Porthos
Isaac de Portau, dit Porthos, est un seigneur béarnais né à Pau le et mort à une date inconnue. Il a inspiré à Alexandre Dumas le personnage fictif de Porthos dans le roman Les Trois Mousquetaires.

Nom de naissance | Isaac de Portau |
---|---|
Naissance |
Pau |
Décès |
inconnu inconnu |
Nationalité | Béarnais |
Pays de résidence |
![]() |
Profession |
Militaire |
Activité principale | |
Formation |
Cadets des Gardes françaises |
Famille
Isaac de Portau est issu d'une famille protestante du Béarn, originaire d'Audaux (Pyrénées-Atlantiques). Son père a été secrétaire du roi et des États de Navarre, et a pu acheter des seigneuries. Il était seigneur de Camptort et de Castetbon en Béarn.
Biographie
Comme Athos, Porthos se dirige vers l’armée, et commence par entrer en 1640 en qualité de cadet dans les Gardes françaises, compagnie des Essarts (François de Guillon, seigneur des Essarts, est le beau-frère de Jean-Armand du Peyrer, seigneur de Tréville, qui l'a recommandé). Il se trouve donc dans cette compagnie lorsque d'Artagnan y entre à son tour après 1640, et ils auraient ainsi fait campagne ensemble. On l’y retrouve en 1642 à Perpignan puis à Lyon. En 1643, Porthos passe aux Mousquetaires, deux ans avant la mort d’Athos. On le retrouvera ensuite garde des munitions à la forteresse de Navarrenx (Pyrénées-Atlantiques). La tradition veut qu'il ait fini sa vie chez son neveu, à Lanne-en-Barétous.
D'après Joseph Miqueu, on ne sait rien sur la fin de sa vie et les circonstances de sa mort[1].Certains indiquent 1670 pour la date de sa mort, ce qui est une erreur car c'est celle de son frère aîné, décès annoncé par le duc de Gramont, gouverneur des États de Béarn. Sur un document du Parlement de Licharre de 1663, le Comte de Troisvilles voulait en faire le syndic de Soule. Mais d'après un biographe d'Alexandre Dumas, Jean de Lamaze, il serait mort à Pau, sa ville natale, en 1670 [2].
Personnage de roman
Alexandre Dumas crée le personnage de Porthos dans Les Trois Mousquetaires en 1844 et fait de lui un homme pourvu d'une force herculéenne, compagnon fidèle, simple et droit, rude et bon, mais aussi sans grande délicatesse et vaniteux. Il le fait naitre en 1602 ou 1603 (il a vingt-deux ou vingt trois ans en 1625) et mourir fin 1661, quatre ans à peu près avant le décès de la Reine-Mère Anne d'Autriche en . Dans l'affaire des ferrets de la Reine il perd un duel, et blessé au bras, supplie d'Artagnan de dissimuler sa défaite auprès d'Athos et d'Aramis.
Son nom est le sieur (ou monsieur) du Vallon et le chapitre 12 de Vingt ans après indique sans prénom son nom complet « M. Porthos du Vallon de Bracieux de Pierrefonds » et raconte son histoire. Il quitte le service après le siège de la Rochelle, se marie et devient monsieur de Bracieux et de Pierrefonds, avant de retrouver d'Artagnan et les autres mousquetaires vingt ans après pour une nouvelle aventure, au terme de laquelle il obtient de Mazarin le titre de baron. C'est alors le compagnon de d'Artagnan contre Athos et Aramis qui sont dans le camp des frondeurs et les affrontent à l'épée, après avoir fait évader le duc de Beaufort. À la fin du roman, sans le reconnaitre tout de suite, il tue Bonacieux, l'ancien mari renégat et intrigant de Constance Bonacieux dont d'Artagnan était follement amoureux.
Dans Le Vicomte de Bragelonne, il est le premier des mousquetaires à disparaître, écrasé par un rocher. Alexandre Dumas a dit avoir pleuré en le faisant ainsi périr.
