Planète double
Le terme informel « planète double » est utilisé pour décrire deux planètes très proches l'une de l'autre, avec un axe orbital commun et externe aux deux corps planétaires. Le terme formel est système binaire planétaire ou de planètes (ne pas confondre avec un système solaire à deux planètes). De la même manière, il existe aussi des astéroïdes doubles ainsi que d'autres systèmes de doubles planètes mineures comme (90) Antiope et le couple Pluton-Charon[1],[2].
Contexte
Il y a depuis longtemps un débat sur la définition du seuil entre une planète double et un système planète-satellite. Dans la plupart des cas, le problème ne se pose pas puisque le secondaire (l'objet le plus petit du couple considéré) a une masse relativement faible en comparaison de celle du primaire (l'objet le plus gros). En particulier, à l'exception des systèmes Terre-Lune et Pluton-Charon, tous les satellites de planètes et planètes naines du Système solaire ont des masses inférieures à 0,00025 (1/4000) fois celle de leur primaire. D'un autre côté, la Terre et la Lune ont un ratio de masse de 0,01230 (1/81) et Pluton et sa lune Charon un ratio de masse de 0,147 (1/7).
Définitions
Définition classique
Un point de vue généralement accepté pour faire la différence entre un système planète-satellite et une planète double est la localisation du centre de masse des deux objets. Si le centre de masse n'est pas localisé sous la surface de l'un des deux objets, on le désigne généralement comme une planète double. Dans ce cas, les deux objets orbitent autour d'un point central placé dans l'espace qui les sépare. Selon cette définition, Pluton et Charon seraient considérés comme une planète (naine) double, alors que la Terre et la Lune ne le seraient pas.
Selon cette définition, un système P-S (où P est l'objet primaire — c'est-à-dire le plus massif des deux — et S l'objet secondaire) est un système binaire de planètes si :
où et désignent le rayon et la masse de l'objet X, et D la distance entre P et S.
Remarque : en pratique la seconde de ces deux relations est toujours vérifiée (centre de masse extérieur à l'objet secondaire), c'est la première qui ne l'est généralement pas (le plus souvent le centre de masse est situé à l'intérieur de l'objet primaire).
Le même concept peut être étendu à un système de deux planètes, ou d'une étoile et d'une planète.
696 342 km, 1,989 1 × 1030 kg, 69 911 km, 1,898 6 × 1027 kg, 778 412 027 km :
Le centre de masse du système est situé (légèrement) à l'extérieur du Soleil, et bien sûr (très loin) à l'extérieur de Jupiter : si le Soleil était une planète on qualifierait le système Soleil-Jupiter de planète double. Ce système est comparable à une étoile double, sauf que Jupiter n'est pas assez grosse pour que les réactions de fusion nucléaire s'enclenchent en son centre.
Définition d'Isaac Asimov
Une autre définition propose une relation entre la masse du satellite, de la planète et du Soleil combinée à la distance entre le satellite, la planète et le Soleil. Ainsi, il est déterminé quel objet exerce la plus grande force sur le satellite. Cette définition a été proposée par Isaac Asimov[précision nécessaire]. Dans le cas de Saturne et de son satellite Titan, il a été démontré que l'effet gravitationnel de Saturne sur Titan est 380 fois plus grand que celui du Soleil. Dans presque tous les cas, la planète exerce une force plus grande que le Soleil : le cas de la Lune est ici une exception qui ferait du système Terre-Lune une planète double, l'effet gravitationnel du Soleil sur la Lune étant environ le double de celui exercé par la Terre sur la Lune.
Décisions
En 2006, l'Union astronomique internationale a brièvement songé à définir de manière claire le terme « planète double », qui aurait de fait inclus Pluton et Charon[précision nécessaire], mais cette définition n'a finalement pas été ratifiée.
Notes et références
- Stern 1997, p. 778
- (en) Bill Arnett, « Pluto », sur http://nineplanets.org,
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- (en) S. Alan Stern, « Clyde Tombaugh (1906-97) Astronomer who discovered the Solar System's ninth planet », Nature, vol. 385, , p. 778 (résumé, lire en ligne) :
« (Pluto and Charon are) the only known example of a true double planet. »
- (en) Jack J. Lissauer, « It's not easy to make the Moon », Nature, vol. 389, , p. 327 (résumé)