Politique en Tanzanie

La Tanzanie est une république fédérale multipartite à régime présidentiel, où le président est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre le gouvernement et le parlement. Le pouvoir judiciaire est indépendant tant de l’exécutif que du législatif. Le parti principal est le Chama cha Mapinduzi (Parti de la Révolution).

Contexte politique

La Tanzanie est officiellement indépendante depuis le . L’année suivante, Julius Kambarage Nyerere, leader socialiste de l’Union nationale africaine du Tanganyika, fut élu président. Surnommé « Mwalimu », mot swahili qui signifie « professeur », il entendait donner la priorité à l’éducation et à l’enseignement.

Le pays vécut sous un système monopartite socialiste jusqu’au milieu des années 1980. Le président Ali Hassan Mwinyi entama une série de réformes économiques et politiques. Le multipartisme fut introduit au début de l’année 1992, qui vit l’inscription de onze nouvelles formations politiques. En 1994, la Tanzanie connut ses premières élections multipartites, remportées par le Chama cha Mapinduzi (CCM).

L’élection présidentielle d’octobre 2000 vit le candidat du CCM, Benjamin Mkapa, vaincre ses trois principaux rivaux avec 71 % des suffrages. Le CCM obtint ensuite 202 des 232 sièges du parlement. Abeid Amani Karume, fils de l’ancien président Abeid Karume, remporta l'élection présidentielle de Zanzibar contre Seif Sharif Hamad, candidat du Front civique unifié (FCU). Les élections furent entachées d’irrégularités et les émeutes qui suivirent firent 23 morts, principalement sur l’île de Pemba. Seize membres du FCU furent exclus du parlement après avoir boycotté les sessions, en protestation contre le résultat des élections de Zanzibar.

En octobre 2001, le CCM et le FCU signèrent un accord appelant de nouvelles réformes électorales et instituant une commission d’enquête chargée de faire toute la lumière sur les morts de à Pemba. L’accord mentionnait également la nomination par le président d’un membre du FCU au parlement. Les modifications de la constitution intervenues en avril 2002 permirent au CCM et au FCU de nommer chacun les membres de la commission électorale de Zanzibar. En mai 2003, cette dernière organisa des élections complémentaires pour attribuer les sièges restés vacants à la suite du boycott du FCU. Les observateurs qualifièrent ces élections, premier test majeur de l’accord de réconciliation entre les deux partis, de libres et régulières.

En 2012 une commission de révision de la constitution (en) a été formée pour récolter l'opinion de la société sur une évolution. Elle a remis une première version au président Jakaya Kikwete le . Le référendum qui devait se dérouler en a été reporté sine die par la commission nationale électorale (NEC) à la suite du retard pris dans la mise en place de la biométrie dans l'établissement des listes électorales[1].

Pouvoir exécutif

FonctionNomPartiDepuis
Président de la RépubliqueSamia SuluhuCCM
Vice-présidente de la RépubliquePhilip MpangoCCM
Premier ministreKassim MajaliwaCCM

Le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans et nomme le Premier ministre, qui représente le gouvernement auprès du parlement. Le président de la République nomme les ministres, choisis parmi les membres du Parlement. La Constitution lui permet également de nommer 10 membres non élus au parlement, qui peuvent également exercer une charge de ministre.

Pouvoir législatif

L'assemblée nationale, le parlement monocaméral compte 274 sièges, dont 232 sont pourvus au suffrage universel direct, 37 réservés à des femmes nommées par le président et 5 à des membres du parlement de Zanzibar. Le parlement est compétent pour adopter les lois qui s’appliquent à la totalité de la République unie de Tanzanie, ainsi qu’à la partie continentale. Zanzibar dispose de son propre parlement, doté de 50 sièges pourvus au suffrage universel direct tous les cinq ans.

Les membres du parlement tanzanien sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans. Le CCM détient aujourd’hui la majorité des sièges.

Zanzibar dispose d’une compétence législative portant sur tous les sujets qui ne sont pas expressément attribués à la République unie de Tanzanie. En plus des 50 membres élus, il compte 10 membres nommés pas le président de Zanzibar, 5 membres ex-officio et un avocat général nommé par le président. En , le gouvernement porta le nombre de sièges réservés aux femmes de 10 à 15, ce qui porta le nombre total de parlementaires à 81. La semi-autonomie dont jouit Zanzibar par rapport à l’Union est un système politique relativement unique.[2]

Pouvoir judiciaire

La Tanzanie est dotée d’un système judiciaire à cinq niveaux combinant les institutions tribales, islamiques et de la Common law.

L’appel est dévolutif, depuis les tribunaux de première instance vers les tribunaux de districts, puis les cours magistrale, la Haute cour, et enfin la Cour d’appel. Les juges sont nommés par le juge en chef, à l’exception des juges de la Haute cour et de la Cour d’appel, qui sont nommés par le président.

Le système judiciaire de Zanzibar est similaire et tous les cas jugés par les tribunaux de l’île, sauf ceux qui relèvent du droit constitutionnel et de la loi islamique, peuvent faire l’objet d’un recours auprès de la Cour d’appel de l’union.

Notes et références

  1. AFP, « Tanzanie: élections présidentielle et législatives le 25 octobre », (consulté le )
  2. « Présentation de la Tanzanie : Politique », sur objectif-import-export.fr (consulté le )
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