Malgré le dénouement tragique de la trilogie dumassienne, l'écrivain Paul Mahalin brode une suite à la saga des mousquetaires : Le Fils de Porthos, roman publié en 1883. Ce pastiche narre les aventures de Joël, fruit des amours d'une fermière bretonne et du fameux baron du Vallon de Bracieux de Pierrefonds lors de son passage à Belle-Île[3].
Porthos fait admirer son baudrier en broderies d'or. Gravure de Jules Huyot d'après un dessin de Maurice Leloir pour une édition illustrée des Trois Mousquetaires, 1894. Porthos devant les plans de fortification de la citadelle de Belle-Île-en-Mer. Gravure de Piaud d'après une composition de Philippoteaux pour une édition illustrée du Vicomte de Bragelonne, 1852. - Lithographie du peintre William Nicholson, Characters of Romance, 1900.
Vue d'artiste de Porthos sur une pièce de monnaie commémorative
(Biélorussie, 2009).
Cinéma et télévision
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Le rôle de Porthos est interprété par :
- George Siegmann dans Les Trois Mousquetaires (1921)
- Charles Martinelli dans Les Trois Mousquetaires (1921)
- Thomy Bourdelle dans Les Trois Mousquetaires (1932)
- Moroni Olsen dans Les Trois Mousquetaires (1935)
- Gig Young dans Les Trois Mousquetaires (1948)
- Gino Cervi dans Les Trois Mousquetaires (1953)
- Sebastian Cabot dans I tre moschettieri (série TV 1956)
- Daniel Sorano dans Les Trois Mousquetaires (1959)
- Bernard Woringer dans Les Trois Mousquetaires (1961)
- Rolf Arndt dans D'Artagnan (mini-série de Claude Barma 1969)
- Frank Finlay dans Les Trois Mousquetaires (1973), On l'appelait Milady (1974) et Le Retour des Mousquetaires (1989)
- Jacques Le Carpentier dans D'Artagnan amoureux (mini-série de Yannick Andréi 1977)
- Valentin Smirnitski dans D'Artagnan et les Trois Mousquetaires de Gueorgui Ioungvald-Khilkevitch (1978)
- Oliver Platt dans Les Trois Mousquetaires (1993)
- Raoul Billerey dans La Fille de d'Artagnan (1994)
- Gérard Depardieu dans L'Homme au masque de fer (1998)
- John Rhys-Davies dans La Femme mousquetaire (2004)
- Ray Stevenson dans Les Trois Mousquetaires (2011)
- Howard Charles dans Les Mousquetaires (The Musketeers) adapté pour la BBC par Adrian Hodges (en) (2014-2015)
- Pio Marmaï dans le diptyque Les Trois Mousquetaires de Martin Bourboulon (2023)
Divers
- Porthos est le nom du chien du capitaine Jonathan Archer dans la série Star Trek: Enterprise, ainsi que le nom du chien de J. M. Barrie dans Neverland.
- Les Mémoires de Porthos sont un récit autobiographique du militant d'extrême droite et collaborateur Henry Charbonneau.
- Porthos à la recherche d'un équipement, une comédie de Dumanoir et d'Auguste Anicet-Bourgeois, 1845.
- Le nom de Porthos a été porté par un paquebot de la Compagnie des messageries maritimes[4].
- L'astéroïde (229737) Porthos, découvert en 2007, est nommé en son honneur[5].
Notes et références
- Joseph Miqueu, Le Béarn des Mousquetaires et des soldats du roi, Cercle Historique de l'Arribère, Navarrenx 64190, 2014
- Jean de Lamaze, Alexandre Dumas, Paris, Editions Pierre Charron, 1972, p. 102
- Thomas Conrad, « Du fils d'Athos au fils de Porthos : Paul Mahalin, continuateur de Dumas », Cahiers Alexandre Dumas, Paris, Classiques Garnier, no 43 « Mousquetaires ! », , p. 71-80 (ISBN 978-2-406-07045-0, ISSN 0761-8034, DOI 10.15122/isbn.978-2-406-07046-7.p.0071).
