Exmoor (cheval)
L’Exmoor est la plus vieille race de poney britannique et l'une des plus anciennes races de chevaux du monde. Natif des landes d'Exmoor, qui forment actuellement le parc national d'Exmoor en Devon et Somerset, il est souvent qualifié de poney celte en raison de son ancienneté. Comme tous les poneys britanniques semi-sauvages, c'est un poney dit mountain and moorland.
Pour les articles homonymes, voir Exmoor (homonymie).
Exmoor
| |
Poney Exmoor à près d'Exford, dans le Somerset | |
Région d’origine | |
---|---|
Région | Exmoor, Angleterre |
Caractéristiques | |
Morphologie | Poney |
Taille | 1,13 m à 1,25 m[1] |
Robe | Généralement bai et pangaré |
Pieds | Petits, arrondis et très durs |
Caractère | Intelligent, lunatique, vif et sociable[2] |
Autre | |
Utilisation | saut d'obstacle à petit niveau |
Il est caractérisé par sa robe pangarée proche de celles des chevaux préhistoriques, et par la présence d'une septième molaire, unique parmi les races chevalines domestiques. Beaucoup plus sauvage que son voisin le poney Dartmoor, il est délicat à dresser.
Histoire
Le poney Exmoor est une race très ancienne. Son ancêtre serait venu d'Asie avant l'ère glaciaire, il y a 100 000 ou 200 000 ans, pour coloniser le sud des îles Britanniques avant qu'elles ne se séparent du continent. C'est un descendant direct du poney celte. Il vit depuis toujours à l'état sauvage dans sa région d'origine. En dépit de leur proximité géographique, de leur taille et de leurs robes souvent similaires, le poney Dartmoor et l'Exmoor ne partagent vraisemblablement pas la même origine. Les études nient tout lien entre ces deux populations[3],[4].
L'Exmoor est mentionné pour la première fois en 1085 dans le Domesday Book, un registre établi par Guillaume le Conquérant. La Seconde Guerre mondiale est un désastre pour la population de poneys, la région d'Exmoor devient un champ d'entrainement militaire et la race est presque exterminée. On estime qu'une cinquantaine de poneys y ont survécu[5]. Cependant, les éleveurs locaux réussirent à sauver quelques hardes. Les effectifs du poney Exmoor sont tombés au plus bas dans les années 1980, lorsqu'une campagne de publicité attire l'attention sur la rareté de la race.
Description
La hauteur au garrot va de 1,13 m à 1,25 m en moyenne[1]. Dans son habitat naturel, il a développé des caractéristiques propres pour braver le climat : ses yeux dits « de crapaud » ainsi que sa queue en éventail le protègent des intempéries. Ses naseaux très ouverts permettent à l'air de se réchauffer avant qu'il ne l'inhale[6]. Sa tête est élégante, ses oreilles sont petites, son encolure est massive et courte. Il a des membres robustes soutenus par un poitrail ample. Son poil est dur et souple[2]. Les mâchoires de l'Exmoor possèdent une conformation particulière et les traces d'une septième molaire, unique parmi les races de chevaux actuelles[3],[4].
Robe
L'Exmoor possède une robe pangarée typique des chevaux primitifs. Il est toujours bai ou bai-brun.
Tempérament et entretien
C'est un poney très sauvage, au caractère affirmé[6]. Il est particulièrement rustique et ne demande qu'un entretien minimal.
Utilisations
Bien dressé, l'Exmoor peut être monté par des enfants, notamment en saut d'obstacles. Sa conformation le rend suffisamment robuste pour porter un adulte[6].
Diffusion de l'élevage
Traditionnellement élevé en semi-liberté en Angleterre. Equus Survival Trust classe l'Exmoor comme étant en danger « critique » d'extinction (entre 100 et 300 femelles aptes à se reproduire), d'après l'évaluation de 2016[7].
Notes et références
- Hendricks 2007, p. 179.
- Ravazzi 2002, p. 101.
- Hendricks 2007, p. 180
- Pickeral 2012, p. 1° chapitre Dartmoor
- (en) « Exmoor Ponies- a dying breed? », BBC, (consulté le )
- Edwards 2005, p. 72.
- (en) « EQUUS SURVIVAL TRUST 2016 EQUINE CONSERVATION LIST », sur http://www.equus-survival-trust.org/, (consulté le ).
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (en) Exmoor Pony Society
Bibliographie
- [Edwards 2005] (en) Elwyn Hartley Edwards (trad. Patrice Leraut, ill. Bob Langrish), Chevaux, Éditions Larousse, coll. « L’œil nature », , 256 p. (ISBN 2-03-560408-7, OCLC 420395944), « Exmoor Pony », p. 72.
- [Hendricks 2007] (en) Bonnie Lou Hendricks, International Encyclopedia of Horse Breeds, Norman, University of Oklahoma Press, , 2e éd., 486 p. (ISBN 0-8061-3884-X, OCLC 154690199, lire en ligne), « Exmoor Pony », p. 150-151.
- [Pickeral 2012] (en) Tamsin Pickeral (photogr. Astrid Harrisson), « Exmoor », dans The Majesty of the Horse: An Illustrated History, HarperCollins, , 288 p. (ISBN 0007498128 et 9780007498123)Livre numérique, pas de n° de pages
- [Ravazzi 2002] Gianni Ravazzi, L'encyclopédie des chevaux de race, Paris, Éditions De Vecchi, , 191 p. (ISBN 2-7328-2594-8, OCLC 470110979), p. 101.
Articles de recherche
- [Gates 1979] (en) Susan Gates, « A study of the home ranges of free-ranging Exmoor ponies », Mammal Review, vol. 9, no 1, , p. 3-18 (DOI 10.1111/j.1365-2907.1979.tb00228.x)
- [Speed 1960] (en) J. G. Speed, « The Importance of the Coat in Exmoor and Other Mountain and Moorland Ponies Living Out of Doors », British Veterinary Journal, vol. 116, no 3, , p. 91–98 (ISSN 0007-1935, DOI 10.1016/S0007-1935(17)44352-1, lire en ligne, consulté le )
- Portail équestre
- Portail de l’Angleterre
- Portail de la zoologie