Pierre de Navarre
Pierre de Navarre (Évreux, – Sancerre, ), comte de Mortain, était le fils puîné de Charles II, roi de Navarre et comte d'Évreux (dit Charles le Mauvais), et de Jeanne de France (1343-1373).
Pierre de Navarre | ||
Statue de Pierre de Navarre (musée du Louvre). | ||
Autres noms | Pierre de Mortain | |
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Titre | Comte de Mortain (1376 - † 1412) |
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Autre titre | Pair de France | |
Prédécesseur | Charles II de Navarre | |
Successeur | Louis de Guyenne | |
Suzerains | Roi de France | |
Biographie | ||
Dynastie | Maison d'Évreux | |
Naissance | Évreux, Normandie |
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Décès | Sancerre |
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Père | Charles II de Navarre | |
Mère | Jeanne de France | |
Conjoint | Catherine d'Alençon | |
Généalogie
- Sa mère Jeanne de France (1343-1373) est la fille du roi de France Jean le Bon.
- Son père le roi Charles II est le fils de Philippe d'Évreux et de Jeanne II de Navarre, fille du roi Louis X le Hutin.
Le royaume de Navarre, qui ne pratiquait pas la loi salique, était entré dans la maison de France en 1284 par Jeanne Ire de Navarre, épouse de Philippe le Bel. Celui-ci le premier monta sur le trône avec le titre de roi de France et de Navarre. Sa petite-fille, Jeanne (la future Jeanne II de Navarre), privée de la couronne de France par le truchement de la loi salique, garda du moins la Navarre, qu'elle porta par son mariage dans la maison d'Évreux.
Biographie
Pierre de Navarre alias Pierre de Mortain naquit à Évreux le . Laissé à la cour de France (en gage d'une possible politique de réconciliation entre son père et le roi Charles V), il fut élevé avec le futur roi Charles VI, dont il devint l'inséparable compagnon. Il porta le titre — et en exerçait le pouvoir effectif confié aux officiers de sa cour — de comte de Mortain dès 1376-1377 (qu'il semble abandonner cependant temporairement entre 1378 et 1401) et de lieutenant de toutes les terres du roi de Navarre son père au royaume de France ; ce comté (saisi en 1378 et réuni à la couronne) sera érigé pour lui en comté-pairie par Charles VI, le . Par ailleurs l'Armorial de la Cour Amoureuse, créé le , exhibe ses armes à cette époque et qualifie leur titulaire de « Pierre filz de Roy de Navarre / Conte de Mortaing »[1]. À la même époque, son frère aîné dit le Noble, devenu roi de Navarre depuis 1387, renonce par un traité conclu définitivement en 1404, au comté d'Évreux (qui fut réuni à la couronne), ainsi qu'à ses prétentions sur la Brie et la Champagne et reçut en compensation le comté de Nemours érigé pour lui en duché-pairie, une pension de 12 000 livres et une indemnité de 200 000 écus. Pierre de Navarre, se qualifiant encore fils de roi de Navarre et comte de Mortain, souscrira à cette convention en y apposant son grand sceau équestre, le [2]. Jadis comte de Mortain chargé en outre des affaires de son père, il sera désormais comte-pair de France et lieutenant au royaume de France des terres du roi de Navarre son frère.[3].
Il épouse en 1411 Catherine d'Alençon (1380-1462), fille de Pierre II d'Alençon, comte d'Alençon, de Chartres et du Perche, époux de Marie Chamaillard, vicomtesse héritière de Beaumont-le-Vicomte, dame de Saosnois, et sœur aînée du duc Jean Ier d'Alençon.
Pierre de Navarre, mort le à Sancerre, au retour du siège de Bourges où il avait accompagné le roi Charles VI, laissa sa toute jeune veuve sans enfants. Celle-ci se remarie le à Louis « duc de Bavière, frère de la Royne Isabel de France ».
