Plongeon
Le plongeon consiste à se lancer dans l'eau d'une hauteur plus ou moins importante[1]. Il peut être effectué pour s'amuser, pour prendre le départ d'une course de natation ou pratiqué comme un sport à part entière. Dans ce dernier cas, il s'agit, en s'élançant de différentes hauteurs, d'effectuer devant un jury des figures acrobatiques codifiées avant de pénétrer dans l'eau.
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Plongeon | |
Haut vol de Arvid Spangberg aux Jeux olympiques de 1908. | |
Le plongeon sportif ou artistique
Historique
La discipline intègre les Jeux Olympiques lors de leur troisième session moderne à Saint-Louis en 1904[2]. La discipline a longtemps été dominée par les Américains, mais depuis les années 1980 la Chine s'affirme comme le leader[3]. Le plongeon fait partie des épreuves des mondiaux de natation dès la création de ces derniers en 1973. Le plongeon de très haut-vol intègre la compétition lors des mondiaux de Barcelone en 2013[4]. La discipline a acquis une réputation gay-friendly avec trois champions olympiques masculins ouvertement homosexuels, dont deux ayant révélé leur homosexualité pendant leur carrière[5], chiffre qui n'est pas anecdotique sachant que seulement un homme (en l’occurrence Matthew Mitcham) et dix femmes étaient ouvertement homosexuels lors des J.O. de Pekin en 2008 sur les 11 000 participants[6].
Hauteurs
Les différentes hauteurs à partir desquelles les plongeurs s'élancent en compétitions officielles sont :
- les tremplins : à 1 et 3 mètres : Ces plongeoirs sont des planches souples en composite, à l'extrémité de laquelle le plongeur rebondit pour augmenter la hauteur du plongeon. Leur rigidité est réglable grâce à un rouleau que l'on peut déplacer sous le tremplin afin d'augmenter ou de diminuer le levier. Les compétitions au 1 m et 3 m sont reconnues par la fédération internationale, mais seul le 3 m est représenté aux Jeux Olympiques ;
- les plateformes : à 5, 7,5 et 10 mètres : Les plongeoirs sont des plateformes en béton. Aux J.O. et aux Championnats du monde, seul le 10 m est représenté. Pour les autres compétitions, une seule et même compétition regroupe toutes les hauteurs, et le plongeur a le choix d'effectuer ses sauts sur le plongeoir de son choix. Cependant la difficulté est fonction de la hauteur.
Complexité des plongeons
Le but de la compétition est donc de faire un saut à la fois esthétique et difficile. Dans cette dernière optique, la composition des plongeons est à la fois très réglementée et complexe. Elle se fonde sur les éléments suivants :
- le groupe, fondé sur la position et le sens du départ, ainsi que celui de la rotation ;
- la forme, ou la position du corps durant la phase aérienne ;
- le nombre de saltos ;
- le nombre de vrilles.
Le tout est exprimé par un code numérique.
Groupes de plongeon
Les plongeons sont répartis en 6 groupes.
Les quatre premiers caractérisent le sens du départ et de la rotation
- Plongeons avant : le plongeur, face au bassin, effectue une rotation transversale (salto) vers l'avant ;
- Plongeons arrière : le plongeur, dos tourné au bassin, effectue une rotation transversale (salto) vers l'arrière ;
- Plongeons renversés : le plongeur, face au bassin, effectue une rotation transversale (salto) vers l'arrière, tout en avançant (translation) ;
- Plongeons retournés : le plongeur dos tourné au bassin, en équilibre sur la pointe des pieds, effectue une rotation transversale (salto) vers l'avant, tout en reculant (translation).
Notation numérique : Dans le cas de ces plongeons « classiques » (sans vrilles et partant des pieds) le groupe constitue le premier chiffre désignant le plongeon.
Exemples :
- — 101A : Plongeon en avant tendu ;
- — 203C : Salto et demi arrière groupé ;
- — 302B : Salto renversé carpé ;
- — 401C : Plongeon retourné groupé.
Les deux suivants caractérisent une particularité des quatre premiers
- 5. Plongeons contenant des vrilles ;
- 6. Plongeons à partir d'un appui renversé sur les mains (à l'équilibre).
Notation numérique : Pour ces groupes, le chiffre correspondant se place devant celui des groupes 1 à 4.
Exemples :
- — 5122D : Salto avant avec une vrille ;
- — 624C : Double salto arrière groupé avec un départ en appui.
Nombres de salto
Celui-ci est exprimé en demi tours (ou demi salto) car les plongeons peuvent entrer dans l'eau soit par les pieds, soit par la tête, quelle que soit la position de départ :
- Demi salto : plongeon si le départ s'est fait sur les pieds, ou rétablissement si le départ était en équilibre ;
- Salto : un tour entier, avec une entrée dans le même sens que le départ (pieds ou tête) ;
- Salto et demi ;
- Double salto, etc.