- Le paquebot Porthos
- « (229737) Porthos », sur Centre des planètes mineures
Voir aussi
Bibliographie
- Isabelle Cani, « Les quatre mousquetaires et les fonctions », Romantisme. Revue du XIXe siècle, SEDES, no 82 « Aventures de la pensée », 4e trimestre 1993, p. 41-55 (lire en ligne).
- Michel Guérin (préf. Dominique Fernandez), Les quatre mousquetaires : essai sur la trilogie de Dumas, Monaco, Éditions du Rocher, , 147 p. (ISBN 2-268-01908-X).
- Jean de Jaurgain, Troisvilles, d'Artagnan et les Trois mousquetaires : esquisses biographiques et héraldiques, suivies d'une notice sur les deux compagnies de mousquetaires et la liste de leurs capitaines, Paris, Éditions Honoré Champion, , 96 p. Réédition augmentée et entièrement refondue : Jean de Jaurgain, Troisvilles, d'Artagnan et les Trois mousquetaires : esquisses biographiques et héraldiques, suivies d'une notice sur les deux compagnies de mousquetaires et la liste de leurs capitaines, Paris, Éditions Honoré Champion, , VIII-273 p. (présentation en ligne, lire en ligne).
- Joseph Miqueu, Deux mousquetaires à Navarreux : d'Artagnan & Porthos, Navarrenx, Cercle historique de l'Arribère, , 43 p. (ISBN 978-2-918404-27-9).
- Joseph Miqueu, Louis XIII et les mousquetaires : Athos, Portos, Aramis et leur capitaine, Tréville : les campagnes, leurs vies, leurs familles, Navarrenx, Cercle historique de l'Arribère, , 155 p. (ISBN 978-2-918404-34-7).
- Joseph Miqueu, La saga des Portau alias Porthos, Navarrenx, Cercle historique de l'Arribère, , 147 p. (ISBN 978-2-918404-38-5).
- Roxane Petit-Rasselle, « Le Problème du héros dans Les Trois Mousquetaires », The French Review, vol. 84, no 5, , p. 978-990 (ISSN 0016-111X, JSTOR 41151854).
- Maxime Prévost, « Mais où sont les superhéros d'antan ? Porthos, Obélix et la puissance rétrospective », dans François-Emmanuël Boucher, Sylvain David et Maxime Prévost (dir.), Mythologies du superhéros : histoire, physiologie, géographie, intermédialités, Liège, Presses universitaires de Liège, coll. « ACME » (no 2), , 256 p. (ISBN 978-2-87562-049-1, présentation en ligne), p. 47-67.
- (en) Vagn Rønnov-Jessen, « The death of Porthos, or the first description of vertebrobasilar insufficiency in fiction », British Medical Journal, vol. 298, no 6664, , p. 1658 (DOI 10.1136/bmj.297.6664.1658, JSTOR 29702086).
- Corinne Saminadayar-Perrin, « Morceaux de bravoure : la cuisine des Mousquetaires », dans Mireille Piarotas et Pierre Charreton (dir.), Le populaire à table : le boire et le manger aux XIXe et XXe siècles : en hommage à Antoine Court, Saint-Étienne, Publications de l'Université de Saint-Étienne, coll. « Littérature populaire », , 419 p. (ISBN 2-86272-354-1, lire en ligne), p. 295-309.
- Claude Schopp (préf. Alain Decaux), Dictionnaire Alexandre Dumas, Paris, CNRS Éditions, , XXXIII-659 p. (ISBN 978-2-271-06774-6), « Porthos », p. 464-465.
Articles connexes
Lien externe
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