Héraldique
- Pierre de Navarre a utilisé au cours de sa vie au moins quatre sceaux différents, mais son blason ne subit essentiellement qu'une seule modification. Elle concerne la brisure de son écu (écartelé aux 1 et 4 de Navarre, aux 2 et 3 semé de France à la bande componée, qui est d'Évreux) : engrelée pendant sa jeunesse, en 1376 et 1377, elle sera modifiée sur ses sceaux à partir de 1384 en bordure pleine, ou bordure simple d'argent sur le tout assurément à partir de 1401, comme nous la rencontrons alors sur ses actes, l'Armorial de la cour Amoureuse, sur les vitraux de la cathédrale d'Évreux ou sur le surcot de son gisant déposé au Louvre.
Dès cette époque ses armes se définissent ainsi : « aux 1 et 4 de gueules au rais d'escarboucle pommeté, besanté et fermé, d'or (qui est de Navarre), aux deux et trois semé de France ancien à la bande componée d'argent et de gueules (qui est d'Évreux), à la bordure d'argent sur le tout ».
Ascendance
16. Philippe III de France | ||||||||||||||||
8. Louis de France | ||||||||||||||||
17. Marie de Brabant | ||||||||||||||||
4. Philippe III de Navarre | ||||||||||||||||
18. Philippe d'Artois | ||||||||||||||||
9. Marguerite d'Artois | ||||||||||||||||
19. Blanche de Bretagne | ||||||||||||||||
2. Charles II de Navarre | ||||||||||||||||
20. Philippe IV de France | ||||||||||||||||
10. Louis X de France | ||||||||||||||||
21. Jeanne Ire de Navarre | ||||||||||||||||
5. Jeanne II de Navarre | ||||||||||||||||
22. Robert II de Bourgogne | ||||||||||||||||
11. Marguerite de Bourgogne | ||||||||||||||||
23. Agnès de France | ||||||||||||||||
1. Pierre de Navarre | ||||||||||||||||
24. Charles de Valois | ||||||||||||||||
12. Philippe VI de France | ||||||||||||||||
25. Marguerite d'Anjou | ||||||||||||||||
6. Jean II de France | ||||||||||||||||
26. Robert II de Bourgogne | ||||||||||||||||
13. Jeanne de Bourgogne | ||||||||||||||||
27. Agnès de France | ||||||||||||||||
3. Jeanne de France | ||||||||||||||||
28. Henri VII du Saint-Empire | ||||||||||||||||
14. Jean Ier de Bohême | ||||||||||||||||
29. Marguerite de Brabant | ||||||||||||||||
7. Bonne de Luxembourg | ||||||||||||||||
30. Venceslas II de Bohême | ||||||||||||||||
15. Élisabeth de Bohême | ||||||||||||||||
31. Judith de Habsbourg | ||||||||||||||||
Annexes
Bibliographie
- Jürgen Klötgen, « Un précieux document inédit de Pierre de Navarre (1377) », dans : Revue Historique et Archéologique du Maine, Le Mans 1996, tome CXLVII,p.297-304 (ill.) ; voir aussi : Revue Historique et Archéologique du Maine 1875-2000, édition numérique en mode image et texte, DVD/CD-ROM, Société historique et archéologique du Maine, Le Mans, 2006.
- Jean-Bernard de Vaivre, « Les armoiries de Pierre de Mortain », Bulletin monumental, tome 131, n°1, 1973, p. 29-40. DOI:10.3406/bulmo.1973.5204
- Jean-Bernard de Vaivre, « Les armoiries de Pierre de Mortain. Erratum et addendum », Bulletin monumental, 1973, vol. 131, no 2, p. 161-162.
Notes et références
- Voir aussi sur ces points : J.B. de Vaivre, « Les armoiries de Pierre de Mortain », dans Bull. Mon. t. 131, Paris, 1973, p. 29-40 ; ainsi que : Père Anselme, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs […], Paris, 1736, t. I in-fol. p. 286 ; confirmé par Arch. nat. K 53 n° 41 et K 54 n° 1.
- Arch. nat. J 619 n° 16.
- En 1377, il se qualifie ainsi : « Pierres de Navarres, Conte de Mortaing, lieutenant de mon tresredoubté seigneur et père le Roy de Navarre en ses terres du Royaume de France », dans Jürgen Klötgen, ibidem, p. 303.
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