Polypore du bouleau

Piptoporus betulinus

Un polypore du bouleau sur une branche tombée dans son habitat naturel.
Jeune polypore du bouleau. Novembre 2018.

Le Polypore du bouleau est un champignon basidiomycète saprotrophe lignicole de la famille des Fomitopsidaceae.

Description

Polypore du bouleau au stade jeune
Un polypore du bouleau sur un bois mort. Janvier 2019.

Les polypores sont des champignons lignicoles, saprotrophes ou nécrotrophes, plus rarement parasitaires, développant un carpophore charnu, coriace et élastique dont le chapeau peut être sec, feutré à écailleux portant des tubes disposés en couches minces, à pied central ou excentré et dont les spores sont blanches. « Le plus souvent, ce polypore s’attaque à des bouleaux moribonds âgés (le bouleau blanc par exemple ne vit guère au delà de 100 à 150 ans) mais surtout à des arbres très affaiblis, « condamnés », victimes d’un fort stress : soit d’un manque de lumière suite à l’évolution du peuplement et la compétition de grands arbres autour, soit d’un épisode de sécheresse ou un incendie. Néanmoins, on peut aussi l’observer sur des arbres en apparence bien vivants ce qui porte à le considérer comme un parasite dit « de faiblesse » mais peu agressif contrairement à d’autres espèces de polypores[1] ».

Le polypore du bouleau produit un sporophore ayant la forme d'une hernie ou d'un rein dans son jeune âge et qui s'étale et prend alors la forme d'un beau chapeau (6 à 20 cm de diamètre), épais (2 à 6 cm), ressemblant à la base d'un sabot de cheval qui s'épaissit et s'arrondit vers le bord de sa face inférieure en un beau bourrelet, couvert d'une mince pellicule cuireuse, beige à brun clair, avec des tubes très courts de couleur blanche et des pores très fins de la même couleur. Une fois maturé, le fruit s'allonge vers l'arrière. Son pied est généralement court et est situé sur le chapeau.

Sa chair blanche ou légèrement jaune est tendre, presque gélatineuse, devenant rapidement coriace. Elle dégage une odeur aigrelette et a une saveur acidulée. Le polypore du bouleau ne pousse que sur des bouleaux.

Utilisation

C'est un champignon qui, vu sa consistance subéreuse (consistance du liège), n'est pas comestible.

Dans le passé le cuir obtenu en pelant les carpophores était employé pour aiguiser des couteaux.

Le polypore du bouleau est utilisé comme antiparasitaire et vermifuge notamment en Europe de l'Est[2]. Ötzi, la momie des Alpes datant de 3300 ans av. J.-C portait ce champignon, peut-être pour l'utiliser comme traitement médical[3].

Autres espèces lignicoles associées au Polypore du bouleau

Notes et références

  1. Gérard Guillot, « Le polypore « vautour » des bouleaux », sur zoom-nature.fr (consulté le ).
  2. « La vie serait-elle possible sans les champignons ? », sur France Culture (consulté le )
  3. (en) « Possible evidence for care and treatment in the Tyrolean Iceman », International Journal of Paleopathology, (ISSN 1879-9817, DOI 10.1016/j.ijpp.2018.07.006, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie (en français)

  • Régis Courtecuisse et Bernard Duhem, Guide des champignons de France et d'Europe, Delachaux et Niestlé (1re éd. 1994)
  • Marcel Bon, Champignons de France et d'Europe occidentale, Flammarion, 2004
  • Dr Ewaldt Gerhardt, Guide Vigot des champignons, Vigot, 1999 (ISBN 2-7114-1413-2)
  • Roger Phillips, Les Champignons, Solar, 1981 (ISBN 2-263-00640-0)
  • Thomas Laessoe, Anna Del Conte, L'Encyclopédie des champignons, Bordas, 1996 (ISBN 2-04-027177-5)
  • Peter Jordan, Steven Wheeler, Larousse saveurs - Les champignons, Larousse, 1996 (ISBN 2-03-516003-0)
  • G. Becker, Dr L. Giacomoni, J Nicot, S. Pautot, G. Redeuihl, G. Branchu, D. Hartog, A. Herubel, H. Marxmuller, U. Millot et C. Schaeffner, Le Guide des champignons, Reader's Digest, 1982 (ISBN 2-7098-0031-4)
  • Henri Romagnesi, Petit atlas des champignons, Bordas, 1970 (ISBN 2-04-007940-8)

Liens externes

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