Grassette commune

Pinguicula vulgaris

La Grassette commune (Pinguicula vulgaris) est une plante herbacée vivace de la famille des Lentibulariacées appartenant au genre Pinguicula. C'est une plante carnivore commune. Elle possède sur ses feuilles des très petits poils collant des insectes (moucherons ...). Elle peut replier légèrement ses feuilles afin d'augmenter le contact avec les proies.

Répartition

Elle est largement répandue dans l'hémisphère nord, Eurasie et Amérique. On la trouve essentiellement en altitude, où les sols sont recouverts de neige en hiver. Elle préfère les sols acides des tourbières, mais on la retrouve aussi sur des prairies alcalines[1].

Plusieurs sous-espèce sont parfois reconnues dont :

  • Pinguicula vulgaris subsp. vulgaris
  • Pinguicula vulgaris subsp. macroceras (Pall. ex Link) Calder & Roy L. Taylor, 1965, issue d'Amérique du Nord[2].
  • Pinguicula vulgaris subsp. bicolor (Woł.) Á. Löve & D. Löve, 1961[3]

Description

En été, Pinguicula vulgaris présente une forme de rosette d'une dizaine de centimètres de diamètre. Les feuilles sont étroites, aplaties ou à bords recourbées en fonction du milieu. Sa couleur vert clair peut parfois prendre des teintes rouges. Les fleurs sont violettes, isolées au bout d'un pédicelle de 10 cm. Chaque fleur se compose de 5 pétales violets soudés entre eux, et un petit éperon de 1-2 cm prolonge la fleur sur l'arrière. À la base de la rosette se dégagent quelques racines destinées à s'ancrer au sol[1].

Notons aussi que la plante entière, à l’exception des pétales, est recouverte de glandes collantes destinées à piéger de petits insectes[1].

En hiver, la plante prend la forme d'un bourgeon de 1 cm environ, formé de petites feuilles en écailles très rapprochées. Cette forme lui permet de résister au températures basses. C'est donc une plante hémicryptophyte[1].

Les fleurs de la Grassette commune peuvent être parasitées par un champignon nommé Microbotryum pinguiculae qui induit le charbon des anthères, une maladie cryptogamique où le champignon prend le contrôle des anthères afin d'utiliser les pollinisateurs pour ses propres besoins reproductifs[4].

Plante carnivore

Le fonctionnement du piège de Pinguicula vulgaris est relativement simple. Il s'agit d'un piège type "papier-mouche", collant. Des glandes en forme de poils (glandes pédicelles) produisent un mucilage collant et odorant, attirant de petits moucherons. La plante détecte ses proies par les substances qu'ils produisent (urée...). Ce signal va alors activer les glandes digestives (sessiles) bien plus aplaties sur la feuille. Ces dernières libèrent un liquide digestif qui digérera la proie. Il existe aussi une seconde réponse à la détection de proie : lorsque celle-ci est de taille plus grande, les bords des feuilles peuvent s'enrouler afin d'augmenter la surface de contact[1].

Au sein des biotopes pauvres en azote, les plantes ayant capturé des proies révèlent une croissance supérieures à 60% par rapport à celles n'en ayant pas à digérer. Cependant, l'efficacité de ces pièges est à relativiser : peu de proies de grandes tailles sont piègées et de nombreux moucherons sont dérobées par des oportunistes tels que les fourmis, araignées ou reptiles[5].

Pinguicula vulgaris est également capable de digérer le pollen. Jusqu'à 50% des protéines absorbées peut provenir de pollen transporté par le vent[5].

Références

  1. W.Bathlott, R.Seine, S.Porembski et I.Theisen (trad. de l'allemand), Plantes carnivores, biologie et culture, Paris, Editions Belin, , 249 p. (ISBN 978-2-7011-4512-9).
  2. Pinguicula vulgaris subsp. macroceras (Pall. ex Link) Calder & Roy L. Taylor, 1965 sur Tropicos
  3. Pinguicula vulgaris subsp. bicolor (Woł.) Á. Löve & D. Löve, 1961 sur BioLib
  4. (en) Rebekka Ziegler, Matthias Lutz, Jolanta Pi\u0105tek et Marcin Pi\u0105tek, « Dismantling a complex of anther smuts (Microbotryum) on carnivorous plants in the genus Pinguicula », Mycologia, Informa UK Limited, vol. 110, no 2, , p. 361-374 (ISSN 0027-5514, DOI 10.1080/00275514.2018.1451697, lire en ligne).
  5. Margot Spohn et Roland Spohn (trad. de l'allemand), Fleurs et insectes : Découvrir 80 plantes et leurs hôtes, Paris, Delachaux et Niestlé, , 301 p. (ISBN 978-2-603-02419-5 et 2603024191).

Références taxonomiques

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