Pompier en Suisse

Les sapeurs-pompiers sont chargés des missions de secours aux victimes et de lutte contre l'incendie en Suisse. Ils sont plus de 90 000 volontaires et professionnels.

Le numéro d'appel des services du feu en Suisse est le 118. Le 117 et le 112, quant à eux sont gérés par les services de police. Le numéro d'appel pour les services sanitaires (ambulances, médecins) est le 144, la REGA le 1414, et Air Glaciers le 1415. Le service de toxicologie (TOX), le 145.

La devise des sapeurs-pompiers suisses est « Sécuriser, sauver, tenir, protéger, maîtriser »[1].

Missions

En Suisse, les sapeurs-pompiers font partie du service coordonné de protection de la population. Ils ont de nombreuses missions :

Organisation

L'organisation des pompiers en Suisse, bien qu'elle relève de la compétence cantonale, est chapeautée par la Coordination suisse des sapeurs-pompiers (CSSP) qui représente les intérêts des cantons, et par la Fédération suisse des sapeurs-pompiers (FSSP) qui représente les intérêts des sapeurs-pompiers.

L'effectif se montait, en 2013, à 93 867 sapeurs-pompiers dont 1 297 professionnels, incorporés dans 1 468 organisations dont 14 corps professionnels et 218 corps d'entreprise[2].

Hormis les pompiers professionnels, les sapeurs-pompiers font partie du système de milice helvétique.

La majorité des cantons - ceux de Zurich, Genève, Vaud et du Tessin faisant exception - prévoit une obligation légale de servir dans un corps de sapeurs-pompiers. Cet engagement de milice obligatoire s'étend généralement à toute la population résidente appartenant à une certaine classe d'âge. On s'acquitte de cette obligation, soit en faisant partie activement du corps local, soit en payant une taxe annuelle[1].

Formation

Depuis , la profession de sapeur-pompier professionnel est officiellement reconnue en Suisse. Le titre de sapeur-pompier professionnel est donc protégé par la loi[3].

Au niveau volontaire, la FSSP chapeaute les différentes formations cantonales.

Genève

Genève dispose de deux corps de sapeurs-pompiers professionnels :

La ville de Genève dispose également de deux compagnies de sapeurs-pompiers volontaires (une sur chaque rive du Rhône).

Le reste du canton compte 43 compagnies communales divisées en arrondissements[5].

Il existe également sept corps de sapeurs-pompiers d'entreprise[réf. nécessaire] : Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), Services industriels de Genève (SIG), Palexpo, Givaudan, Firmenich, les pompiers du CERN[6] et les Chemins de fer fédéraux (CFF).

Fribourg

Organisation

Le canton de Fribourg compte 77 corps de sapeurs-pompiers communaux (CSP) ou intercommunaux (CSPi) et une dizaine de corps d'entreprises[7].

7 centres de renfort (CR) sapeurs-pompiers stationnés dans les localités de FribourgGuinBulleMoratRomontEstavayer-le-Lac et Châtel-St-Denis assurent les secours de manière indépendante sur leur territoire communal et renforcent les corps de sapeurs-pompiers communaux lors d’incendie dans le district auquel ils sont rattachés[8].

Ils interviennent en outre pour des missions de secours routier avec désincarcération et des missions de défense contre la pollution par hydrocarbures notamment sur les autoroutes.

Trois d’entre eux sont spécialisés dans la défense chimique (Fribourg[9], Bulle[10] et Morat[11]). Le CR Fribourg assume en plus la radioprotection pour tout le canton.

Dans les CR ce sont également des sapeurs-pompiers de milice qui effectuent les différentes missions. Ils sont astreints à des services de piquet et suivent une formation plus poussée. Ils sont en particulier tous instruits au port des appareils de protection respiratoire. Ils disposent d’une solide expérience du fait du nombre plus élevé d’interventions qu'ils effectuent[8].

Au total, environ 4 200 sapeurs-pompiers volontaires sont en activité sur le canton[7].

Alarmes

Les appels au 118 et les alarmes automatiques sont réceptionnées par le centre d'engagement et d'alarme (CEA) de la police cantonale qui mobilise le(s) corps de sapeurs-pompiers approprié(s)[12].

Les sapeurs-pompiers sont alarmés sur leur téléphone via le système e-alarme ou par radiomessagerie (Pager) en particulier ceux effectuant un service de piquet.

Les interventions sanitaires ne sont pas effectuées par les sapeurs-pompiers mais sont gérées par le service sanitaire du 144.

Financement

La gestion et le financement des corps de sapeurs pompiers est de la compétence des communes.

Parallèlement, l'établissement cantonal d'assurance des bâtiments (ECAB)[13] subventionne la formation, l'achat et le renouvellement du matériel et en particulier de celui des centres de renfort.

Valais

Organisation

Tonne-pompe secours routier (Hilfeleistungsfahrzeug HLF) des pompiers de Viège (Stützpunktfeuerwehr Region Visp).

En Valais, les compagnies de sapeurs pompiers sont regroupées en différentes catégories :

  • les CSI-A sont les six principaux centres qui viendront en renfort des autres en cas de besoin ;
  • seize CSI-B sont situés dans des zones clefs, pour intervenir avec de gros moyens plus rapidement que les CSI-A ;
  • CSI-C ;
  • CSP.

