Police auxiliaire biélorusse

La police auxiliaire biélorusse (biélorusse : Беларуская дапаможная паліцыя ; allemand : Weißruthenische Schutzmannschaften, ou Hilfspolizei) était une unité de police paramilitaire collaborationniste mise en place par l’Allemagne nazie en , pendant l’occupation de la Biélorussie lors de la Seconde Guerre mondiale. Composée de fonctionnaires biélorusses, il s'agissait ni plus ni moins de l'Ordnungspolizei allemande mise en place dans les territoires occupés, chargés du maintien de l'ordre public. Les activités de la formation étaient supervisées par les départements de la police de la défense, les bureaux des commandants locaux et les commandants de garnison. Les unités étaient composées d’un policier pour 100 habitants dans les zones rurales et d’un policier pour 300 habitants en ville[1].

Police auxiliaire biélorusse

Inspection de la police auxiliaire biélorusse par Radoslav Ostrovski (1942-1943).

Création
Pays Europe occupée par les nazis, en particulier en Biélorussie occupée
Allégeance  Reich allemand
Type Police auxiliaire
Rôle Opérations anti-partisans en Biélorussie (Bandenbekämpfung)
Shoah en Biélorussie
Fait partie de Schutzmannschaft
Guerres Seconde Guerre mondiale

Opérations

La police auxiliaire a participé à des massacres de civils dans plusieurs villages du territoire biélorusse, maquillés en opérations anti-partisans dans les campagnes biélorusses[1],[2]. Le rôle des policiers locaux était crucial dans l'ensemble des procédures, car eux seuls connaissaient l'identité des habitants, en particulier les Juifs[3].

La police auxiliaire biélorusse à Moguilev, en .

Les bataillons de la police allemande ainsi que les Einsatzgruppen ont procédé à la première vague des massacres. Bien qu'ayant mené les opérations conjointement avec les gardes auxiliaires biélorusses expérimentés lors de précédentes rafles (notamment à Homel, Mozyrz, Kalinkowicze, ou Korma), la police biélorusse joua un rôle secondaire dans la première étape des meurtres de masse. Dans plusieurs villes du pays, notamment Dobrusz, Czeczersk, ou Żytkowicze[4], les Juifs ghettoïsée furent conduits vers les lieux d'exécutions par la police auxiliaire, qui participa volontairement aux actions de tir[5]. Cette tactique fut couronnée de succès dans les endroits où l'élimination des Juifs du pays se déroula au début du mois de septembre, ainsi qu’au cours des mois d’octobre et .

Durant l'hiver 1942, une autre tactique fut mise en œuvre, notamment lors des raids meurtriers à Jlobine, Petrykaw, Streszyn, et Tchatchersk. Le rôle de la police biélorusse dans les meurtres prit une autre dimension lors de la deuxième vague de liquidations des ghettos[6], débutée à compter de février-[7]. Cependant, on sait peu de choses sur les atrocités commises par la police auxiliaire dans les nombreuses petites communautés situées sur les territoires de la Pologne annexés par l'Union soviétique et dans la Biélorussie soviétique, l'implication de la police biélorusse dans la Shoah n'étant pas reconnue publiquement. L'article 28 de la Constitution de la République de Biélorussie, intitulé « Procédures régissant l'accès aux documents contenant des informations relatives à la vie secrète de citoyens privés » (ajouté en ), interdit l'accès aux informations concernant les Biélorusses ayant coopéré avec les nazis[8]: « Le récit commémoratif officiel ne montre qu'une version pro-soviétique de la résistance aux envahisseurs allemands »[9],[10].

Au cours de l'opération Cottbus, qui débuta le dans les régions de Begoml (en), Lepiel et Ouchatchy, plusieurs bataillons de la police auxiliaire biélorusse prirent part au meurtre en masse de civils non armés (de majorité juive) au côté du bataillon SS Dirlewanger. Ceux-ci opéraient au sein des 46e bataillon biélorusse de Novogrodek, 47e bataillon de Minsk, 51e bataillon de Valojyn et 49e bataillon également de Minsk[11].

Notes et références

  1. (pl) Eugeniusz Mironowicz, « Okupacja niemiecka na Białorusi » [archive du ], History of Belarus, mid 18th century until the 20th century (Historia Białorusi od połowy XVIII do XX w.), Związek Białoruski w RP, Katedra Kultury Białoruskiej Uniwersytetu w Białymstoku (Internet Archive), (consulté le )
  2. The Nazi Occupation in Belarus (empty page, archived by Wayback)[pas clair]
  3. Martin Dean, Collaboration in the Holocaust : Crimes of the Local Police in Belorussia and Ukraine, 1941–44, Palgrave Macmillan, , 18, 22, 78, 93 (ISBN 1-4039-6371-1, lire en ligne), « The Ghetto 'Liquidations' »
  4. Dr. Leonid Smilovitsky, « Ghettos in the Gomel Region: Commonalities and Unique Features, 1941-42 », Letter from Ilya Goberman in Kiriat Yam (Israel), September 17, 2000, Belarus SIG, Online Newsletter No. 11/2005,  : « Note 16: Archive of the author; Note 17: M. Dean, Collaboration in the Holocaust. »
  5. Martin Dean, Collaboration in the Holocaust. Crimes of the Local Police in Belorussia and Ukraine, 1941-1944, New York, St. Martin's Press (in association with USHMM), , 77–8 p. (ISBN 1-4039-6371-1, lire en ligne)
  6. Andrea Simon, Bashert : A Granddaughter's Holocaust Quest, Univ. Press of Mississippi, , 288 p. (ISBN 1-57806-481-3, lire en ligne), p. 228
  7. Alexey Litvin (Алексей Літвін), Participation of the local police in the extermination of Jews (Участие местной полиции в уничтожении евреев, в акциях против партизан и местного населения.); (in) Местная вспомогательная полиция на территории Беларуси, июль 1941 — июль 1944 гг. (The auxiliary police in Belarus, July 1941 - July 1944).
  8. Meredith M. Meehan, « Auxiliary Police Units in the Occupied Soviet Union, 1941-43: A Case Study of the Holocaust in Gomel, Belarus », United States Naval Academy, , p. 44
  9. Alexandra Goujon, « Memorial Narratives of WWII Partisans and Genocide in Belarus » [archive du ], France, University of Bourgogne, , p. 4
  10. John-Paul Himka et Joanna Beata Michlic, « Bringing the Dark Past to Light. The Reception of the Holocaust in Postcommunist Europe » [archive du ], University of Nebraska Press (ISBN 0803246471), p. 16
  11. (en) Philip W. Blood, Hitler's bandit hunters : the SS and the nazi occupation of Europe, Washington (D. C.), Potomac Books, , 401 p. (ISBN 1-59797-021-2, lire en ligne), p. 181

Voir aussi

Articles connexes

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