Place Valhubert
La place Valhubert[1] est un carrefour de voies situé entre le quartier du Jardin-des-Plantes du 5e arrondissement de Paris et le quartier de la Salpêtrière dans le 13e arrondissement de Paris, sur la rive gauche (sud) de la Seine.
5e, 13e arrts Place Valhubert
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Situation | ||
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Arrondissements | 5e 13e | |
Quartiers | Jardin-des-Plantes Salpêtrière |
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Début | Quai d'Austerlitz Quai Saint-Bernard |
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Fin | Boulevard de l'Hôpital | |
Morphologie | ||
Forme | Semi-circulaire | |
Historique | ||
Création | 1806 | |
Dénomination | ||
Ancien nom | Place du Général-Valhubert | |
Géocodification | ||
Ville de Paris | 9617 | |
DGI | 9558 | |
Géolocalisation sur la carte : Paris
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Images sur Wikimedia Commons | ||
Situation et accès
La place Valhubert est desservie par les lignes à la station gare d'Austerlitz, par le RER C à la gare de Paris-Austerlitz et par les lignes de bus RATP 24 57 61 63 89 91.
Origine du nom
Cette place porte le nom du général de division Jean-Marie Valhubert (1764-1805), tué à la bataille d'Austerlitz[2].
Historique
Sur les anciens plans de Paris (Félibien, Homann, Roussel, Turgot, Vaugondy, notamment), on voit une ébauche de cette place, alors sans nom, tantôt plus en amont, tantôt plus en aval que son emplacement actuel, qui correspond à la confluence de la Bièvre et de la Seine.
La place actuelle est réalisée, et porte le nom de « place du général-Valhubert », à la suite d'un décret de Napoléon Bonaparte du [3].
La place est construite sur un plan circulaire d'un rayon de 99 mètres pris à partir du centre de la Seine, obligeant ainsi à éloigner de la Seine la clôture et les pavillons d'accueil du Jardin des plantes[2].
Longtemps sans numéro, la place possède une numérotation depuis 1953 : les numéros 1 et 3 sont ceux de l'immeuble de bureaux vendu par la SNCF en 2006 (bâtiment dû à l'architecte Pierre-Louis Renaud, 1819-1897), les numéros 5 et 7 ceux des portails Est du Muséum national d'histoire naturelle.
- « Paris le
- Napoléon, empereur des Français et roi d'Italie, sur le rapport de notre ministre de l'intérieur, nous avons décrété et décrétons ce qui suit[4] :
- Article 1 : Les travaux nécessaires pour établir et améliorer les abords du Jardin des Plantes seront incessamment exécutés.
- Article 2 : Il sera formé une place, terminée en arc de cercle, d'un rayon de quatre-vingt-dix-neuf mètres à partir du parement extérieur de la culée, entre le pont et le Jardin des Plantes. La clôture actuelle du Jardin et les deux pavillons seront rétablis sur la ligne de celle place. Cette place sera nommée « place du Général-Valhubert », en mémoire du général de ce nom tué à Austerlitz.
- Article 3 : Le quai du Mail, qui sera appelé quai du Colonel-Morland, en mémoire du colonel des chasseurs de la Garde de ce nom, tué à Austerlitz, sera porté à une largeur de dix-sept mètres cinquante centimètres. Les murs qui servent de clôture aux jardins dépendant de l'Arsenal seront démolis. Ces jardins seront supprimés, et leur superficie sera plantée d'arbres jusqu'à ce qu'il leur ait été donné une autre destination.
- Article 4 : Il sera formé vis à vis le front du Jardin des Plantes, sur la rive droite, une place terminée en arc de cercle, d'un rayon de cinquante-cinqmètres, dont le centre est pris à vingt-neuf mètres du parement extérieur de la culée. Cette place communiquera, provisoirement, à la rue de Charenton par le cul-de-sac Saint-Claude[5]. Cette place sera nommée place du Colonel-Mazas, en mémoire du colonel du 14e régiment d'infanterie de ligne tué à Austerlitz.
