidence avec Etsuko Chida (Koto, voix - Japon) - La Pommerie (Corrèze-Fr)
  • Résidence avec le bassiste hollandais Luc Ex. C.C.M. Jean Gagnant à Limoges & La Maroquinerie - Paris
• 2002
  • Concert solo - Festival Plein les Sens / Jazz à Mulhouse.
  • Structure I - Avec le performeur Marc Guillerot et le sculpteur Jean-Pierre Valette. Festival des arts de la rue Urbaka – Limoges.
• 2001
  • Strobofix. Création avec Marc Guillerot, Jllj’s reeds, Pierre Lasternas, MA-DSR et VJ Telmat autour de l’œuvre de W.S. Burroughs / C.C.M. John Lennon – Limoges.
  • Concert avec Marc Guillerot et Toy.bizarre pour Apo 33 au Pannonica à Nantes.

www.marchesonore.com/

www.sonetsoin.com/

www.pierreredon.com

www.lessonsdesconfins.com

https://www.youtube.com/channel/UCHAaQd1ThocTjxWfok2U1hg

https://music.apple.com/fr/artist/pierre-redon/361706027

https://open.spotify.com/artist/7Cv59G81tppvnzeKXW2Z63?si=-al6xl39QkyUj2EcXWsxxg

https://www.deezer.com/en/artist/6508441

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