Exemples :
- — 101A : Plongeon en avant tendu ;
- — 203C : Salto et demi arrière groupé ;
- — 302B : Salto renversé carpé ;
- — 401C : Plongeon retourné groupé ;
- — 5132D : Salto et demi avant avec une vrille ;
- — 624C : Double salto arrière groupé avec un départ en appui, l'entrée se fait donc par la tête.
Positions
Chacun des plongeons peut être effectué dans l'une des quatre positions suivantes :
- tendu : le plongeur garde son corps en une position droite, pieds joints et orteils pointés. La seule variante permise est la position des bras. Elle est représentée par la lettre « A » ;
- carpé : le plongeur ne plie son corps qu'au niveau des hanches ; il garde les jambes droites et les orteils pointés. Le plongeur peut écarter les bras sur les côtes (carpé ouvert), saisir l'arrière de ses jambes (pour les sauts périlleux) ou encore toucher ses orteils des deux mains (plongeon arrière carpé ou plongeon renversé carpé). Elle est représentée par la lettre « B » ;
- groupé : le plongeur plie son corps aux hanches et aux genoux en gardant les jambes groupées et les orteils pointés. Il saisit des mains le devant de ses jambes, au niveau des tibias. Elle est représentée par la lettre « C » ;
- libre : cette position est uniquement utilisée dans certains sauts périlleux avec vrilles, elle consiste en une combinaison des trois premières positions : p. ex. tendu (durant la vrille) puis groupé (pour régler l'entrée) ; tendu puis carpé ; ou encore groupé (dans le cas d'un premier salto sans vrille) puis tendu puis carpé. Elle est représentée par la lettre « D » ;
- départs « au vol » : Le cas particulier d'un départ tendu pour une figure groupée ou carpée peut être rencontré (p. ex. un saut périlleux et demi avant carpé avec le premier plongeon en position tendue). On appelle parfois ce départ « au vol ». Il n'a rien à voir avec la position libre (D) reprise ci-dessus, car il n'apparait pas dans les saltos vrillés. En notation numérique, il se note par un « 1 » au lieu du « 0 » à l'avant-dernière position numérique (p. ex. 113B au lieu de 103B pour un et demi avant carpé « au vol »).
Catégories d'âge
- Autres : 9 ans et moins
- D : Dans le groupe D, les athlètes restent pour deux ans, dans cette même catégorie. De plus, ils doivent avoir 9, 10, et 11 ans.**
- C : Dans le groupe C, les athlètes restent pour deux ans, dans cette même catégorie. De plus, ils doivent avoir 11, 12 et 13 ans.**
- B : Dans le groupe B, les athlètes restent pour deux ans, dans cette même catégorie. De plus, ils doivent avoir 13, 14 et 15 ans.**
- A : Dans le groupe A, les athlètes restent pour trois ans, dans cette même catégorie. De plus, ils doivent avoir 15, 16, 17, 18 ans. **
- Senior : Dans le groupe senior, la durée est illimitée, jusqu'à ce que les athlètes décident d'arrêter ce sport. De plus, ils doivent avoir 18 ans et plus.
- Les plongeurs peuvent être surclassés, ils n'auront pas l'âge exact mais seront dans leur deuxième année. Exemple : quelqu'un qui est dans le C peut avoir 10 ans et être dans cette catégorie et ce sera son C1 (première année de C) et avoir 11 ou 12 ans pour faire son C2.
La cotation des sauts
- Chaque plongeon est coté par les juges qui conviennent d'une note d'exécution.
- Celle-ci est multipliée par le coefficient de difficulté du plongeon.
- Le tout est multiplié par 0,6, donnant ainsi le total des points du plongeur.
La performance d'un saut est donc fonction de son élégance et de sa difficulté.
Les notes de tous les sauts sont additionnées pour donner le score final. Le plongeur ayant obtenu le meilleur total gagne la compétition.
Le coefficient de difficulté
Chaque plongeon est doté d'un « coefficient de difficulté ». Il est calculé en considérant le groupe, la position, le nombre de vrilles et de périlleux et la hauteur à laquelle le plongeon est exécuté. Plus la difficulté technique du plongeon est élevée, plus le coefficient est élevé.
La note d'exécution
Lors des compétitions de plongeon, à chaque saut, sept juges attribuent une cote au plongeur. On enlève les deux cotes extrêmes (la plus élevée et la moins élevée) et on additionne les cinq restantes pour former la note d'exécution. Toutes les étapes de la performance sont examinées : l'approche, l'envol, la technique, la grâce durant l'exécution et l'entrée dans l'eau.
L'éventail de notation est le suivant :
- manqué : 0 point ;
- faible : 1/2 à 2 points ;
- insuffisant : 2 1/2 à 4 1/2 points ;
- satisfaisant : 5 à 6 ;
- bon : 6 1/2 à 8 points ;
- excellent : 8 1/2 à 10 points.
