Place Roger-Salengro (Nantes)

La place Roger-Salengro est une place située dans le centre-ville de Nantes, en France.

Pour les articles homonymes, voir Place Roger-Salengro.

Place Roger-Salengro

La place Roger-Salengro : entrée principale de l'hôtel de préfecture de la Loire-Atlantique.
Situation
Coordonnées 47° 13′ 13″ nord, 1° 33′ 09″ ouest
Pays France
Région Pays de la Loire
Ville Nantes
Quartier(s) Centre-ville
Morphologie
Type Place
Forme Rectangle
Histoire
Création Fin XVIIIe siècle
Anciens noms Place de la Chambre-des-comptes
Place du Département
Place de la Préfecture
Monuments Hôtel de préfecture de la Loire-Atlantique
Géolocalisation sur la carte : Nantes
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique

Présentation

Cette place rectangulaire est bordée au nord par l'hôtel de préfecture de la Loire-Atlantique, en fonction duquel elle est articulée. Perpendiculairement à la façade de celui-ci, et dans le prolongement de l'axe de symétrie de la place, s'ouvre vers le sud-est la rue du Roi-Albert, qui mène à la place Saint-Pierre. Dans l'axe longeant la grille de la préfecture, la place est desservie par la rue Maurice-Duval au sud-ouest, et la rue d'Argentré. Du sud-sud-ouest débouche la rue d'Aguesseau, une impasse vers l'est permettant la symétrie. L'esplanade présente deux rectangles plantés d'arbres placés de part et d'autre de l'axe de symétrie, tandis le reste de sa surface est entièrement pavée. La place est ouverte à la circulation automobile.

Dénomination

Le lieu, appelé « place de la Chambre-des-comptes », est baptisé, après 1792, « place du Département », puis « place de la Préfecture »[1].

La place porte son nom actuel en hommage à Roger Salengro (1890-1936), homme politique socialiste français, ministre de l'Intérieur du Front populaire, dont le suicide provoqué par une campagne de calomnie a suscité en France une grande émotion ; de nombreux lieux publics français lui sont dédiés.

Historique

Lorsque l'hôtel de la chambre des comptes de Bretagne est bâti, à partir de 1515[2], une esplanade est aménagée devant sa façade sud. Le bâtiment tombant en ruine, une nouvelle Chambre des comptes est projetée. En 1755, l'architecte Pierre Vigné de Vigny dessine, le premier, une place devant l'édifice envisagé. Il propose une place en hémicycle desservie par deux rues : vers l'est, une voie très courte barrée par le mur d'enceinte au niveau de la tour du Papergault. À l'ouest, la « rue de la chambre des comptes », menant à la place du Port-Communeau[3].

Le successeur de Vigné de Vigny, Jean-Baptiste Ceineray, profitant de la destruction des remparts, dessine, en 1761, une version plus ambitieuse de l'esplanade, destinée à mettre en valeur le bâtiment de la Chambre des comptes. Il choisit alors une forme carrée. Il projette trois rues, deux obliques et symétriques vers l'est et vers l'ouest, et une rue d'une largeur inhabituelle de 14 mètres (à comparer aux 9 mètres pour les autres rue les plus larges). Cette voie, perpendiculaire à la Chambre des comptes, rejoint la cathédrale, est baptisée rue Royale[1].

Ceineray conçoit la place comme une place « royale ». En 1763 il modifie son plan, reprend l'idée d'un hémicycle au niveau de la rue Royale. Il projette l'érection d'une statue du roi de France au centre de l'esplanade. Par deux fois, en 1766 et 1769, il modifie le plan de la place, qui vient alors au ras de la façade de la Chambre des comptes, achevée en 1783[1].

En 1781, c'est Mathurin Crucy, successeur de Ceineray comme architecte de la ville, qui définit les règles de construction des immeubles autour de la place. Elle n'est aménagée dans sa forme définitive qu'en 1786. La construction des maisons autour de la place et le long de la rue Royale est lente, le quartier peinant à être attirant pour les opérations immobilières. Le pavage de la place est achevé en 1788[1].

An l'an VIII du calendrier révolutionnaire (mars-), Crucy propose d'utiliser le tombeau de François II de Bretagne pour décorer une colonne commémorative installée au centre de la place de la Chambre des comptes de Bretagne, devenue place de la Préfecture. Le projet, présenté à Lucien Bonaparte, est rejeté par celui-ci[4].

Architecture et bâtiments remarquables

Sur les bâtiments autour de la place, les ouvertures du rez-de-chaussée et de l'entresol se présentent sous forme de baies à plate-bande[5].

L'hôtel de préfecture de la Loire-Atlantique est inscrit aux titre des monuments historique[6]

Dans les arts

La place sert de décor pour une scène du film Cessez-le-feu d'Emmanuel Courcol, sorti en 2017[7].

Notes et références

  1. Lelièvre 1988, p. 121
  2. Lelièvre 1988, p. 205
  3. Lelièvre 1988, p. 57
  4. Lelièvre 1988, p. 180
  5. Lelièvre 1988, p. 247
  6. « Préfecture », notice no PA00108758, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 26 mars 2011.
  7. « Cessez le feu », sur film France, Commission nationale du film France (consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Lelièvre, Nantes au XVIIIe siècle : urbanisme et architecture, Paris, Éditions Picard, coll. « Architectures », , 295 p. (ISBN 2-7084-0351-6).
  • Stéphane Pajot, Nantes histoire de rues, Les Sables d'Olonne, d'Orbestier, , 215 p. (ISBN 978-2-84238-126-4).

Articles connexes

  • Portail de Nantes
  • Portail de l’architecture et de l’urbanisme
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.