Pour qu'un CSP existe encore et ne fusionne pas avec un autre corps, il doit posséder assez de points de charge. Cela est défini selon le nombre d'habitants et d'interventions de la dite commune.

Alarmes

Les alarmes sont regroupés en trois couleurs :

  • rouge : feux de bâtiments, accidents chimiques, pollutions de cours d'eau ;
  • jaune : désincarcérations, feux de cheminée, feux de véhicules, inondations ;
  • bleu : petites alarmes diverses, nids de guêpes, alarmes automatiques.

Vaud

Organisation

Les pompiers vaudois sont organisés en détachements de premier secours (DPS) et détachements d'appui (DAP). Les différents DPS sont de plus catégorisés de A à H, en fonction de leurs attributions en termes de missions (et donc de matériel). Les DPS A à G sont des corps de volontaires et le seul DPS H du canton est le corps professionnel de Lausanne. Les DPS sont l'épine dorsale de la défense incendie vaudoise, renforcés par les DAP, qui sont les corps villageois ou les unités de renfort des grands centres.

Cette répartition vient en plus du regroupement en services de défense incendie et secours (SDIS). Un SDIS regroupe souvent plusieurs DPS et DAP de différentes communes, pour des questions de rationalisation de l'instruction, du matériel et de l'administration (ex. : le SDIS du Nord-Vaudois regroupe les DPS d'Yverdon-les-Bains, Grandson, Yvonand et Concise).

Si chaque commune garde une certaine marge de manœuvre pour la gestion de son corps de pompier, tous les SDIS dépendent de l'Établissement d'assurance contre l'incendie et les éléments naturels du canton de Vaud (ECA) pour la majeure partie de leur équipement, pour l'instruction, l'organisation et le système d'alarme.

Alarmes

L'ECA gère un centre de traitement des alarmes (CTA) à Pully. Ce centre reçoit tous les appels 118 du canton de Vaud et s'occupe d'alarmer les moyens nécessaires pour répondre aux différents évènements.

Pour assurer une réponse adaptée, les différents évènements ont été catégorisés en fonction de l'objet touché (immeuble, villa, industrie, etc.) et de la gravité. À chaque catégorie correspond ensuite un train de feu standard, indiquant les moyens en homme et en matériel à alarmer. Un système informatique sélectionne ensuite le ou les DPS les plus proches pouvant amener les moyens adaptés.

L'exemple typique est un feu de villa sur le territoire d'un DPS dépourvu d'échelle automobile (EA). Le train de feu standard étant une tonne-pompe, un véhicule d'accompagnement et une EA. Le système alarmera la tonne-pompe et le véhicule d'accompagnement locaux et l'EA la plus proche, donc un second DPS.

Formation

La formation de base des pompiers volontaires vaudois commence par un e-learning appellé « FOAD » (Formation ouverte à Distance). À la suite de la FOAD, le futur sapeur-pompier suit une formation de base sur deux jours dans un centre de l'ECA. Ce cours porte le code « FB-01 ». Une fois la formation de base terminée, le sapeur est intégré dans un DAP.

Le sapeur-pompier continue sa formation tout au long de sa carrière sous la forme d'une formation continue. Une instruction est souvent faites lors de la réception de nouveau matériel, de changement de méthode ou d'autres modifications selon les besoins.

Enfin, le sapeur peut suivre des cours cantonaux mis sur pied par l'ECA. Il s'agit en principe de cours de un à deux jours sur un sujet particulier. Le sujet est choisis selon la motivation du participant, les besoins de sa hiérarchie et le budget. Les cours sont variés. Il existe, entre autres, les cours suivants : Hydraulique de base, Protection respiratoire, Sous-officier, Chef d'intervention.

Fabrication de matériel

Camion de pompiers Bucher.

L'entreprise Bucher Industries fabrique notamment des véhicules de lutte contre le feu. La Suisse compte aussi sur son territoire les fabricants Aebi, Vogt, Feumotech, Brändle, entre autres.

Notes et références

  1. « Faits sur les sapeurs-pompiers », sur swissfire.ch (consulté en ).
  2. « Statistiques des sapeurs-pompiers », sur eukos.ch (consulté en ).
  3. « Examen professionnel », sur swissfire.ch (consulté en ).
  4. Fabien Siron, « SSLIA de l’Aéroport de Genève », sur SICOM Urgence, (consulté le )
  5. « Membres | Fédération des Sapeurs Pompiers », sur www.pompiers-geneve.ch (consulté le )
  6. « Service de secours et feu | HSE unit at CERN », sur hse.cern (consulté le )
  7. Infoteam SA, « Inspection cantonale des sapeurs-pompiers », sur ecab.ch (consulté le ).
  8. Infoteam SA, « Centres de renfort », sur ecab.ch (consulté le ).
  9. Fribourg
  10. Bulle
  11. Morat
  12. Infoteam SA, « Alarme », sur ecab.ch (consulté le ).
  13. Établissement cantonal d'assurance des bâtiments (ECAB).

Voir aussi

Liens externes

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