Divers
- La peau de chamois
- C'est en réalité une serviette synthétique. Elle possède une grande capacité d'absorption et redevient quasiment sèche après essorage. Cela permet aux plongeurs/plongeuses de se sécher de manière efficace entre les plongeons afin d'avoir moins froid et surtout d'éviter d'avoir les mains qui glissent lors du plongeon.
- La machine à bulle
- Elle est composée de plusieurs éléments :
- Un compresseur qui maintient de l'air sous pression et qui est situé à proximité de la piscine.
- Un tuyau partant du compresseur et allant jusqu'au fond de la piscine.
- Enfin, une grille positionnée au fond de la piscine sous les plongeoirs.
- Lorsque le plongeur s'élance, une personne sur le bord de la piscine actionne un bouton qui libère une grande quantité d'air comprimé ce qui a pour conséquence de remuer fortement la surface de l'eau et la rend ainsi moins dense. En cas de mauvaise réception (plat), la violence du choc ressenti est largement moindre. Cela permet donc aux plongeurs de s'élancer sur de nouveaux plongeons qu'ils ne maîtrisent pas encore avec plus de confiance.
La machine à bulle a été inventée par Herb Flewwelling, entraîneur de plongeon d'Edmonton.
- La bosse
- C'est un rouleau qui se trouve sous la planche du tremplin, perpendiculaire à celle-ci et qui permet, en le déplaçant d'avant en arrière d'assouplir ou de rigidifier celle-ci. La planche est dotée d'une graduation de 1 (planche plus dure) à 10 (planche plus souple) qui permet un meilleur repérage.
- La surface de l'eau
- Elle est agitée par un jet d'eau installé au préalable pour permettre au plongeur de visualiser la surface, qui est la base des calculs préliminaires au plongeon.
Le plongeon synchronisé
Lors des Jeux olympiques de Sydney en 2000, une nouvelle discipline a fait son apparition : le plongeon synchronisé.
Le plongeon synchronisé est réalisé en paire. Les deux athlètes doivent plonger en parfaite synchronisation: décollage (hauteur et distance du plongeoir), vitesse de rotation, chute et angle de pénétration dans l’eau.
Le plongeon effectué par les deux plongeurs n’est pas nécessairement le même mais il comportera toujours le même nombre de demi-vrilles et demi-culbutes. Par exemple, un plongeur peut faire un périlleux et demi avant, et l’autre un périlleux et demi retourné, ce qui donne un effet de symétrie, mais les mouvements doivent toujours être synchronisés de la même manière, seule la direction dans laquelle les deux plongeurs partent est différente.
Déclinaisons
Il existe d’autres formes de plongeon un peu moins officielles :
Les démonstrations comiques
- Après les compétitions, et afin de divertir le public, les plongeurs se déguisent et mettent au point un spectacle où se succèdent chutes, cascades, plongeons manqués… En toute maîtrise bien sûr !
- Des shows sont souvent organisés dans les parcs d'attraction, par des troupes de professionnels (souvent anciens plongeurs compétiteurs).
Le plongeon de (très) haut vol, high-dive ou cliff-dive
Ce sport consiste à effectuer des figures depuis une plateforme située entre 23 et 28 mètres pour les hommes et 18 et 23 mètres pour les femmes.
Ces compétitions se déroulent généralement dans des carrières ou des lacs de montagne disposant d'une profondeur et d'un abrupt suffisant, mais comme mentionné le plongeur s'élance d'une plateforme et non de la falaise elle-même.
Il est également pratiqué par des anciens compétiteurs de plongeon « olympique ». Malgré leur grande maîtrise des figures acrobatiques, peu se risquent à entrer dans l'eau par la tête, à cause de l'importance de l'impact.
En 2013, le plongeon de haut vol a fait son entrée pour la première fois aux championnats du monde de natation à Barcelone. La FINA, la fédération internationale de natation, le reconnait comme une discipline à part entière, distincte du plongeon.
Le plongeon homme se fait à partir d'une plate-forme de 27 mètres, le plongeon femmes à partir d'une plate-forme de 20 mètres.
Notes et références
- Plongeon, sur larousse.fr, consulté le 31 août 2015.
- histoire du plongeon, site du CIO
- Liste des médaillés olympiques en plongeon
- le plongeon de haut vol s'invite aux mondiaux de natation, le nouvel observateur, 30 juillet 2013
- Greg Louganis, Matthew Mitcham et Tom Daley
- l'impossible exploit d'être gay et sportif, slate, 28 juin 2009
Voir aussi
Articles connexes
- Alexandre Despatie
- Greg Louganis
- Émilie Heymans (championne du monde)
Liens externes
- Le portail du plongeon Français et International
- Une description claire des techniques de plongeon
- Le plongeon aux Jeux olympiques
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