Il sera ultérieurement ouvert une rue de quinze mètres de largeur, en prolongement de l'axe du pont, jusqu'à la grande rue du Faubourg-Saint-Antoine. Cette rue sera appelée rue du Colonel-Lacuée, en mémoire du colonel du 59e régiment d'infanterie de ligne tué au combat de Güntzbourg. - Article 5 : L'alignement du quai de la Rapée, en amont du pont, depuis l'angle de la place projetée, jusqu'à la rue des Chantiers, est fixé par une ligne prolongée sur la façade de la maison du sieur Poncet, n° 11.
Cette portion de quai sera pavée; il sera construit provisoirement un pont de bois sur l'égout de la rue des Chantiers. - Article 6 : Le boulevard de la Porte Saint-Antoine sera prolongé jusqu'à la rivière, au travers de l'emplacement de la Bastille, dans l'alignement de la courtine des fossés, sur vingt-huit mètres de largeur et six cent soixante-dix mètres environ de longueur, à partir de la façade extérieure de l'hôtel de Montbarey. Ce boulevard sera nommé boulevard Bourdon, en mémoire du colonel du 11e régiment de dragons, tué à la Grande Armée. Une grande allée et deux contre-allées formeront ce boulevard. Les plantations en seront exécutées avant le printemps prochain.
- Article 7 : Les maisons et bâtiments connus sous le nom d'hôtel Montbarey et toutes les constructions qui se trouveront dans la prolongation des boulevards, celles situées dans l'emplacement de la Bastille et au pourtour, le bastion servant de magasin à poudre et le demi-bastion à l'extrémité méridionale des fossés, seront démolis sans délai.
- Article 8 : Il sera formé une gare de sûreté dans les fossés de l'Arsenal; elle sera alimentée par une dérivation des eaux de l'Ourcq; elle communiquera à la rivière par des écluses.
Le ministre de l'intérieur nous soumettra, avant le 1er septembre prochain, les projets d'établissement de la gare. Les murs actuels d'escarpe et de contrescarpe seront conservés. - Article 9 : Les terrains et constructions appartenant à des particuliers, compris dans les projets arrêtés par le présent décret, et le terrain nécessaire pour la construction d'un magasin et corps de garde sur le boulevard du Midi, à l'angle de la place projetée, seront acquis sur estimation dans les formes ordinaires.
- Article 10 : Il sera prélevé sur les fonds de la commune de Paris, une somme de 450 000 francs pour subvenir aux dépenses détaillées dans le présent décret.
- Article 11 : Nos ministres de l'Intérieur, de la Guerre et des Finances sont chargés de l'exécutiondu présent décret.
Signé : NAPOLÉON »
En 1806, les autorités confièrent au sculpteur Pierre Cartellier la réalisation d'une statue « colossale » en marbre blanc de 4 mètres de hauteur, représentant le général Jean-Marie Valhubert. Il n'est pas sûr que la statue ait été jamais érigée sur la place ; en 1828, le roi Charles X la donna à Avranches, qui l'inaugura en 1832[6].
Le , Louis Bonaparte, président de la République, revint d'un de ses voyages promotionnels de l'Empire commencés le 1er septembre précédent. Il s'agissait de celui qu'il avait effectué dans le Midi. Le premier arc de triomphe qui l'attendait à Paris était dressé place Valhubert, le second était boulevard Bourdon.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- La place Valhubert, qui donne directement sur le pont d'Austerlitz, constitue l'une des entrées principales du Muséum national d'histoire naturelle. Elle dessert notamment la galerie de Paléontologie du Muséum. Le jardin Tino-Rossi, construit le long de la Seine en contrebas, est également accessible depuis cette place.
- Bâtiment des chemins de fer d'Orléans aux nos 1-3.
- Détail de la façade.
- Peinture d'Armand Guillaumin au niveau des quais (actuel jardin Tino-Rossi).
- Plaques en hommage aux morts de la Libération de Paris (1944), le long des grilles du jardin des Plantes
Notes et références
- La place est parfois orthographiée « Walhubert », principalement dans les ouvrages anciens.
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, fac-similé de l'édition de 1844, p. 654.
- F. Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844-1849, p. 39
- Gazette nationale ou Le Moniteur universel, vol. 21, p. 191, 3e colonne.
- Le cul-de-sac Saint-Claude, qui débouchait rue de Bercy, était situé sur l'emplacement de la rue Lacuée devenue une partie de l'avenue Ledru-Rollin.
- Annuaire du département de la Manche, volume 5, 1833, p. 287-291.
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