Poncelet (Q141)

Le Poncelet est un sous-marin français de la classe 1 500 tonnes. Lancé en 1929, il appartient à la série M6.

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Poncelet

L'Ajax, identique au Poncelet.
Type Sous-marin
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Chantier naval Arsenal de Lorient
Quille posée
Lancement
Armé
Statut coulé le
Équipage
Équipage officiers, 66 officiers mariniers, quartiers-maîtres et matelots.
Caractéristiques techniques
Longueur 92,30 m
Maître-bau 8,10 m
Tirant d'eau 4,40 m
Déplacement 1 572 tonnes en surface
2 082 tonnes en plongée
Propulsion 2 moteurs Diesel
2 moteurs électriques
Puissance Diesel : 2 × 3 000 ch
Électrique : 2 × 1 200 ch
Vitesse Surface : 17,5 nœuds
Plongée : 10 nœuds
Profondeur 80 m
Caractéristiques militaires
Armement 9 tubes lance-torpilles de 550 mm
2 tubes lance-torpilles de 400 mm
1 canon de 100 mm
1 mitrailleuse double de 13,2 mm/76
Rayon d'action 14 000 nautiques à 7 nœuds en surface
100 nautiques à 7 nœuds en plongée.
Carrière
Port d'attache Brest
Localisation
Coordonnées 0° 43′ 00″ sud, 8° 46′ 30″ est
Géolocalisation sur la carte : Gabon
Poncelet

Le 7 novembre 1940, le capitaine de corvette Bertrand De Saussine, le commandant du sous-marin, se sacrifie pour empêcher que le sous-marin tombe aux mains de l'ennemi : il saborde le sous-marin et meurt noyé.

Histoire

Développement

Le Poncelet fait partie d'une série assez homogène de 31 sous-marins océaniques de grande patrouille, aussi dénommés « 1 500 tonnes » en raison de leur déplacement. Tous sont entrés en service entre 1931 (Redoutable) et 1939 (Sidi-Ferruch).

Longs de 92,30 mètres et larges de 8,10, ils ont un tirant d'eau de 4,40 mètres et peuvent plonger jusqu'à 80 mètres. Ils déplacent en surface 1 572 tonnes et en plongée 2 082 tonnes. Propulsés en surface par deux moteurs Diesel d'une puissance totale de 6 000 chevaux, leur vitesse maximum est de 18,6 nœuds. En plongée, la propulsion électrique de 2 250 chevaux leur permet d'atteindre 10 nœuds. Appelés aussi « sous-marins de grande croisière », leur rayon d'action en surface est de 10 000 nautiques à 10 nœuds et en plongée de 100 nautiques à 5 nœuds.

Mis en chantier le avec le numéro de coque Q141, le Poncelet est lancé le , en même temps que son sister-ship, le Henri Poincaré, et mis en service le .

Seconde Guerre mondiale et combat du 7 novembre 1940

Il est affecté, au début de la Seconde Guerre mondiale, à la 6e division de sous-marins, basée à Brest, qu'il forme avec le Persée, l'Ajax et l'Archimède[1].

Patrouillant au large des Açores, où s'est réfugiée une partie de la flotte de commerce allemande, suspectée de servir de ravitailleurs aux U-Boote allemands[2], le Poncelet est le seul sous-marin français qui soit parvenu à arraisonner un cargo. Il s'agit du cargo Chemnitz, qu'il capture le et qu'il conduit à Casablanca[3]. Il rejoint ensuite Cherbourg avec le Persée pour carénage[4]. Devant l'avance allemande, il quitte Cherbourg puis Brest le à 18 h 30 avec le ravitailleur Jules Verne et treize sous-marins, dont le Persée, l'Ajax, le Casabianca et le Sfax. Ils arrivent à Casablanca le [5]. Après l'attaque de Mers el-Kébir par les Britanniques le , il patrouille le long de la côte marocaine avec le Sfax et le Casabianca[6].

Le , le Poncelet est transféré à Port-Gentil, au Gabon[7]. Il est coulé au large de Port-Gentil, dans la baie du Cap Lopez, le lors de la bataille de Libreville par un navire britannique, le Milford.

Au cours de la bataille, le Poncelet lance une torpille sur le Milford. La torpille passe sous le navire sans le percuter et n'explose donc pas.

Une seconde torpille reste bloquée dans son tube, ce qui crée une voie d'eau. De plus, la torpille se met à dégager une fumée toxique. Le combat, ne peut plus continuer, l'aération du sous-marin devient impératif, et le commandant du sous-marin, le capitaine de corvette Bertrand de Saussine du Pont de Gault, ordonne l'abandon du combat et l'évacuation du sous-marin[8].

Une fois assuré que tous les hommes d'équipage étaient sains et saufs, en sécurité, afin d'empêcher que le sous-marin ne tombe aux mains de l'ennemi, Bertrand De Saussine se sacrifie, ouvre les purges et saborde son navire[9].

Son camarade de promotion Honoré d’Estienne d’Orves, combattant dans les forces navales gaullistes, sera profondément affecté par la mort de son grand ami qui continuait de servir dans la marine de l’État français[10],[11].

L'épave du Poncelet n'a jamais été retrouvée.

La fin du Poncelet est relatée par l'écrivain Jean Noli dans son livre Le choix : les marins français au combat.

Notes et références

  1. Huan 2004, p. 49
  2. Picard 2006, p. 33-35
  3. Après le naufrage du Poncelet, le Chemnitz sera rebaptisé le Saint-Bertrand en mémoire de cet épisode. Picard 2006, p. 33-34
  4. Huan 2004, p. 62
  5. Picard 2006, p. 39
  6. Huan 2004, p. 88-89
  7. Huan 2004, p. 93
  8. « Fiche biographique de Bertrand De Saussine » (consulté le )
  9. Picard 2006, p. 42
  10. Barthélémy Ntoma Mengome, La bataille de Libreville : De Gaulle contre Pétain : 50 morts, Paris, L'Harmattan, , 88 p. (ISBN 978-2-343-01045-8, lire en ligne), p. 52.
  11. Étienne de Montety, Honoré d’Estienne d’Orves : Un héros français, Paris, Perrin, (ISBN 978-2-262-01576-3), p. 284.

Bibliographie

  • Claude Huan, Les Sous-marins français 1918-1945, Rennes, Marines Éditions, , 240 p. (ISBN 978-2-915379-07-5 et 2-915-37907-6, OCLC 55595422)
  • Claude Picard, Les Sous-marins de 1 500 tonnes, Rennes, Marines Éditions, , 119 p. (ISBN 2-915379-55-6 et 978-2-915-37955-6, OCLC 421731181, BNF 40993561)

Lien externe

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